PARIS, 28 fév 2013 (AFP) - La concentration de CO2 dans l'atmosphère et la température en Antarctique ont augmenté simultanément à la fin du dernier âge de glace, voici 10.000 à 20.000 ans, conclut une étude publiée jeudi.
De précédents travaux indiquaient que le réchauffement enregistré en Antarctique par le passé avait précédé la hausse du taux de CO2. Mais cette étude, publiée par la revue américaine Science, suggère que ce gaz à effet de serre est bien une cause possible du changement climatique qu'a subi le Pôle Sud.
Cette découverte a été effectuée par une équipe européenne menée par des chercheurs français du CNRS, du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), des universités de Versailles/Saint-Quentin-en-Yvelines et Joseph Fourier-Grenoble à partir de l'analyse de glaces issues de cinq forages en Antarctique.
La glace des calottes polaires constitue une excellente archive des variations passées de l'atmosphère et du climat polaire. Mais leur lecture est complexe car les deux informations ne se situent pas au même niveau dans une carotte (prélèvement) de glace, expliquent dans un communiqué commun ces organisations.
"La température est enregistrée à la surface des calottes polaires tandis que les gaz atmosphériques comme le CO2 sont piégés à environ 100 mètres de profondeur, là où les bulles se forment (cette profondeur étant dépendante des conditions climatiques). Autrement dit, les bulles de gaz sont toujours plus jeunes que la glace qui les entoure", précise le communiqué.
A partir de modèles de tassement de la neige, des précédents travaux avaient déduit que la hausse du CO2 en Antarctique lors de la fin du dernier âge de glace (de -20 000 à -10 000 ans) avait commencé 800 ans après celle de la température. Dans une telle hypothèse, le dioxyde de carbone ne pouvait donc pas être considéré comme le déclencheur du réchauffement. Certains climato-sceptiques ont d'ailleurs mis en avant cet argument pour minimiser l'impact des gaz à effet de serre (GES) sur le climat.
Une équipe de scientifiques pilotée par deux laboratoires français, le Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l'environnement et le Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement, a mis au point une autre technique pour évaluer ce décalage dans le temps, fondée sur un isotope (variante radioactive) de l'azote des bulles d'air.
Selon cette méthode de calcul, "le CO2 et la température antarctique ont varié en même temps à la fin du dernier âge glaciaire, à 200 ans près".
Cela signifie que le CO2 a donc bien pu être responsable, au moins en partie, du réchauffement.
Outre les activités humaines génératrices de GES, le CO2 est également produit par différents phénomènes naturels: éruptions volcaniques, respiration des plantes et des animaux, incendies de forêts, décomposition de matière organique, etc.
"Cependant, de nouvelles données et de nouvelles simulations seront nécessaires pour déterminer précisément les différentes contributions à ce réchauffement climatique passé naturel. Les scientifiques ont d'ailleurs prévu d'étudier d'autres périodes et d'analyser d'autres carottes avec ces mêmes méthodes", précise le communiqué.
ban/pjl/ei
De précédents travaux indiquaient que le réchauffement enregistré en Antarctique par le passé avait précédé la hausse du taux de CO2. Mais cette étude, publiée par la revue américaine Science, suggère que ce gaz à effet de serre est bien une cause possible du changement climatique qu'a subi le Pôle Sud.
Cette découverte a été effectuée par une équipe européenne menée par des chercheurs français du CNRS, du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), des universités de Versailles/Saint-Quentin-en-Yvelines et Joseph Fourier-Grenoble à partir de l'analyse de glaces issues de cinq forages en Antarctique.
La glace des calottes polaires constitue une excellente archive des variations passées de l'atmosphère et du climat polaire. Mais leur lecture est complexe car les deux informations ne se situent pas au même niveau dans une carotte (prélèvement) de glace, expliquent dans un communiqué commun ces organisations.
"La température est enregistrée à la surface des calottes polaires tandis que les gaz atmosphériques comme le CO2 sont piégés à environ 100 mètres de profondeur, là où les bulles se forment (cette profondeur étant dépendante des conditions climatiques). Autrement dit, les bulles de gaz sont toujours plus jeunes que la glace qui les entoure", précise le communiqué.
A partir de modèles de tassement de la neige, des précédents travaux avaient déduit que la hausse du CO2 en Antarctique lors de la fin du dernier âge de glace (de -20 000 à -10 000 ans) avait commencé 800 ans après celle de la température. Dans une telle hypothèse, le dioxyde de carbone ne pouvait donc pas être considéré comme le déclencheur du réchauffement. Certains climato-sceptiques ont d'ailleurs mis en avant cet argument pour minimiser l'impact des gaz à effet de serre (GES) sur le climat.
Une équipe de scientifiques pilotée par deux laboratoires français, le Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l'environnement et le Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement, a mis au point une autre technique pour évaluer ce décalage dans le temps, fondée sur un isotope (variante radioactive) de l'azote des bulles d'air.
Selon cette méthode de calcul, "le CO2 et la température antarctique ont varié en même temps à la fin du dernier âge glaciaire, à 200 ans près".
Cela signifie que le CO2 a donc bien pu être responsable, au moins en partie, du réchauffement.
Outre les activités humaines génératrices de GES, le CO2 est également produit par différents phénomènes naturels: éruptions volcaniques, respiration des plantes et des animaux, incendies de forêts, décomposition de matière organique, etc.
"Cependant, de nouvelles données et de nouvelles simulations seront nécessaires pour déterminer précisément les différentes contributions à ce réchauffement climatique passé naturel. Les scientifiques ont d'ailleurs prévu d'étudier d'autres périodes et d'analyser d'autres carottes avec ces mêmes méthodes", précise le communiqué.
ban/pjl/ei