Paris, France | AFP | dimanche 07/05/2017 - À peine élu, Emmanuel Macron doit maintenant obtenir une majorité aux législatives des 11 et 18 juin où la droite espère prendre sa revanche, la gauche faire mentir sa déroute annoncée et le FN entrer en force à l'Assemblée.
Mais toute projection à partir de la présidentielle est périlleuse en raison de la recomposition politique en cours, avec des changements d'étiquette possibles jusqu'à la date limite de dépôt des candidatures le 19 mai.
Sans compter l'influence de l'ancrage des candidats et l'inconnue de la participation, qui rendra plus ou moins possible des triangulaires, voire des quadrangulaires entre ceux ayant obtenu plus de 12,5% des inscrits au premier tour.
Emmanuel Macron fait le pari que les Français lui donneront une majorité comme ils l'ont toujours fait avec un nouveau président.
Alors que pour l'instant seules 14 investitures En Marche! ont été rendues publiques, le nouveau président veut présenter des candidats dans les 577 circonscriptions, dont la moitié issus de la société civile.
Pour constituer l'autre moitié, M. Macron a un accord avec le MoDem de François Bayrou et tente actuellement de débaucher des personnalités LR ou PS qui se présenteraient sous l'étiquette "majorité présidentielle".
"Il faut que les investitures soient officialisées en tout début de semaine prochaine", avait dit M. Macron vendredi.
Les premières semaines de sa présidence et la composition du nouveau gouvernement influenceront également la campagne et le vote des électeurs.
Malgré l'échec de François Fillon dès le premier tour, LR et UDI tentent de serrer les rangs et de mobiliser leur électorat pour imposer une cohabitation à Emmanuel Macron.
Le sénateur-maire LR de Troyes (Aube) François Baroin va mener la campagne des législatives et s'imposerait comme Premier ministre en cas de victoire. Le député Eric Woerth est en train de retravailler le projet.
LR et UDI sont alliés dans plus de 90% des 577 circonscriptions, selon l'accord scellé dès mars et qui a résisté jusqu'ici malgré la tentation Macron.
Mais si la droite perd les législatives, un éclatement des Républicains entre ceux prêts à soutenir une coalition de plusieurs forces politiques de droite et de gauche, comme Bruno Le Maire, et ceux qui y sont hostiles, comme Laurent Wauquiez, semble inéluctable.
Pour la première fois depuis 1986, le FN devrait obtenir un groupe parlementaire (au minimum 15 députés actuellement) à la suite de ses bons scores à la présidentielle dans ses bastions (Hauts-de-France, Grand Est, PACA...). Au premier tour, Marine Le Pen a ainsi dépassé 30% des suffrages dans 85 circonscriptions.
Mais pourra-t-il viser "un groupe extrêmement important comme première opposition", selon les mots de Marion Maréchal-Le Pen, avec un mode de scrutin qui lui reste défavorable dans des duels de second tour?
Dans une cinquantaine de circonscriptions, le FN soutiendra un candidat Debout la France à la suite de l'accord passé entre Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan. L'ex-candidate pourrait elle-même se présenter à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).
Des responsables FN espèrent aussi récupérer quelques figures isolées de la droite, comme Henri Guaino ou Jacques Myard, pour former un courant "national-souverainiste" à l'Assemblée.
Fort de ses sept millions d'électeurs, Jean-Luc Mélenchon va mener la bataille des législatives pour transformer l'essai, notamment dans les 67 circonscriptions où il est arrivé premier. Lui-même pourrait être candidat à Marseille, Toulouse ou Lille qui l'ont placé en tête, tout comme la Seine-Saint-Denis.
Mais son manque de volonté à conclure des alliances à gauche pourrait lui coûter des sièges.
Aucun accord ne sera ainsi conclu avec les écologistes qui ont déploré vendredi avoir reçu "une fin de non-recevoir" à leur appel au rassemblement.
Quant aux négociations entre la France insoumise et le PCF, elles coincent sur un accord de désistement portant sur 60 circonscriptions, 30 pour chaque formation.
Le PS craint une débandade à l'image de celle de 1993, lorsqu'il avait été réduit à une cinquantaine d'élus. Pour conjurer cette perspective, le parti compte sur la notoriété de ses députés sortants, même si un tiers d'entre eux ne se représentent pas, et son chef de bataille Bernard Cazeneuve.
Mais le PS, qui réunit ses candidats mardi et débattra de sa ligne dans un bureau national, pourra-t-il seulement maintenir son unité jusqu'aux législatives?
D'un côté, Manuel Valls, partisan d'être dans la majorité présidentielle, estime "n'avoir plus de raison d'être dans le même parti que des socialistes qui espèrent encore des alliances avec Mélenchon". De l'autre, les proches de Benoît Hamon estiment que ceux qui ont appelé à voter dès le premier tour pour Emmanuel Macron ne peuvent pas avoir l'investiture socialiste.
Mais toute projection à partir de la présidentielle est périlleuse en raison de la recomposition politique en cours, avec des changements d'étiquette possibles jusqu'à la date limite de dépôt des candidatures le 19 mai.
Sans compter l'influence de l'ancrage des candidats et l'inconnue de la participation, qui rendra plus ou moins possible des triangulaires, voire des quadrangulaires entre ceux ayant obtenu plus de 12,5% des inscrits au premier tour.
- Quels candidats dans la majorité présidentielle?
Emmanuel Macron fait le pari que les Français lui donneront une majorité comme ils l'ont toujours fait avec un nouveau président.
Alors que pour l'instant seules 14 investitures En Marche! ont été rendues publiques, le nouveau président veut présenter des candidats dans les 577 circonscriptions, dont la moitié issus de la société civile.
Pour constituer l'autre moitié, M. Macron a un accord avec le MoDem de François Bayrou et tente actuellement de débaucher des personnalités LR ou PS qui se présenteraient sous l'étiquette "majorité présidentielle".
"Il faut que les investitures soient officialisées en tout début de semaine prochaine", avait dit M. Macron vendredi.
Les premières semaines de sa présidence et la composition du nouveau gouvernement influenceront également la campagne et le vote des électeurs.
- La droite peut-elle rêver d'une cohabitation?
Malgré l'échec de François Fillon dès le premier tour, LR et UDI tentent de serrer les rangs et de mobiliser leur électorat pour imposer une cohabitation à Emmanuel Macron.
Le sénateur-maire LR de Troyes (Aube) François Baroin va mener la campagne des législatives et s'imposerait comme Premier ministre en cas de victoire. Le député Eric Woerth est en train de retravailler le projet.
LR et UDI sont alliés dans plus de 90% des 577 circonscriptions, selon l'accord scellé dès mars et qui a résisté jusqu'ici malgré la tentation Macron.
Mais si la droite perd les législatives, un éclatement des Républicains entre ceux prêts à soutenir une coalition de plusieurs forces politiques de droite et de gauche, comme Bruno Le Maire, et ceux qui y sont hostiles, comme Laurent Wauquiez, semble inéluctable.
- Combien de députés FN?
Pour la première fois depuis 1986, le FN devrait obtenir un groupe parlementaire (au minimum 15 députés actuellement) à la suite de ses bons scores à la présidentielle dans ses bastions (Hauts-de-France, Grand Est, PACA...). Au premier tour, Marine Le Pen a ainsi dépassé 30% des suffrages dans 85 circonscriptions.
Mais pourra-t-il viser "un groupe extrêmement important comme première opposition", selon les mots de Marion Maréchal-Le Pen, avec un mode de scrutin qui lui reste défavorable dans des duels de second tour?
Dans une cinquantaine de circonscriptions, le FN soutiendra un candidat Debout la France à la suite de l'accord passé entre Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan. L'ex-candidate pourrait elle-même se présenter à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).
Des responsables FN espèrent aussi récupérer quelques figures isolées de la droite, comme Henri Guaino ou Jacques Myard, pour former un courant "national-souverainiste" à l'Assemblée.
- Mélenchon poursuivra-t-il sa dynamique tout seul?
Fort de ses sept millions d'électeurs, Jean-Luc Mélenchon va mener la bataille des législatives pour transformer l'essai, notamment dans les 67 circonscriptions où il est arrivé premier. Lui-même pourrait être candidat à Marseille, Toulouse ou Lille qui l'ont placé en tête, tout comme la Seine-Saint-Denis.
Mais son manque de volonté à conclure des alliances à gauche pourrait lui coûter des sièges.
Aucun accord ne sera ainsi conclu avec les écologistes qui ont déploré vendredi avoir reçu "une fin de non-recevoir" à leur appel au rassemblement.
Quant aux négociations entre la France insoumise et le PCF, elles coincent sur un accord de désistement portant sur 60 circonscriptions, 30 pour chaque formation.
- Le PS peut-il rester uni et éviter la déroute?
Le PS craint une débandade à l'image de celle de 1993, lorsqu'il avait été réduit à une cinquantaine d'élus. Pour conjurer cette perspective, le parti compte sur la notoriété de ses députés sortants, même si un tiers d'entre eux ne se représentent pas, et son chef de bataille Bernard Cazeneuve.
Mais le PS, qui réunit ses candidats mardi et débattra de sa ligne dans un bureau national, pourra-t-il seulement maintenir son unité jusqu'aux législatives?
D'un côté, Manuel Valls, partisan d'être dans la majorité présidentielle, estime "n'avoir plus de raison d'être dans le même parti que des socialistes qui espèrent encore des alliances avec Mélenchon". De l'autre, les proches de Benoît Hamon estiment que ceux qui ont appelé à voter dès le premier tour pour Emmanuel Macron ne peuvent pas avoir l'investiture socialiste.