Tahiti, le 27 mars 2025 - Ce jeudi après-midi, un homme était jugé en comparution immédiate pour apologie publique d’un acte de terrorisme et dégradation de bien. Son avocat, décrivant plutôt un “attachement un peu idiot au djihad”, a demandé au tribunal de revoir à la baisse les 18 mois de prison requis par le ministère public.
Sur les réseaux sociaux, entre le 17 octobre 2024 et le 18 février 2025, un homme a posté une vidéo appelant à “écraser tous les mécréants”. Évoquant Mohammed Merah, Amedy Coulibaly ou encore des frères Kouachi, il a parlé de “décapitation”, mentionné les “lionceaux du califat” et proclamé “vive la charia” et “vive Daech”.
Devant le juge d’application des peines, il a dit vouloir “rejoindre les Talibans” ou encore “mourir en martyr”. Il a ajouté : “Je suis à fond dans ces trucs depuis 2015”. Et puis, aussi, “moi je nique le GIGN de la Polynésie !” En prison, il a gravé sur un mur “Daech” et “vive l’État”. Il avait prévu d’ajouter “islamique” pour inscrire sa pensée dans le marbre, mais il s‘est arrêté, gagné par la fatigue.
Dans la salle d’audience, où il était jugé en comparution immédiate ce jeudi après-midi, il n’a pas cherché à se défendre. Il a reconnu les faits et répété, à plusieurs reprises, “j’ai rien à dire” au juge qui l’interrogeait pour mieux comprendre l’affaire. Poussé à bout par les questions, le prévenu a perdu le contrôle. “C’est énervant les mots qui sortent de ta bouche”, a-t-il lancé à l’attention du juge. “Une fois encore et vous sortez”, a rétorqué ce dernier. L’homme a quitté la salle. Son tuteur, appelé à la barre, a lancé en préambule : “Je ne le reconnais pas.”
“Il n’est pas dangereux”
Le prévenu a été abandonné à deux reprises. Il a été adopté en France – son père adoptif est mort alors qu’il était âgé de 9 ans – puis a été ramené en Polynésie par sa mère adoptive devenue veuve. Son parcours de vie est chaotique. Il a quitté l’école en CE2, a été balloté de foyer en foyer, son casier comporte 16 mentions : vols, vols aggravés, violence, outrage, rébellion, menace de mort et, depuis sept ans, apologie du terrorisme. Il a déjà passé dix années en prison. “Il était en rupture de traitement quand il a fait la vidéo, il m’a dit qu’il avait besoin d’adrénaline”, a expliqué son tuteur, “tout comme il doit l’être aujourd’hui”. Quand le prévenu suit son traitement, qu’il a un travail et des activités, “tout se passe bien, il n’est pas dangereux”.
Quatre expertises psychologiques du prévenu ont été faites entre 2017 et 2025, “toutes concordent”, a commenté le juge. Ces expertises concluent à “une sensibilité extrême au stress”, “une grande immaturité affective”, “un faible contrôle de soi” et “une déficience intellectuelle légère”. Le prévenu aurait un âge mental de 11 ou 12 ans.
Mais, cet homme “à la personnalité particulière”, qui présente un “trouble de la personnalité grave”, qui recourt au djihad “dans la recherche d’identification qui lui manque”, est-il en capacité de passer à l’acte, a interrogé la procureure. Selon elle, la Polynésie n’est pas propice au développement d’un comportement terroriste, contrairement à la métropole. Pour autant, “dans le cadre de son délire”, elle n’écarte pas le danger, “même s’il n’a sans doute pas la capacité de comprendre ce qu’il dit et les conséquences de ses mots”. Elle a requis 18 mois de réclusion avec 4 mois de sursis et mandat de dépôt, obligation de soin et de travail.
“Il répète quelque chose comme un perroquet”
L’avocat de la défense a, d’abord, rejoint les propos de la procureure : “Nous sommes, il est vrai, à cheval entre le judiciaire et le psychiatrique dans cette affaire”. Le prévenu “n’est pas un homme comme vous et moi, il a des problèmes de perception”. Il a invité le tribunal à revoir à la baisse le quantum des réquisitions. “Nuutania ou pas Nuutania ?”, a-t-il questionné. “Oui, mon client est coupable, mais est-ce que le garder enfermé lui apporterait un bénéfice ? Est-ce que cela apporterait un bénéfice à la société ?”
Le prévenu a “un attachement un peu idiot au djihad”, “ce n’est pas une véritable apologie”, il répète quelque chose “comme un perroquet”. Il a privilégié la remise en place d’un protocole médical plus cadré, son tuteur ayant confirmé qu’une place en foyer l’attendait. Finalement, il a été condamné à 15 mois de prison ferme et reste incarcéré à Nuutania.
Sur les réseaux sociaux, entre le 17 octobre 2024 et le 18 février 2025, un homme a posté une vidéo appelant à “écraser tous les mécréants”. Évoquant Mohammed Merah, Amedy Coulibaly ou encore des frères Kouachi, il a parlé de “décapitation”, mentionné les “lionceaux du califat” et proclamé “vive la charia” et “vive Daech”.
Devant le juge d’application des peines, il a dit vouloir “rejoindre les Talibans” ou encore “mourir en martyr”. Il a ajouté : “Je suis à fond dans ces trucs depuis 2015”. Et puis, aussi, “moi je nique le GIGN de la Polynésie !” En prison, il a gravé sur un mur “Daech” et “vive l’État”. Il avait prévu d’ajouter “islamique” pour inscrire sa pensée dans le marbre, mais il s‘est arrêté, gagné par la fatigue.
Dans la salle d’audience, où il était jugé en comparution immédiate ce jeudi après-midi, il n’a pas cherché à se défendre. Il a reconnu les faits et répété, à plusieurs reprises, “j’ai rien à dire” au juge qui l’interrogeait pour mieux comprendre l’affaire. Poussé à bout par les questions, le prévenu a perdu le contrôle. “C’est énervant les mots qui sortent de ta bouche”, a-t-il lancé à l’attention du juge. “Une fois encore et vous sortez”, a rétorqué ce dernier. L’homme a quitté la salle. Son tuteur, appelé à la barre, a lancé en préambule : “Je ne le reconnais pas.”
“Il n’est pas dangereux”
Le prévenu a été abandonné à deux reprises. Il a été adopté en France – son père adoptif est mort alors qu’il était âgé de 9 ans – puis a été ramené en Polynésie par sa mère adoptive devenue veuve. Son parcours de vie est chaotique. Il a quitté l’école en CE2, a été balloté de foyer en foyer, son casier comporte 16 mentions : vols, vols aggravés, violence, outrage, rébellion, menace de mort et, depuis sept ans, apologie du terrorisme. Il a déjà passé dix années en prison. “Il était en rupture de traitement quand il a fait la vidéo, il m’a dit qu’il avait besoin d’adrénaline”, a expliqué son tuteur, “tout comme il doit l’être aujourd’hui”. Quand le prévenu suit son traitement, qu’il a un travail et des activités, “tout se passe bien, il n’est pas dangereux”.
Quatre expertises psychologiques du prévenu ont été faites entre 2017 et 2025, “toutes concordent”, a commenté le juge. Ces expertises concluent à “une sensibilité extrême au stress”, “une grande immaturité affective”, “un faible contrôle de soi” et “une déficience intellectuelle légère”. Le prévenu aurait un âge mental de 11 ou 12 ans.
Mais, cet homme “à la personnalité particulière”, qui présente un “trouble de la personnalité grave”, qui recourt au djihad “dans la recherche d’identification qui lui manque”, est-il en capacité de passer à l’acte, a interrogé la procureure. Selon elle, la Polynésie n’est pas propice au développement d’un comportement terroriste, contrairement à la métropole. Pour autant, “dans le cadre de son délire”, elle n’écarte pas le danger, “même s’il n’a sans doute pas la capacité de comprendre ce qu’il dit et les conséquences de ses mots”. Elle a requis 18 mois de réclusion avec 4 mois de sursis et mandat de dépôt, obligation de soin et de travail.
“Il répète quelque chose comme un perroquet”
L’avocat de la défense a, d’abord, rejoint les propos de la procureure : “Nous sommes, il est vrai, à cheval entre le judiciaire et le psychiatrique dans cette affaire”. Le prévenu “n’est pas un homme comme vous et moi, il a des problèmes de perception”. Il a invité le tribunal à revoir à la baisse le quantum des réquisitions. “Nuutania ou pas Nuutania ?”, a-t-il questionné. “Oui, mon client est coupable, mais est-ce que le garder enfermé lui apporterait un bénéfice ? Est-ce que cela apporterait un bénéfice à la société ?”
Le prévenu a “un attachement un peu idiot au djihad”, “ce n’est pas une véritable apologie”, il répète quelque chose “comme un perroquet”. Il a privilégié la remise en place d’un protocole médical plus cadré, son tuteur ayant confirmé qu’une place en foyer l’attendait. Finalement, il a été condamné à 15 mois de prison ferme et reste incarcéré à Nuutania.