PAPEETE, le 6 février 2015. Le Tahoera’a Huiraatira prend acte de la décision du Conseil constitutionnel annulant les élections sénatoriales en Polynésie française. Il s’étonne toutefois de cette décision qui est surprenante à plus d’un titre.
Le Conseil constitutionnel estime «que cette manifestation s'est tenue à proximité immédiate et à l'entrée même des bureaux de vote ; qu'elle a, par elle-même, constitué une manœuvre pour faire pression sur les électeurs, membres du collège sénatorial, de nature, en raison de son organisation et de son importance, à porter atteinte à la sincérité du scrutin». C’est faux ! Il ne s’agissait pas d’une manifestation mais d’un cortège d’élus, sans drapeaux ni banderoles, qui est partie du parking du stade Willy Bambridge où ils s’étaient donnés rendez-vous, pour se rendre ensemble au lycée Paul Gauguin où avait lieu le vote. Aucune «manifestation» d’aucune sorte ne s’est tenue à l’intérieur de l’enceinte où se trouvaient les bureaux de vote.
Sur la base d’un tel raisonnement, il faudrait annuler toutes les élections en Polynésie française, si l’on considère que la présence des militants qui se massent avec leurs drapeaux et leurs couleurs et haranguent les électeurs à l’entrée des bureaux de vote est de nature à exercer une «pression» sur les électeurs. Sur ce point le Conseil constitutionnel méconnait les usages politiques polynésiens.
255 voix séparent les candidats du Tahoera’a Huiraatira des suivants. L’écart de voix ne permet aucun doute sur le résultat des élections du 28 septembre 2014. C’est en principe à la lumière de cet écart que peut se justifier l’annulation d’une élection : plus l’écart est faible, plus le risque d’influence sur les électeurs d’une éventuelle manœuvre ou pression est réelle comme l’a toujours jugé, dans sa sagesse, le Conseil d’Etat. Or, Teura Iriti et Vincent Dubois ont respectivement obtenu 411 et 407 voix sur 705 grands électeurs qui se sont exprimés (soit 58,30% et 57,73% des suffrages), et les deux candidats arrivés juste après eux, Tauhiti Nena et le sénateur sortant Richard Tuheiava, n’ont obtenu que 155 et 143 voix (soit 21,99 % et 20,28%). Que dire des deux autres candidats qui se sont joints au recours ? Sylviane Terooatea n’a obtenu que 63 voix 8,94%), tandis que Christian Vernaudon n’a totalisé que 62 suffrages (8,79%).
Enfin, l’argument du Conseil constitutionnel est d’autant plus surprenant qu’il a souvent validé des élections sénatoriales à l’occasion desquelles les grands électeurs ne passaient pas par l’isoloir. Les grands électeurs, qui ont tous un engagement politique, ne sont pas immatures au point qu’ils puissent être impressionnés par un cortège de militants ! C’est bafouer leur liberté et même leur dignité que de laisser penser qu’ils auraient été à ce point influencés par ce défilé que, dans l’isoloir, ils se seraient crus obligés de voter comme ils l’ont fait… On se demande même pourquoi, dans ces conditions, et en poussant jusqu’à l’absurde le raisonnement du Conseil constitutionnel, ils n’étaient pas 90 % à voter pour les deux candidats du Tahoera’a !
Les nouvelles élections sénatoriales devront être organisées dans un délai de trois mois. Leur organisation n’est pas indolore pour le budget de l’Etat. En outre, pendant cette période, les autorités de l’Etat vont devoir observer une période de réserve, et le règlement des questions liées aux communes va nécessairement connaître un retard. Même les autorités du Pays devront veiller à ne pas être accusées de vouloir peser sur l’élection et devront donc observer une grande prudence sur ces dossiers.
Le Tahoera’a Huiraatira s’interroge sur les fondements de la décision qui donne raison aux mauvais perdants contre le seul parti véritable défenseur de la République en Polynésie française ? Faut-il y voir un lien avec le projet de résolution sur les essais nucléaires que nos deux sénateurs s’apprêtaient à déposer devant la Haute assemblée?
Le Conseil constitutionnel estime «que cette manifestation s'est tenue à proximité immédiate et à l'entrée même des bureaux de vote ; qu'elle a, par elle-même, constitué une manœuvre pour faire pression sur les électeurs, membres du collège sénatorial, de nature, en raison de son organisation et de son importance, à porter atteinte à la sincérité du scrutin». C’est faux ! Il ne s’agissait pas d’une manifestation mais d’un cortège d’élus, sans drapeaux ni banderoles, qui est partie du parking du stade Willy Bambridge où ils s’étaient donnés rendez-vous, pour se rendre ensemble au lycée Paul Gauguin où avait lieu le vote. Aucune «manifestation» d’aucune sorte ne s’est tenue à l’intérieur de l’enceinte où se trouvaient les bureaux de vote.
Sur la base d’un tel raisonnement, il faudrait annuler toutes les élections en Polynésie française, si l’on considère que la présence des militants qui se massent avec leurs drapeaux et leurs couleurs et haranguent les électeurs à l’entrée des bureaux de vote est de nature à exercer une «pression» sur les électeurs. Sur ce point le Conseil constitutionnel méconnait les usages politiques polynésiens.
255 voix séparent les candidats du Tahoera’a Huiraatira des suivants. L’écart de voix ne permet aucun doute sur le résultat des élections du 28 septembre 2014. C’est en principe à la lumière de cet écart que peut se justifier l’annulation d’une élection : plus l’écart est faible, plus le risque d’influence sur les électeurs d’une éventuelle manœuvre ou pression est réelle comme l’a toujours jugé, dans sa sagesse, le Conseil d’Etat. Or, Teura Iriti et Vincent Dubois ont respectivement obtenu 411 et 407 voix sur 705 grands électeurs qui se sont exprimés (soit 58,30% et 57,73% des suffrages), et les deux candidats arrivés juste après eux, Tauhiti Nena et le sénateur sortant Richard Tuheiava, n’ont obtenu que 155 et 143 voix (soit 21,99 % et 20,28%). Que dire des deux autres candidats qui se sont joints au recours ? Sylviane Terooatea n’a obtenu que 63 voix 8,94%), tandis que Christian Vernaudon n’a totalisé que 62 suffrages (8,79%).
Enfin, l’argument du Conseil constitutionnel est d’autant plus surprenant qu’il a souvent validé des élections sénatoriales à l’occasion desquelles les grands électeurs ne passaient pas par l’isoloir. Les grands électeurs, qui ont tous un engagement politique, ne sont pas immatures au point qu’ils puissent être impressionnés par un cortège de militants ! C’est bafouer leur liberté et même leur dignité que de laisser penser qu’ils auraient été à ce point influencés par ce défilé que, dans l’isoloir, ils se seraient crus obligés de voter comme ils l’ont fait… On se demande même pourquoi, dans ces conditions, et en poussant jusqu’à l’absurde le raisonnement du Conseil constitutionnel, ils n’étaient pas 90 % à voter pour les deux candidats du Tahoera’a !
Les nouvelles élections sénatoriales devront être organisées dans un délai de trois mois. Leur organisation n’est pas indolore pour le budget de l’Etat. En outre, pendant cette période, les autorités de l’Etat vont devoir observer une période de réserve, et le règlement des questions liées aux communes va nécessairement connaître un retard. Même les autorités du Pays devront veiller à ne pas être accusées de vouloir peser sur l’élection et devront donc observer une grande prudence sur ces dossiers.
Le Tahoera’a Huiraatira s’interroge sur les fondements de la décision qui donne raison aux mauvais perdants contre le seul parti véritable défenseur de la République en Polynésie française ? Faut-il y voir un lien avec le projet de résolution sur les essais nucléaires que nos deux sénateurs s’apprêtaient à déposer devant la Haute assemblée?