Paris, France | AFP | mardi 16/01/2024 - Après le remaniement, Gabriel Attal a eu droit mardi à ses premiers affrontements à l'Assemblée nationale, lors d'une rentrée parlementaire au calendrier incertain, dans la configuration toujours électrique de la majorité relative.
"Ceci n'est pas un remaniement, c'est un effondrement", a attaqué la cheffe du groupe LFI Mathilde Panot, pour la première séance de questions au gouvernement de l'année. L'Insoumise a reproché au nouveau Premier ministre son "arrogance de classe", en taxant ses ministres "d'invertébrés politiques".
"Je ne regarde pas les gens pour ce qu'ils sont mais ce qu'ils font", a rétorqué M. Attal, cinq jours après la nomination des sarkozystes Rachida Dati au ministère de la Culture et Catherine Vautrin au Travail et à la Santé.
"Je préfère travailler avec Rachida Dati et Catherine Vautrin qu'avec Jean-Luc Mélenchon", a-t-il lancé quelques minutes plus tard au patron des députés PS Boris Vallaud.
Le Premier ministre entend tenir sa déclaration de politique générale le mardi 30 janvier et pas "la semaine prochaine" comme il l'avait envisagé plus tôt devant des élus de la majorité. Il souhaite en effet recevoir les différents groupes parlementaires auparavant pour "construire" sa déclaration "avec l'ensemble des forces politiques", a-t-il affirmé.
Si, comme Elisabeth Borne, il ne se soumet pas à un "vote de confiance", la gauche lui promet déjà une motion de censure.
En attendant, c'est une "semaine en faux plat", avec "des séances annulées", "une moitié du gouvernement" tant que les secrétaires d'Etat ne sont pas nommés, "c'est très curieux", résume la socialiste Valérie Rabault, vice-présidente de l'Assemblée nationale.
"On a l'impression qu'on va avoir un agenda assez allégé et que le gouvernement a peur de se retrouver face à l'Assemblée", estime-t-elle.
Débarquée, l'ex-Première ministre Elisabeth Borne avait été usée par l'absence de majorité absolue, entre les 49.3 à répétition pour faire passer les budgets sans vote et le bras de fer sur les retraites et l'immigration.
La donne de l'Assemblée nationale ne change pas pour Gabriel Attal, mais "ça va être un peu moins laborieux qu'Elisabeth Borne avec ses fiches et son air glacial", lâche la porte-parole du groupe RN Laure Lavalette. Mais ce remaniement, "c'est la prime aux mauvais ministres, Le Maire, Darmanin, Dupond-Moretti, rien ne change", attaque-t-elle.
"Un tournant politique"
Quels projets de loi vont structurer les mois qui viennent? Un certain flou demeure même si le chef de l'Etat Emmanuel Macron a promis devant ses troupes à l'Elysée lundi soir un "texte sur l'énergie", "pour reprendre le contrôle sur les prix", et a répété que la loi sur la fin de vie serait présentée en Conseil des ministres en février.
Les députés débutent aussi en commission les travaux sur la constitutionnalisation de l'interruption volontaire de grossesse. L'exécutif espère "si possible" convoquer un Congrès avec les sénateurs début mars, mais des élus de la chambre haute pourraient tenter de freiner.
Un texte sur la rénovation de l'habitat dégradé est aussi toujours au programme au Palais-Bourbon le 22 janvier, puis une proposition de loi sur Airbnb la semaine suivante.
Lundi, M. Macron a suggéré des "textes beaucoup plus courts" ou de passer par la voie réglementaire.
Moins de textes ? "J'en serais vraiment surprise", réagit la MoDem Elodie Jacquier-Laforge. "La nature a horreur du vide".
Le président de la République a surtout insisté sur "l'unité" de la majorité, alors que son aile gauche s'agace de la composition du nouveau gouvernement jugée trop à droite.
"On est très clairement à un tournant politique", "le président (Emmanuel Macron) a envoyé valdinguer une grande partie des valeurs" de 2017, estime un député Renaissance qui n'exclut pas la création d'un groupe à l'aile gauche de la majorité.
Les centristes du MoDem, critiques des premières nominations, attendent aussi de voir le profil des futurs secrétaires d'Etat ou ministres délégués. "A ce stade, les équilibres ne sont pas totalement bons", juge Mme Jacquier-Laforge.
La réforme de l'Aide médicale d'Etat (AME), promise par Mme Borne et à laquelle tient la droite, pourrait raviver les plaies au sein de la majorité. L'engament de Mme Borne "sera tenu", a affirmé M. Attal mardi, en réponse au député LR Olivier Marleix, sans plus de précisions.
"Ceci n'est pas un remaniement, c'est un effondrement", a attaqué la cheffe du groupe LFI Mathilde Panot, pour la première séance de questions au gouvernement de l'année. L'Insoumise a reproché au nouveau Premier ministre son "arrogance de classe", en taxant ses ministres "d'invertébrés politiques".
"Je ne regarde pas les gens pour ce qu'ils sont mais ce qu'ils font", a rétorqué M. Attal, cinq jours après la nomination des sarkozystes Rachida Dati au ministère de la Culture et Catherine Vautrin au Travail et à la Santé.
"Je préfère travailler avec Rachida Dati et Catherine Vautrin qu'avec Jean-Luc Mélenchon", a-t-il lancé quelques minutes plus tard au patron des députés PS Boris Vallaud.
Le Premier ministre entend tenir sa déclaration de politique générale le mardi 30 janvier et pas "la semaine prochaine" comme il l'avait envisagé plus tôt devant des élus de la majorité. Il souhaite en effet recevoir les différents groupes parlementaires auparavant pour "construire" sa déclaration "avec l'ensemble des forces politiques", a-t-il affirmé.
Si, comme Elisabeth Borne, il ne se soumet pas à un "vote de confiance", la gauche lui promet déjà une motion de censure.
En attendant, c'est une "semaine en faux plat", avec "des séances annulées", "une moitié du gouvernement" tant que les secrétaires d'Etat ne sont pas nommés, "c'est très curieux", résume la socialiste Valérie Rabault, vice-présidente de l'Assemblée nationale.
"On a l'impression qu'on va avoir un agenda assez allégé et que le gouvernement a peur de se retrouver face à l'Assemblée", estime-t-elle.
Débarquée, l'ex-Première ministre Elisabeth Borne avait été usée par l'absence de majorité absolue, entre les 49.3 à répétition pour faire passer les budgets sans vote et le bras de fer sur les retraites et l'immigration.
La donne de l'Assemblée nationale ne change pas pour Gabriel Attal, mais "ça va être un peu moins laborieux qu'Elisabeth Borne avec ses fiches et son air glacial", lâche la porte-parole du groupe RN Laure Lavalette. Mais ce remaniement, "c'est la prime aux mauvais ministres, Le Maire, Darmanin, Dupond-Moretti, rien ne change", attaque-t-elle.
"Un tournant politique"
Quels projets de loi vont structurer les mois qui viennent? Un certain flou demeure même si le chef de l'Etat Emmanuel Macron a promis devant ses troupes à l'Elysée lundi soir un "texte sur l'énergie", "pour reprendre le contrôle sur les prix", et a répété que la loi sur la fin de vie serait présentée en Conseil des ministres en février.
Les députés débutent aussi en commission les travaux sur la constitutionnalisation de l'interruption volontaire de grossesse. L'exécutif espère "si possible" convoquer un Congrès avec les sénateurs début mars, mais des élus de la chambre haute pourraient tenter de freiner.
Un texte sur la rénovation de l'habitat dégradé est aussi toujours au programme au Palais-Bourbon le 22 janvier, puis une proposition de loi sur Airbnb la semaine suivante.
Lundi, M. Macron a suggéré des "textes beaucoup plus courts" ou de passer par la voie réglementaire.
Moins de textes ? "J'en serais vraiment surprise", réagit la MoDem Elodie Jacquier-Laforge. "La nature a horreur du vide".
Le président de la République a surtout insisté sur "l'unité" de la majorité, alors que son aile gauche s'agace de la composition du nouveau gouvernement jugée trop à droite.
"On est très clairement à un tournant politique", "le président (Emmanuel Macron) a envoyé valdinguer une grande partie des valeurs" de 2017, estime un député Renaissance qui n'exclut pas la création d'un groupe à l'aile gauche de la majorité.
Les centristes du MoDem, critiques des premières nominations, attendent aussi de voir le profil des futurs secrétaires d'Etat ou ministres délégués. "A ce stade, les équilibres ne sont pas totalement bons", juge Mme Jacquier-Laforge.
La réforme de l'Aide médicale d'Etat (AME), promise par Mme Borne et à laquelle tient la droite, pourrait raviver les plaies au sein de la majorité. L'engament de Mme Borne "sera tenu", a affirmé M. Attal mardi, en réponse au député LR Olivier Marleix, sans plus de précisions.