Kani Kéli, France | AFP | lundi 13/01/2025 - "Je n'ai jamais vu ça": dans le sud de Mayotte relativement épargné par le passage de Chido il y a un mois, les habitants nettoient tant bien que mal maisons et routes après d'impressionnantes montées des eaux causées par la tempête tropicale Dikeledi.
Mahamoudou Rassoulou, ambulancier résidant à Mbouini (commune de Kani-Kéli) patauge en tongs sur ce qu'il reste "de l'ancien terrain sur lequel jouaient les enfants" dans ce village de la pointe méridionale du 101e département français, et qui est désormais un champ de boue, accueillant des containers de tri renversés.
A quelques mètres, la mer, et la base nautique de Mbouini où se trouvent les lakas (pirogues) qui font sa fierté, grâce à sa "fameuse" course qui se tient en novembre, désigne-t-il du doigt à l'AFP.
Dimanche, les habitants de Mbouini ne s'attendaient pas à les sortir pour d'autres usages, à savoir "évacuer les personnes âgées" vers les hauteurs à coups de pagaie, devant la crue soudaine des eaux, spectacle incongru en pleine rue, témoigne Harouna Oussaini. L'homme interrompt ses coups de marteau pour expliquer à l'AFP qu'il avait de l'eau "jusqu'aux cuisses".
Encore meurtri par le passage dévastateur de Chido, l'archipel de Mayotte avait été placé samedi soir en alerte rouge cyclonique en prévision de cette nouvelle tempête tropicale. Cette alerte, interdisant aux habitants de se déplacer, a été levée lundi à 15H00 locales (13H00 à Paris) par le préfet du département français de l'océan Indien, François-Xavier Bieuville.
Le passage de Dikeledi à une centaine de kilomètres de Mayotte et les trombes d'eau qui l'ont accompagné ont fait déborder les rivières et causé d'importantes inondations, particulièrement dans le sud de Grande-Terre, où jusqu'à 180 mm d'eau sont tombés en 12 heures sur la commune de Bandrélé.
Le bilan humain est "très faible", a souligné le préfet, évoquant seulement cinq personnes ayant reçu des soins "en relation directe avec l'événement climatique".
- "Trous dans le mur " -
Dans le village de Mbouini, Mahamoudou Rassoulou discute avec une ancienne assise sous son porche, qui lui décrit les "trous dans le mur de la maison" que sa famille a creusés dimanche pour que l'eau s'évacue.
"Viens voir !", interpelle Attoumani Ahamada, vendeur de brochettes. Pour accéder à sa maison, il faut emprunter un chemin de tôles au sol, permettant d'éviter la boue.
Le quinquagénaire se désole devant sa case au sol détrempé: "Je n'ai plus aucun vêtement, tout est parti". "Même le congélateur a bougé de place" durant Dikeledi, s'exclame-t-il, preuve de la violence des eaux qui ont ravagé son intérieur.
De fait, Dikeledi a marqué les rues de Mbouini, désormais ensevelies sous la boue et dont la petite place devant la mosquée a été envahie de déchets charriés par les eaux.
Le village de Mbouini a été "à 100% inondé", avait témoigné auprès de l'AFP dès lundi matin le maire Abdou Rachadi.
Mais d'autres villages de l'extrême sud de l'île ont connu éboulements et inondations, a constaté une journaliste de l'AFP.
Des effondrements de la chaussée en rendent difficile l'accès, et sur les routes subsistent branchages, troncs de palmiers et graviers.
Malgré l'alerte rouge alors encore en vigueur, des habitants de Chirongui avaient ôté dès lundi matin les débris obstruant les deux cours d'eau du village par peur de nouvelles inondations.
"On a eu très peur. Je n'ai jamais vu la rivière déborder comme ça", a raconté un habitant, Kamal Madani.
Ainsi, alors que le reste de l'île n'a pas attendu la levée de l'alerte rouge à 15H00 pour reprendre vie, les bourgs de l'extrême sud de Grande-Terre demeuraient relativement déserts lundi, traversés presque uniquement par les véhicules de secours, sous un ciel lourd et quelques rares rafales de vent.
Mahamoudou Rassoulou, ambulancier résidant à Mbouini (commune de Kani-Kéli) patauge en tongs sur ce qu'il reste "de l'ancien terrain sur lequel jouaient les enfants" dans ce village de la pointe méridionale du 101e département français, et qui est désormais un champ de boue, accueillant des containers de tri renversés.
A quelques mètres, la mer, et la base nautique de Mbouini où se trouvent les lakas (pirogues) qui font sa fierté, grâce à sa "fameuse" course qui se tient en novembre, désigne-t-il du doigt à l'AFP.
Dimanche, les habitants de Mbouini ne s'attendaient pas à les sortir pour d'autres usages, à savoir "évacuer les personnes âgées" vers les hauteurs à coups de pagaie, devant la crue soudaine des eaux, spectacle incongru en pleine rue, témoigne Harouna Oussaini. L'homme interrompt ses coups de marteau pour expliquer à l'AFP qu'il avait de l'eau "jusqu'aux cuisses".
Encore meurtri par le passage dévastateur de Chido, l'archipel de Mayotte avait été placé samedi soir en alerte rouge cyclonique en prévision de cette nouvelle tempête tropicale. Cette alerte, interdisant aux habitants de se déplacer, a été levée lundi à 15H00 locales (13H00 à Paris) par le préfet du département français de l'océan Indien, François-Xavier Bieuville.
Le passage de Dikeledi à une centaine de kilomètres de Mayotte et les trombes d'eau qui l'ont accompagné ont fait déborder les rivières et causé d'importantes inondations, particulièrement dans le sud de Grande-Terre, où jusqu'à 180 mm d'eau sont tombés en 12 heures sur la commune de Bandrélé.
Le bilan humain est "très faible", a souligné le préfet, évoquant seulement cinq personnes ayant reçu des soins "en relation directe avec l'événement climatique".
- "Trous dans le mur " -
Dans le village de Mbouini, Mahamoudou Rassoulou discute avec une ancienne assise sous son porche, qui lui décrit les "trous dans le mur de la maison" que sa famille a creusés dimanche pour que l'eau s'évacue.
"Viens voir !", interpelle Attoumani Ahamada, vendeur de brochettes. Pour accéder à sa maison, il faut emprunter un chemin de tôles au sol, permettant d'éviter la boue.
Le quinquagénaire se désole devant sa case au sol détrempé: "Je n'ai plus aucun vêtement, tout est parti". "Même le congélateur a bougé de place" durant Dikeledi, s'exclame-t-il, preuve de la violence des eaux qui ont ravagé son intérieur.
De fait, Dikeledi a marqué les rues de Mbouini, désormais ensevelies sous la boue et dont la petite place devant la mosquée a été envahie de déchets charriés par les eaux.
Le village de Mbouini a été "à 100% inondé", avait témoigné auprès de l'AFP dès lundi matin le maire Abdou Rachadi.
Mais d'autres villages de l'extrême sud de l'île ont connu éboulements et inondations, a constaté une journaliste de l'AFP.
Des effondrements de la chaussée en rendent difficile l'accès, et sur les routes subsistent branchages, troncs de palmiers et graviers.
Malgré l'alerte rouge alors encore en vigueur, des habitants de Chirongui avaient ôté dès lundi matin les débris obstruant les deux cours d'eau du village par peur de nouvelles inondations.
"On a eu très peur. Je n'ai jamais vu la rivière déborder comme ça", a raconté un habitant, Kamal Madani.
Ainsi, alors que le reste de l'île n'a pas attendu la levée de l'alerte rouge à 15H00 pour reprendre vie, les bourgs de l'extrême sud de Grande-Terre demeuraient relativement déserts lundi, traversés presque uniquement par les véhicules de secours, sous un ciel lourd et quelques rares rafales de vent.