La vice-présidente du Pays, Éliane Tevahitua, a annoncé ce mercredi l'abandon du projet de rachat de la parcelle de Temae. Crédit photo : Archive TI.
Tahiti, le 7 avril 2023 – Après l'annonce de l'abandon du projet de rachat de la parcelle de Temae de la vice-présidente du Pays au micro de Radio 1, la question se pose désormais sur le futur accès à la plage. Pour Alain Bonno, président de l'association des habitants de Temae-Moorea, il est nécessaire que la mairie de l'île Sœur, en collaboration avec le Pays, se saisisse maintenant de l'emprise réservée du Plan général d'aménagement.
C'était l'une des annonces de la vice-présidente du Pays, Éliane Tevahitua, ce mercredi au micro de Radio 1. Le Pays abandonne son projet de rachat de la parcelle de Temae à Moorea qui avait fait grand bruit à son annonce en février dernier. Une décision qui réjouit le président de l'association des habitants de Temae-Moorea (AHTM), Alain Bonno. “Concernant cet abandon, c'est plutôt raisonnable en effet et on s'en réjouit. C'est le témoignage d'une position forte du nouveau gouvernement. Il faut aussi dire que le rachat de ce terrain marécageux n'avait aucun intérêt.”
Si cette annonce est donc une bouffée d'air pour les riverains, elle ne marque cependant qu'une première étape dans leur combat pour préserver la plage de Temae. En effet, la question se pose désormais sur le futur accès terrestre à cette plage ainsi que sur l'avenir de l'emprise réservée du Plan général d'aménagement (PGA) qui borde l'intégralité du littoral de Temae (525 mètres de long) ainsi que les trois hectares de cocoteraies. “Après cette déclaration, c'est ce qui nous intéresse le plus”, nous confirme Alain Bonno. À noter que cette emprise permet à la mairie, si elle le souhaite, de s'approprier cette zone pour y construire un projet déjà défini : un jardin public. “Pour l'instant, le propriétaire (le groupe Wane, NDLR) ne peut rien construite sur cette parcelle, même si elle lui appartient. S'il le souhaite, il faut qu'il en fasse la demande à la mairie, qui décidera ensuite si elle veut concrétiser ce projet de jardin public. Si ce n'est pas le cas, alors il sera débarrassé de cette interdiction et pourra y bâtir ce qu'il souhaite.”
“La balle est dans le camp du gouvernement”
“Nous demandons justement l'acquisition de ce terrain par la mairie”, explique le président d'AHTM. Le maire de Moorea a d'ailleurs officiellement confirmé par deux fois, en 2021 et au mois de juin dernier, sa volonté de concrétiser ce projet tout en demandant l’aide du Pays. “La population soutient ce projet et la mairie aussi. La balle est dans le camp du gouvernement de Moetai Brotherson désormais.” Contactée par Tahiti Infos, la vice-présidente n'a pas souhaité s'exprimer sur ce sujet. Ce mercredi au micro de Radio 1, elle a toutefois annoncé que “l'idéal serait, en relation avec l'actuel propriétaire, d'essayer de trouver une solution”. Un accord qui semble inévitable puisqu'en cas d'acquisition ou non de l'emprise réservée par le Pays, il reste à déterminer l'épineuse question de l'accès terrestre à la plage dont la route se trouve être en plein milieu du terrain du groupe Wane. Pour l'instant, rien ne porte à croire qu'un potentiel accord entre les deux parties n’est dans les tuyaux. Alain Bonno affirme cependant que l'accès à Temae est “un faux problème”. En effet, selon lui, cette route n'appartiendrait pas réellement à l'homme d'affaires polynésien. “C'est ce qu'avait mis sur la table le Pays quand il a annoncé le projet de rachat. Mais dans les actes de vente qui se sont succédé depuis Pomare, aucun ne fait mention que les parcelles traversées par la voie de circulation ont bien été achetées. On s'interroge donc là-dessus ! Est-ce qu'il y a eu une maladresse, des points non recopiés voire un oubli.” Un dossier qui, toujours selon le président de l'AHTM serait actuellement en cassation. “Nous, tout ce qu'on souhaite, c'est qu'on officialise l'acquisition de cette emprise réservée”, conclut-il.
Un projet qui avait interrogé
Pour rappel, ce projet de rachat avait grandement interrogé à son annonce en février dernier. À tel point que l'ancien vice-président Jean-Christophe Bouissou avait dû, en urgence, organiser une conférence de presse afin de clarifier la situation. Au cœur des débats, le prix du rachat de cette parcelle de 18 hectares au prix de 2,5 milliards alors que le montant de l'ensemble du terrain, d'une surface de 56 hectares, acquis en 2021 par l'homme d'affaires Louis Wane au cheikh Enany était de 5,670 milliards. De plus cette parcelle se trouvait dans une zone marécageuse régulièrement inondée lors de la saison des pluies, ce qui aurait nécessité des frais supplémentaires pour l'assainissement de la zone. Une forte inflation qui avait beaucoup interrogé donc. La représentante A Here ia Porinetia, Nicole Sanquer avait d'ailleurs, à l'époque, jeté le doute sur “les réelles motivations de la politique d'acquisition foncière actuellement menée par le gouvernement (Fritch, NDLR)”. Des questions que Jean-Christophe Bouisssou avait balayées brusquement en affirmant que ce prix, déterminé par la commission d'évaluation était “un bon prix”. Quoi qu'il en soit, ce projet du gouvernement Fritch a désormais été enterré par celui de Brotherson, qui devra désormais se pencher sur l'épineux sujet de l'accès terrestre à la célèbre plage de Temae.
C'était l'une des annonces de la vice-présidente du Pays, Éliane Tevahitua, ce mercredi au micro de Radio 1. Le Pays abandonne son projet de rachat de la parcelle de Temae à Moorea qui avait fait grand bruit à son annonce en février dernier. Une décision qui réjouit le président de l'association des habitants de Temae-Moorea (AHTM), Alain Bonno. “Concernant cet abandon, c'est plutôt raisonnable en effet et on s'en réjouit. C'est le témoignage d'une position forte du nouveau gouvernement. Il faut aussi dire que le rachat de ce terrain marécageux n'avait aucun intérêt.”
Si cette annonce est donc une bouffée d'air pour les riverains, elle ne marque cependant qu'une première étape dans leur combat pour préserver la plage de Temae. En effet, la question se pose désormais sur le futur accès terrestre à cette plage ainsi que sur l'avenir de l'emprise réservée du Plan général d'aménagement (PGA) qui borde l'intégralité du littoral de Temae (525 mètres de long) ainsi que les trois hectares de cocoteraies. “Après cette déclaration, c'est ce qui nous intéresse le plus”, nous confirme Alain Bonno. À noter que cette emprise permet à la mairie, si elle le souhaite, de s'approprier cette zone pour y construire un projet déjà défini : un jardin public. “Pour l'instant, le propriétaire (le groupe Wane, NDLR) ne peut rien construite sur cette parcelle, même si elle lui appartient. S'il le souhaite, il faut qu'il en fasse la demande à la mairie, qui décidera ensuite si elle veut concrétiser ce projet de jardin public. Si ce n'est pas le cas, alors il sera débarrassé de cette interdiction et pourra y bâtir ce qu'il souhaite.”
“La balle est dans le camp du gouvernement”
“Nous demandons justement l'acquisition de ce terrain par la mairie”, explique le président d'AHTM. Le maire de Moorea a d'ailleurs officiellement confirmé par deux fois, en 2021 et au mois de juin dernier, sa volonté de concrétiser ce projet tout en demandant l’aide du Pays. “La population soutient ce projet et la mairie aussi. La balle est dans le camp du gouvernement de Moetai Brotherson désormais.” Contactée par Tahiti Infos, la vice-présidente n'a pas souhaité s'exprimer sur ce sujet. Ce mercredi au micro de Radio 1, elle a toutefois annoncé que “l'idéal serait, en relation avec l'actuel propriétaire, d'essayer de trouver une solution”. Un accord qui semble inévitable puisqu'en cas d'acquisition ou non de l'emprise réservée par le Pays, il reste à déterminer l'épineuse question de l'accès terrestre à la plage dont la route se trouve être en plein milieu du terrain du groupe Wane. Pour l'instant, rien ne porte à croire qu'un potentiel accord entre les deux parties n’est dans les tuyaux. Alain Bonno affirme cependant que l'accès à Temae est “un faux problème”. En effet, selon lui, cette route n'appartiendrait pas réellement à l'homme d'affaires polynésien. “C'est ce qu'avait mis sur la table le Pays quand il a annoncé le projet de rachat. Mais dans les actes de vente qui se sont succédé depuis Pomare, aucun ne fait mention que les parcelles traversées par la voie de circulation ont bien été achetées. On s'interroge donc là-dessus ! Est-ce qu'il y a eu une maladresse, des points non recopiés voire un oubli.” Un dossier qui, toujours selon le président de l'AHTM serait actuellement en cassation. “Nous, tout ce qu'on souhaite, c'est qu'on officialise l'acquisition de cette emprise réservée”, conclut-il.
Un projet qui avait interrogé
Pour rappel, ce projet de rachat avait grandement interrogé à son annonce en février dernier. À tel point que l'ancien vice-président Jean-Christophe Bouissou avait dû, en urgence, organiser une conférence de presse afin de clarifier la situation. Au cœur des débats, le prix du rachat de cette parcelle de 18 hectares au prix de 2,5 milliards alors que le montant de l'ensemble du terrain, d'une surface de 56 hectares, acquis en 2021 par l'homme d'affaires Louis Wane au cheikh Enany était de 5,670 milliards. De plus cette parcelle se trouvait dans une zone marécageuse régulièrement inondée lors de la saison des pluies, ce qui aurait nécessité des frais supplémentaires pour l'assainissement de la zone. Une forte inflation qui avait beaucoup interrogé donc. La représentante A Here ia Porinetia, Nicole Sanquer avait d'ailleurs, à l'époque, jeté le doute sur “les réelles motivations de la politique d'acquisition foncière actuellement menée par le gouvernement (Fritch, NDLR)”. Des questions que Jean-Christophe Bouisssou avait balayées brusquement en affirmant que ce prix, déterminé par la commission d'évaluation était “un bon prix”. Quoi qu'il en soit, ce projet du gouvernement Fritch a désormais été enterré par celui de Brotherson, qui devra désormais se pencher sur l'épineux sujet de l'accès terrestre à la célèbre plage de Temae.