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Appelée à la démission, Oudéa-Castéra demande la fin des "attaques personnelles"


Geoffroy Van der Hasselt / AFP
Geoffroy Van der Hasselt / AFP
Paris, France | AFP | lundi 15/01/2024 - Face aux appels à la démission, la ministre de l'Education nationale, Amélie Oudéa-Castéra, a demandé lundi de clore "le chapitre des attaques personnelles" au sujet de la scolarisation de ses enfants dans le privé, dans l'espoir d'éteindre la première crise du gouvernement Attal.

Première semaine, premier cas d'école. A peine promue à l'Education nationale, "AOC" est obligée de se justifier sur l'inscription de ses trois fils à l'école Stanislas, prestigieux établissement privé des beaux quartiers de la capitale.

Choix motivé par "des paquets d'heures pas sérieusement remplacées" dans le public, a-t-elle expliqué dans un premier temps. Propos vécus comme une provocation par les syndicats, au point que la ministre a aussitôt battu sa coulpe, disant "regretter" d'avoir "pu blesser certains enseignants".

Mais la deuxième salve n'a pas tardé: dimanche soir, le journal Libération a mis à mal la défense de la ministre, contredite par une ex-enseignante. Celle-ci a démenti l'absence invoquée d'instituteurs et a souligné la volonté de Mme Oudéa-Castéra de faire sauter une classe à l'aîné de la fratrie.

Révélations dont les oppositions n'ont pas manqué de se saisir pour attaquer la ministre. "C'est un mensonge qui la disqualifie pour continuer à occuper cette fonction", a ainsi affirmé l'insoumis Manuel Bompard sur franceinfo, tandis que le communiste Fabien Roussel a estimé sur le réseau social X qu'"il est temps de démissionner".

Le député Rassemblement national, Julien Odoul, a également fustigé  sur LCI ces "ministres qui mentent allègrement comme Amélie Oudéa-Castéra" qui, "discréditée", doit "partir".

"Excuses publiques"

"Je ne veux pas aller plus avant sur le terrain de la vie personnelle et de la vie privée. Il y a des attaques auxquelles j’ai essayé de répondre avec le plus de sincérité possible. Il faut clore ce chapitre des attaques personnelles et de la vie personnelle", a répondu la ministre, également chargé de la Jeunesse et des sports, à l'issue d'une visite au village olympique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

Mais les rares soutiens de la ministre peinaient à cacher leur embarras, à l'image de la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, qui a botté en touche sur France Inter: "Je ne sais pas si elle a menti, je dis simplement qu'elle a expliqué pourquoi son fils a été scolarisé dans le privé".

C'est dans ce contexte très tendue qu'elle a commencé à rencontrer lundi les syndicats de l'enseignement, pour évoquer les priorités de son ministère. 

"Tous les enseignants se sont sentis blessés, humiliés, il y a une très grande colère de la profession", a déclaré à l'AFP Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du second degré (collèges et lycées).  

Le syndicat lui demande "des excuses publiques". Mais "nous n'avons eu ni dé réponse claire, ni d'engagement", a regretté Mme Vénétitay, précisant que la FSU a "coupé court à la réunion".

Pour Guislaine David, la porte-parole du SNUipp-FSU (principal syndicat du primaire), "on ne peut pas avoir confiance dans une ministre qui s'empêtre dans des justifications qui ne sont que mensonges".

"Je ne sais pas si on a déjà démarré aussi mal une prise de fonction en tant que ministre de l'Education nationale", a résumé Benoît Teste, secrétaire général de la FSU.

Des syndicats ont appelé à des grèves le 25 janvier et le 1er février.

La polémique contrarie les plans de l'exécutif, moins d'une semaine après un remaniement censé lui donner un nouveau souffle incarné par Gabriel Attal. D'autant plus qu'ancien titulaire de l'Education nationale, il a assuré qu'il serait le "garant" de la "priorité absolue" accordée à l'école.

L'affaire est aussi un caillou dans la chaussure du chef de l'Etat, Emmanuel Macron, qui considère que le sujet "fait partie du domaine réservé du président", et doit préciser mardi soir lors d'une conférence de presse comment il entend mener à bien le "réarmement" du pays, qui pourrait passer par des annonces en matière d'éducation.

le Lundi 15 Janvier 2024 à 06:44 | Lu 550 fois