Paris, France | AFP | jeudi 19/01/2023 - Un ancien fleuron liquidé, une chaîne de magasins en difficulté, une enquête pour des soupçons d'abus de bien social: le redressement judiciaire de Go Sport, après l'abrupte liquidation de Camaieu, obscurcissent les projets de l'homme d'affaires Michel Ohayon dans la distribution.
A l'été 2021, tout allait pour le mieux pour Hermione People & Brands (HPB), l'entité rassemblant les activités de distribution reprises par l'homme d'affaires Michel Ohayon. En "off", ses dirigeants avaient alors détaillé à l'AFP leurs grandes ambitions dans leur secteur, mais aussi l'origine du nom de l'entité.
"Brands", pour les marques prestigieuses que l'investisseur bordelais avait reprises, souvent à bas prix ou devant les tribunaux: d'abord certains magasins Galeries Lafayette en régions, l'ancien fleuron du textile Camaieu, Go Sport, La Grande Récré, Gap France ou encore Café Legal.
"People", pour les personnes oeuvrant au sein de ces entreprises.
Et "Hermione", en hommage au trois-mats sur lequel le marquis de La Fayette avait traversé l'Atlantique en 1780 pour porter assistance aux insurgés engagés dans la guerre d'indépendance américaine.
Les Galeries Lafayette ont été le premier actif dans la distribution racheté par Michel Ohayon, qui a depuis réduit ses liens capitalistiques avec "HPB".
"Tout en un"
L'objectif de l'ancien directeur général d'Auchan Wilhelm Hubner, et de Samuel Alimi, respectivement président et vice-président associés de "HPB": proposer aux villes d'y dynamiser l'offre commerciale avec une solution "tout en un", puisque l'entité détient des enseignes généralistes (Galeries lafayette), mais aussi spécialisées sport, jouet ou textile.
Les dirigeants visaient "des espaces de 3.000 à 4.000 mètres carrés qui sont vacants" pour y installer leurs enseignes, voire d'autres qui voudraient les rejoindre, comme l'avait détaillé à l'été 2022 Wilhelm Hubner dans Les Echos. Une "centaine de villes" étaient alors ciblées.
Mais au même moment plusieurs bailleurs s'alarment: Camaieu ne paie plus certains de ses loyers. Fin juin 2022, la Cour de cassation juge que les commerçants obligés de fermer pendant le confinement décrété au printemps 2020 pour enrayer la pandémie doivent bel et bien payer leur loyer concernant cette période.
Placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lille, Camaieu est ensuite liquidé fin septembre, laissant 2.600 salariés sur le carreau. HPB a bien présenté un plan de continuation de l'activité, mais il est "très peu instruit", indique à l'AFP le ministre délégué à l'Industrie Roland Lescure.
Enquête pour "abus de bien social"
Les mauvaises nouvelles s'accumulent: quelques mois après Camaieu, ce sont les représentants des salariés de Go Sport qui disent craindre de "subir le sort des salariés de Camaieu". Ils alertent la justice à Grenoble, car l'entreprise de quelque 2.100 salariés est basée à Sassenage, en Isère.
En début de semaine, Libération révèle que la justice a ouvert une enquête pour "abus de bien social" après un signalement effectué par les commissaires aux comptes en novembre.
Les dirigeants de HPB martèlent que Go Sport pourrait renouer avec les bénéfices en 2023, après "17 années" de pertes, et qu'elle "n'est pas en état de cessation de paiement".
Le 3 janvier, le spécialiste en restructuration d'entreprises en difficulté, Patrick Puy, est nommé à la tête de Go Sport avec pour mission de "poursuivre (sa) nécessaire transformation".
Mais jeudi, le groupe de tête Groupe Go Sport est finalement bien considéré en état de cessation de paiement par le tribunal de commerce de Grenoble et l'entité est placée en redressement judiciaire.
La filiale Go Sport France, dans laquelle sont logés les magasins du groupe selon une source syndicale, n'est elle pas déclarée en cessation de paiements. Mais "sa situation sera impactée par celle de sa société mère", précise le parquet de Grenoble dans un communiqué.
Une décision loin de lever toutes les incertitudes sur la situation de l'enseigne, et, par extension, sur les ambitions de HPB et de Michel Ohayon dans la distribution.
A l'été 2021, tout allait pour le mieux pour Hermione People & Brands (HPB), l'entité rassemblant les activités de distribution reprises par l'homme d'affaires Michel Ohayon. En "off", ses dirigeants avaient alors détaillé à l'AFP leurs grandes ambitions dans leur secteur, mais aussi l'origine du nom de l'entité.
"Brands", pour les marques prestigieuses que l'investisseur bordelais avait reprises, souvent à bas prix ou devant les tribunaux: d'abord certains magasins Galeries Lafayette en régions, l'ancien fleuron du textile Camaieu, Go Sport, La Grande Récré, Gap France ou encore Café Legal.
"People", pour les personnes oeuvrant au sein de ces entreprises.
Et "Hermione", en hommage au trois-mats sur lequel le marquis de La Fayette avait traversé l'Atlantique en 1780 pour porter assistance aux insurgés engagés dans la guerre d'indépendance américaine.
Les Galeries Lafayette ont été le premier actif dans la distribution racheté par Michel Ohayon, qui a depuis réduit ses liens capitalistiques avec "HPB".
"Tout en un"
L'objectif de l'ancien directeur général d'Auchan Wilhelm Hubner, et de Samuel Alimi, respectivement président et vice-président associés de "HPB": proposer aux villes d'y dynamiser l'offre commerciale avec une solution "tout en un", puisque l'entité détient des enseignes généralistes (Galeries lafayette), mais aussi spécialisées sport, jouet ou textile.
Les dirigeants visaient "des espaces de 3.000 à 4.000 mètres carrés qui sont vacants" pour y installer leurs enseignes, voire d'autres qui voudraient les rejoindre, comme l'avait détaillé à l'été 2022 Wilhelm Hubner dans Les Echos. Une "centaine de villes" étaient alors ciblées.
Mais au même moment plusieurs bailleurs s'alarment: Camaieu ne paie plus certains de ses loyers. Fin juin 2022, la Cour de cassation juge que les commerçants obligés de fermer pendant le confinement décrété au printemps 2020 pour enrayer la pandémie doivent bel et bien payer leur loyer concernant cette période.
Placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lille, Camaieu est ensuite liquidé fin septembre, laissant 2.600 salariés sur le carreau. HPB a bien présenté un plan de continuation de l'activité, mais il est "très peu instruit", indique à l'AFP le ministre délégué à l'Industrie Roland Lescure.
Enquête pour "abus de bien social"
Les mauvaises nouvelles s'accumulent: quelques mois après Camaieu, ce sont les représentants des salariés de Go Sport qui disent craindre de "subir le sort des salariés de Camaieu". Ils alertent la justice à Grenoble, car l'entreprise de quelque 2.100 salariés est basée à Sassenage, en Isère.
En début de semaine, Libération révèle que la justice a ouvert une enquête pour "abus de bien social" après un signalement effectué par les commissaires aux comptes en novembre.
Les dirigeants de HPB martèlent que Go Sport pourrait renouer avec les bénéfices en 2023, après "17 années" de pertes, et qu'elle "n'est pas en état de cessation de paiement".
Le 3 janvier, le spécialiste en restructuration d'entreprises en difficulté, Patrick Puy, est nommé à la tête de Go Sport avec pour mission de "poursuivre (sa) nécessaire transformation".
Mais jeudi, le groupe de tête Groupe Go Sport est finalement bien considéré en état de cessation de paiement par le tribunal de commerce de Grenoble et l'entité est placée en redressement judiciaire.
La filiale Go Sport France, dans laquelle sont logés les magasins du groupe selon une source syndicale, n'est elle pas déclarée en cessation de paiements. Mais "sa situation sera impactée par celle de sa société mère", précise le parquet de Grenoble dans un communiqué.
Une décision loin de lever toutes les incertitudes sur la situation de l'enseigne, et, par extension, sur les ambitions de HPB et de Michel Ohayon dans la distribution.