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Après les biberons, l’interdiction du bisphénol A, pourrait s’étendre


Après les biberons, l’interdiction du bisphénol A, pourrait s’étendre
PAPEETE, mardi 9 octobre 2012. Le bisphénol A composant chimique très répandu que l’on trouve dans les revêtements plastiques internes de canettes et boîtes de conserve, ainsi que dans certaines bouteilles en plastique et même dans des composites dentaires, pourrait être interdit, en France, dans tous les contenants alimentaires à partir du 1er juillet 2015. Ce mardi 9 octobre, les sénateurs ont adopté à l’unanimité, en première lecture, la proposition de loi PS qui va dans ce sens.

La France avait déjà, en juillet 2010, à l'initiative d'une proposition de loi sénatoriale suspendu la commercialisation des biberons au bisphénol A, mesure étendue à toute l'Union européenne en janvier 2011 par une directive européenne. La même suspension de commercialisation des biberons au bisphénol A a été prise par un arrêté du Conseil des ministres de Polynésie française, le 19 janvier 2012 (voir pièce jointe). Un arrêté de suspension pris pour un an, et qui doit être renouvelé dans l’attente d’un texte de portée plus générale.

Si la proposition de loi adoptée par les sénateurs ce mardi 9 octobre est également approuvée par les députés, cette adaptation sera sans nul doute à l’étude en Polynésie française, qui suit en général les alertes sanitaires lancées par l’Etat. D’autant que le projet de loi prévoit l’interdiction du bisphénol A (BPA) dès 2013 pour tous les contenants destinés aux enfants de moins de 3 ans. En la matière, la France fait figure de tête de proue mondiale, "La France sera le premier pays au monde à adopter une mesure aussi générale", soulignait ce mardi au sénat Patricia Schillinger (PS), rapporteur de ce projet de loi.



Quels sont les risques d’exposition au bisphénol A ?

Le bisphénol A est un perturbateur endocrinien. Il est très présent dans notre environnement (environ trois millions de tonnes de BPA sont produites chaque année dans le monde) et dans le corps humain. Des études ont montré, mais les liens de causalité directe ne sont encore ni vraiment identifiés, ni compris, qu'un taux urinaire élevé de ce produit était corrélé avec un risque plus élevé de diabète, de maladies cardiovasculaires, d’anomalies du bilan hépatique, de moindre efficacité des chimiothérapies chez les patients cancéreux.
En tant que perturbateur hormonal il pourrait avoir des effets négatifs sur la reproduction. En 2011 un rapport de l'Agence de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) avait jugé nécessaire de le remplacer "sans tarder".

Les professionnels français de l'industrie chimique et de la plasturgie ont déploré l'adoption en première lecture mardi par le Sénat de la proposition de loi PS visant à interdire le bisphénol A dans les contenants alimentaires. Les industriels de la plasturgie ont rappelé que "l'Académie nationale de médecine, dans un rapport du 8 novembre 2011, jugeait cette décision irréaliste en l'absence de produits de remplacement ayant fait la preuve de leur efficacité et de leur innocuité". D’autres études étaient attendues au printemps 2013 sur le sujet, notamment de l'Agence européenne de sécurité des aliments (AESA).

Rédigé par M.L avec AFP le Mardi 9 Octobre 2012 à 15:31 | Lu 1187 fois