
Jonathan Mencarelli dans son atelier au Hamani Lab à Tipaerui en train de finaliser sa quarantième œuvre.
Tahiti, le 10 avril 2025 - Le sculpteur Jonathan Mencarelli exposera à la galerie Winkler du 24 avril au 6 mai. Il présentera 40 pièces de différentes tailles, entre sept et une soixantaine de centimètres, réunies sous le thème Enana. Ce terme signifie en marquisien les personnes, les relations. “C’est l’homme avec un grand H”, précise l’artiste.
Il revient à la galerie Winkler pour la 9e fois, mais sa dernière exposition remonte à 2017. Le sculpteur Jonathan Mencarelli a travaillé dans l’ombre pendant plusieurs années, répondant essentiellement à des commandes. L’événement est donc attendu par le public mais aussi par l’artiste qui se prépare depuis plus d’un an. Il se réjouit de pouvoir revenir un temps dans la lumière.
Il a choisi pour thème “Enana”, un motif de tatouage qu’il avait déjà commencé à explorer lors d’une exposition en 2016. “C’est un motif simple et géométrique, composé de quatre ou cinq carrés, mais qui offre des variations presque infinies.” Pour qui y portera son attention, une multitude d’interprétations surgiront de ses sculptures à première vue géométriques et abstraites. “Ce motif peut représenter l’artiste, le travail du sculpteur sur la pierre, les enfants comme les adultes, un fare ou des immeubles...”
Le motif apparaît sur chacune des 40 œuvres de basalte, de phonolite et phonolite à grenat provenant de Tahiti, Moorea et Ua Pou ; il est étiré, lié, répété, lisse ou brut, en relief. Ensemble, ils offrent un ensemble de pièces “art déco”, “symbolique”, et tout à la fois “rétro et futuriste”, décrit Jonathan Mencarelli qui apprécie “toujours dans une recherche esthétique le métissage des époques artistiques”. Il ajoute : “J’aime dans l’art, la liberté et la sincérité”. Il précise qu’il est un chercheur qui s’impose des thèmes quand il expose pour fixer un cadre.
“J’ai toujours dessiné dans les marges”
Jonathan Mencarelli a obtenu un baccalauréat spécialité et option arts plastiques. “J’ai toujours dessiné dans les marges, et parfois sur les tables”, raconte-t-il amusé. Il se rappelle ses premières peintures de maternelle et tous “les supers profs en art plastique qui n’ont pas cessé de me motiver”. En quittant le lycée – le Centre des métiers d’art n’était pas ouvert aux bacheliers – il a dû se séparer de son île.
La sculpture, “une révélation”
Il a tenté une filière universitaire en arts plastiques, “trop théorique”, commente-t-il. Il a passé des concours pour intégrer les Beaux-Arts, et c’est ainsi qu’il s’est retrouvé quatre ans à Montpellier entre 1995 et 2000 à l’École supérieure nationale des beaux-arts. “J’ai pu toucher à tout.” Il a pu découvrir différents domaines comme la sérigraphie, la photo, la vidéo… et surtout, la sculpture. “Une révélation !” Jusqu’alors, l’artiste envisageait de devenir peintre et/ou professeur d’arts plastiques. “J’ai toujours pensé en 3D et le dessin était plutôt difficile, je m’entêtais à représenter les volumes, les reliefs. Avec la sculpture, tout est apparu directement et, je dirais, logiquement, dans la matière. Ça s’est imposé à moi.”
Il revient à la galerie Winkler pour la 9e fois, mais sa dernière exposition remonte à 2017. Le sculpteur Jonathan Mencarelli a travaillé dans l’ombre pendant plusieurs années, répondant essentiellement à des commandes. L’événement est donc attendu par le public mais aussi par l’artiste qui se prépare depuis plus d’un an. Il se réjouit de pouvoir revenir un temps dans la lumière.
Il a choisi pour thème “Enana”, un motif de tatouage qu’il avait déjà commencé à explorer lors d’une exposition en 2016. “C’est un motif simple et géométrique, composé de quatre ou cinq carrés, mais qui offre des variations presque infinies.” Pour qui y portera son attention, une multitude d’interprétations surgiront de ses sculptures à première vue géométriques et abstraites. “Ce motif peut représenter l’artiste, le travail du sculpteur sur la pierre, les enfants comme les adultes, un fare ou des immeubles...”
Le motif apparaît sur chacune des 40 œuvres de basalte, de phonolite et phonolite à grenat provenant de Tahiti, Moorea et Ua Pou ; il est étiré, lié, répété, lisse ou brut, en relief. Ensemble, ils offrent un ensemble de pièces “art déco”, “symbolique”, et tout à la fois “rétro et futuriste”, décrit Jonathan Mencarelli qui apprécie “toujours dans une recherche esthétique le métissage des époques artistiques”. Il ajoute : “J’aime dans l’art, la liberté et la sincérité”. Il précise qu’il est un chercheur qui s’impose des thèmes quand il expose pour fixer un cadre.
“J’ai toujours dessiné dans les marges”
Jonathan Mencarelli a obtenu un baccalauréat spécialité et option arts plastiques. “J’ai toujours dessiné dans les marges, et parfois sur les tables”, raconte-t-il amusé. Il se rappelle ses premières peintures de maternelle et tous “les supers profs en art plastique qui n’ont pas cessé de me motiver”. En quittant le lycée – le Centre des métiers d’art n’était pas ouvert aux bacheliers – il a dû se séparer de son île.
La sculpture, “une révélation”
Il a tenté une filière universitaire en arts plastiques, “trop théorique”, commente-t-il. Il a passé des concours pour intégrer les Beaux-Arts, et c’est ainsi qu’il s’est retrouvé quatre ans à Montpellier entre 1995 et 2000 à l’École supérieure nationale des beaux-arts. “J’ai pu toucher à tout.” Il a pu découvrir différents domaines comme la sérigraphie, la photo, la vidéo… et surtout, la sculpture. “Une révélation !” Jusqu’alors, l’artiste envisageait de devenir peintre et/ou professeur d’arts plastiques. “J’ai toujours pensé en 3D et le dessin était plutôt difficile, je m’entêtais à représenter les volumes, les reliefs. Avec la sculpture, tout est apparu directement et, je dirais, logiquement, dans la matière. Ça s’est imposé à moi.”
De retour en Polynésie, en 2001, il a remporté le premier prix de sculpture au Festival des arts. “Avant cela, je savais déjà que je voulais me lancer en tant que sculpteur.” Mais l’art ne permet pas de vivre, tout au moins en début de carrière. Alors, Jonathan Mencarelli a donné des cours et animé des stages dans différents établissements scolaires de Tahiti et Moorea.
En 2008, lauréat d’un concours, il a participé à un symposium international en Chine, à Shangsun. Il a créé une œuvre monumentale (entendez par monumentale “plus grande qu’un homme”) dans un parc avec une cinquantaine d’artistes du monde entier ; chacun représentant son pays. “C’est là que j’ai appris à manier des outils, avant je faisais tout à la main.” Il a aussi travaillé pour la toute première fois du marbre. En 2009, l’artiste a arrêté l’enseignement.
Puis, “j’ai eu la chance de retourner en Chine pour un autre symposium international”. Il s’est retrouvé parmi trente artistes du monde entier à créer une œuvre pour un musée de l’autonomie. En 2011, il était en Thaïlande (à Ubon Ratchathani) pour réaliser des sculptures à base de cire d’abeille dans le cadre du Festival des lumière, et en 2012, en Nouvelle-Zélande pour un symposium international de sculpteurs sur pierre.
Il a également pu profiter d’un séjour à la Cité internationale des arts de Paris et participer aux Lapidiales en Charente-Maritime (France) en 2023. Il a pu se nourrir de toutes ces expériences, mais aussi des différentes matières rencontrées. Il est capable de transformer la résine, le plâtre, la nacre, le ciment, l’os, la tôle… Il reste toutefois très attaché à la pierre avec laquelle il dit avoir une certaine “affinité”.
“C’est fascinant et cela touche à l’universel”
Il évoque différentes raisons pour expliquer son lien à la pierre, “liquide au départ, du moins en Polynésie”, elle existe depuis des millions d’années. “C’est la plus ancienne des matières. C’est fascinant et cela touche à l’universel.” Les pierres sont “la base”, “le socle” de tout, elles sont aussi ce qui restera après nous. “Il y a aussi un aspect d’éternité.”
Pour découvrir son travail, rendez-vous la galerie Winkler à partir du 24 avril.