PASADENA (Etats-Unis), 18 août 2012 - L'Argentin Miguel San Martin, l'un des principaux artisans à la Nasa de l'atterrissage à haut risque mais parfaitement réussi du robot Curiosity sur la Planète Rouge début août, a passé "sa vie sur Mars" pendant près de vingt ans, et rêve déjà à de nouveaux défis.
"Pendant la mission Curiosity, je me suis dit: +Après celle-là, c'est terminé, je raccroche les gants+. Mais aujourd'hui, à peine deux semaines après (l'arrivée du robot sur Mars), je commence à ressentir l'envie de me plonger dans la prochaine", déclare à l'AFP Miguel San Martin, sur le campus du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la Nasa, à Pasadena (Californie).
A 53 ans, cet Argentin affable reste le gamin émerveillé qui a regardé "à la télévision la première fois que l'homme a marché sur la lune" et écouté à la radio, dans le ranch familial en Patagonie, l'arrivée de la sonde Viking sur Mars, avant de découvrir les premières images de la Planète Rouge. Un choc.
"La photo du pied de Viking posée sur la surface de Mars m'a semblé une chose incroyable. Je me suis dit: +Un jour, je veux travailler là-dessus+. Et pour moi, il était très clair que pour y parvenir, je devais venir aux Etats-Unis. Et mes parents m'ont toujours soutenu", dit-il.
Après des études supérieures au prestigieux Institut technologique du Massachusetts (MIT), M. San Martin intègre la NASA et participe à tous les programmes martiens -- Pathfinder, Spirit, Opportunity -- jusqu'à devenir le co-responsable de l'ultra-délicate phase d'atterrissage de Curiosity, le robot le plus lourd, le plus cher et le plus sophistiqué jamais envoyé sur Mars.
"ma vie sur Mars"
Depuis vingt ans, "j'ai pratiquement passé ma vie sur Mars", déclare-t-il. "Jamais je n'aurais imaginé, quand j'étais dans mon ranch en Patagonie, que je participerais aux prochaines missions" vers la Planète Rouge.
Passionné par le contrôle d'appareils à distance -- il se souvient encore de la fascination provoquée par son premier talkie-walkie --, M. San Martin a trouvé dans la "télécommande" des robots martiens un défi à sa mesure.
"Mon domaine, ce sont les systèmes de descente. C'est ce que j'aime et c'est là-dedans que j'ai développé une certaines expertise", affirme-t-il.
Après les airbags de Spirit et Opportunity, il a dû trouver un autre stratagème pour faire atterrir Curiosity, beaucoup trop lourd pour se poser sur des coussins d'air. Et finalement échafauder cette idée "folle" de faire délicatement déposer le robot par une grue aérienne, avec des câbles en nylon.
"Si on nous avait soumis cette idée quand on travaillait sur Pathfinder (au milieu des années 90), nous aurions dit que c'était de la folie", dit-il en souriant. "Aujourd'hui, je pense que c'est moins fou que les airbags !".
Après huit ans de travail "à réfléchir à tout ce qui pouvait mal tourner", les derniers jours avant l'atterrissage prévu de Curiosity, le 5 août au soir (heure californienne) ont été "très angoissants" pour Miguel San Martin.
"Je me demandais comment j'allais survivre aux sept minutes (de la descente finale du robot sur Mars), je craignais de ne pas supporter la tension", reconnaît-il. Mais quand les mots "atterrissage confirmé" ont été prononcés en salle de contrôle, "cela a été un grand soulagement et une grande joie. Un moment, dans une vie professionnelle, comme on en vit peu".
Maintenant que le robot est arrivé sain et sauf sur Mars, la mission de M. San Martin est finie. Il lui reste certes à analyser toutes les données de la descente, mais son esprit peut vagabonder et rêver à d'autres défis.
Par exemple, "aller prendre un échantillon sur une planète ou une comète, et le ramener sur Terre", dit-il. "On ne l'a jamais fait parce qu'il faudrait atterrir, et ensuite décoller. Et ça, c'est très difficile !".
Par Romain RAYNALDY
"Pendant la mission Curiosity, je me suis dit: +Après celle-là, c'est terminé, je raccroche les gants+. Mais aujourd'hui, à peine deux semaines après (l'arrivée du robot sur Mars), je commence à ressentir l'envie de me plonger dans la prochaine", déclare à l'AFP Miguel San Martin, sur le campus du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la Nasa, à Pasadena (Californie).
A 53 ans, cet Argentin affable reste le gamin émerveillé qui a regardé "à la télévision la première fois que l'homme a marché sur la lune" et écouté à la radio, dans le ranch familial en Patagonie, l'arrivée de la sonde Viking sur Mars, avant de découvrir les premières images de la Planète Rouge. Un choc.
"La photo du pied de Viking posée sur la surface de Mars m'a semblé une chose incroyable. Je me suis dit: +Un jour, je veux travailler là-dessus+. Et pour moi, il était très clair que pour y parvenir, je devais venir aux Etats-Unis. Et mes parents m'ont toujours soutenu", dit-il.
Après des études supérieures au prestigieux Institut technologique du Massachusetts (MIT), M. San Martin intègre la NASA et participe à tous les programmes martiens -- Pathfinder, Spirit, Opportunity -- jusqu'à devenir le co-responsable de l'ultra-délicate phase d'atterrissage de Curiosity, le robot le plus lourd, le plus cher et le plus sophistiqué jamais envoyé sur Mars.
"ma vie sur Mars"
Depuis vingt ans, "j'ai pratiquement passé ma vie sur Mars", déclare-t-il. "Jamais je n'aurais imaginé, quand j'étais dans mon ranch en Patagonie, que je participerais aux prochaines missions" vers la Planète Rouge.
Passionné par le contrôle d'appareils à distance -- il se souvient encore de la fascination provoquée par son premier talkie-walkie --, M. San Martin a trouvé dans la "télécommande" des robots martiens un défi à sa mesure.
"Mon domaine, ce sont les systèmes de descente. C'est ce que j'aime et c'est là-dedans que j'ai développé une certaines expertise", affirme-t-il.
Après les airbags de Spirit et Opportunity, il a dû trouver un autre stratagème pour faire atterrir Curiosity, beaucoup trop lourd pour se poser sur des coussins d'air. Et finalement échafauder cette idée "folle" de faire délicatement déposer le robot par une grue aérienne, avec des câbles en nylon.
"Si on nous avait soumis cette idée quand on travaillait sur Pathfinder (au milieu des années 90), nous aurions dit que c'était de la folie", dit-il en souriant. "Aujourd'hui, je pense que c'est moins fou que les airbags !".
Après huit ans de travail "à réfléchir à tout ce qui pouvait mal tourner", les derniers jours avant l'atterrissage prévu de Curiosity, le 5 août au soir (heure californienne) ont été "très angoissants" pour Miguel San Martin.
"Je me demandais comment j'allais survivre aux sept minutes (de la descente finale du robot sur Mars), je craignais de ne pas supporter la tension", reconnaît-il. Mais quand les mots "atterrissage confirmé" ont été prononcés en salle de contrôle, "cela a été un grand soulagement et une grande joie. Un moment, dans une vie professionnelle, comme on en vit peu".
Maintenant que le robot est arrivé sain et sauf sur Mars, la mission de M. San Martin est finie. Il lui reste certes à analyser toutes les données de la descente, mais son esprit peut vagabonder et rêver à d'autres défis.
Par exemple, "aller prendre un échantillon sur une planète ou une comète, et le ramener sur Terre", dit-il. "On ne l'a jamais fait parce qu'il faudrait atterrir, et ensuite décoller. Et ça, c'est très difficile !".
Par Romain RAYNALDY