PARIS, 18 avr 2012 (AFP) - Le géant Apple fait face à sa première plainte en France pour concurrence déloyale et abus de position dominante, émanant de son premier revendeur exclusif, une affaire qui illustre la délicate cohabitation entre 65 points de vente agréés et des Apple Stores en expansion.
La société eBizcuss a porté plainte le 12 avril auprès du tribunal de commerce de Paris pour abus de position dominante, abus de dépendance économique et concurrence déloyale contre Apple, et a parallèlement saisi l'Autorité de la concurrence.
Plus gros revendeur agréé "Apple Premium Reseller" (APR) en France où il emploie 130 personnes, eBizcuss va solliciter cette semaine son placement en redressement judiciaire, situation que son PDG François Prudent impute au "comportement totalement déloyal" d'Apple, a-t-il indiqué mardi lors d'un point presse.
Contacté par l'AFP, le groupe Apple n'a pas souhaité réagir mercredi sur le fond de l'affaire, un porte-parole se bornant à indiquer que "[ses] milliers de partenaires revendeurs dans le monde ont joué un rôle clé dans la rencontre entre des millions de clients et des produits qu'ils aiment".
"Nous sommes les premiers à porter plainte en France, mais les autres revendeurs connaissent les mêmes problèmes", résume François Prudent dont le groupe travaille avec Apple depuis la fin des années 1970.
"En 2009, la marque a ouvert son premier Apple Store en France (où 10 sont aujourd'hui implantés, ndlr) et a commencé à changer de comportement: par exemple, lors du lancement de l'iPad ou du MacBook Air, ils ne nous donnaient pas ou peu de produits à vendre, alors que leurs propres magasins ou la grande distribution étaient fournis", dénonce-t-il.
Le PDG a interpellé Apple "via référé" en novembre après une chute de 30% du chiffre d'affaires au 3e trimestre. "Des discussions ont été engagées pendant trois mois pour trouver un repreneur, en vain", résume-t-il.
"énorme précédent"
"Il est difficile de rentrer en guerre ouverte contre une marque comme Apple, mais le petit n'a pas forcément tort face au grand", résument les avocats d'eBizcuss, Me Marc Santoni et Me Jean-Marc Thouvenin.
"eBizcuss va créer un énorme précédent et beaucoup de revendeurs vont chercher à monter dans le train. Nous avons exactement les mêmes problèmes et avons même été les premiers à menacer Apple de porter plainte pour concurrence déloyale dès 2000", déclare Olivier Rimmel, directeur général de MediaCash, vendeur en ligne agréé qui se revendique comme le deuxième revendeur sur internet en France derrière l'Apple Store, avec plus de deux millions d'euros de vente de produits Apple par an.
"99% des APR sont monomarques, ils couleraient leur boîte s'ils disaient du mal du management d'Apple, ils ont peur", selon lui.
Au titre des "problèmes", il cite "l'indisponibilité des produits pour les revendeurs et le détournement de nos propres clients: une personne qui nous achète un produit Apple doit s'enregistrer auprès de la marque, et ensuite Apple lui envoie directement des mails pour des produits sans faire mention du revendeur", selon lui.
La situation semble moins complexe dans les zones où aucun Apple Store n'est implanté: après Lens, Arras et Amiens, le revendeur iSwitch va ainsi ouvrir un quatrième point de vente près de Calais.
"Parfois ce n'est pas évident de travailler avec un grand groupe comme Apple, cela a ses contraintes, mais je connaissais les règles et j'ai de bonnes relations avec mes interlocuteurs. Et je bénéficie aussi du fait qu'il n'y ait pas d'Apple Store à proximité", résume Stéphane Menu, fondateur d'iSwitch.
Dans le monde, les vendeurs agréés et la grande distribution constituent 87% du chiffre d'affaires d'Apple, contre 13% pour les Apple Stores.
kd/fz/bg
La société eBizcuss a porté plainte le 12 avril auprès du tribunal de commerce de Paris pour abus de position dominante, abus de dépendance économique et concurrence déloyale contre Apple, et a parallèlement saisi l'Autorité de la concurrence.
Plus gros revendeur agréé "Apple Premium Reseller" (APR) en France où il emploie 130 personnes, eBizcuss va solliciter cette semaine son placement en redressement judiciaire, situation que son PDG François Prudent impute au "comportement totalement déloyal" d'Apple, a-t-il indiqué mardi lors d'un point presse.
Contacté par l'AFP, le groupe Apple n'a pas souhaité réagir mercredi sur le fond de l'affaire, un porte-parole se bornant à indiquer que "[ses] milliers de partenaires revendeurs dans le monde ont joué un rôle clé dans la rencontre entre des millions de clients et des produits qu'ils aiment".
"Nous sommes les premiers à porter plainte en France, mais les autres revendeurs connaissent les mêmes problèmes", résume François Prudent dont le groupe travaille avec Apple depuis la fin des années 1970.
"En 2009, la marque a ouvert son premier Apple Store en France (où 10 sont aujourd'hui implantés, ndlr) et a commencé à changer de comportement: par exemple, lors du lancement de l'iPad ou du MacBook Air, ils ne nous donnaient pas ou peu de produits à vendre, alors que leurs propres magasins ou la grande distribution étaient fournis", dénonce-t-il.
Le PDG a interpellé Apple "via référé" en novembre après une chute de 30% du chiffre d'affaires au 3e trimestre. "Des discussions ont été engagées pendant trois mois pour trouver un repreneur, en vain", résume-t-il.
"énorme précédent"
"Il est difficile de rentrer en guerre ouverte contre une marque comme Apple, mais le petit n'a pas forcément tort face au grand", résument les avocats d'eBizcuss, Me Marc Santoni et Me Jean-Marc Thouvenin.
"eBizcuss va créer un énorme précédent et beaucoup de revendeurs vont chercher à monter dans le train. Nous avons exactement les mêmes problèmes et avons même été les premiers à menacer Apple de porter plainte pour concurrence déloyale dès 2000", déclare Olivier Rimmel, directeur général de MediaCash, vendeur en ligne agréé qui se revendique comme le deuxième revendeur sur internet en France derrière l'Apple Store, avec plus de deux millions d'euros de vente de produits Apple par an.
"99% des APR sont monomarques, ils couleraient leur boîte s'ils disaient du mal du management d'Apple, ils ont peur", selon lui.
Au titre des "problèmes", il cite "l'indisponibilité des produits pour les revendeurs et le détournement de nos propres clients: une personne qui nous achète un produit Apple doit s'enregistrer auprès de la marque, et ensuite Apple lui envoie directement des mails pour des produits sans faire mention du revendeur", selon lui.
La situation semble moins complexe dans les zones où aucun Apple Store n'est implanté: après Lens, Arras et Amiens, le revendeur iSwitch va ainsi ouvrir un quatrième point de vente près de Calais.
"Parfois ce n'est pas évident de travailler avec un grand groupe comme Apple, cela a ses contraintes, mais je connaissais les règles et j'ai de bonnes relations avec mes interlocuteurs. Et je bénéficie aussi du fait qu'il n'y ait pas d'Apple Store à proximité", résume Stéphane Menu, fondateur d'iSwitch.
Dans le monde, les vendeurs agréés et la grande distribution constituent 87% du chiffre d'affaires d'Apple, contre 13% pour les Apple Stores.
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