PAPEETE, le 25 janvier 2017 - Mercredi soir, Annick Girardin, ministre des Outre-mer a annoncé que l"institut d'archives et de documentation sur le fait nucléaire en Polynésie française" serait finalisé avant la fin du quinquennat. Elle a également installé le comité de projet de ce centre de mémoire.
Le comité de projet de l'institut d'archives et de documentation sur le fait nucléaire en Polynésie française a été installé mercredi après-midi dans le but de finaliser le projet avant la fin du quinquennat, soit d'ici quatre ans. Le comité est composé d'élus du territoire, d'associations, du monde scientifique, de l'État français à travers le ministère de la Défense, le ministère des Outre-mer. Les membres sont censés réfléchir sur la meilleure manière de retranscrire l'histoire du fait nucléaire tout en restant le plus objectif possible. La question de l'emplacement n'a pas encore été arrêtée même si les terrains et bâtiments de l'ancien commandement de la Marine, que la ministre a visité mercredi soir, sont étudiés. Selon la représentante de l'Etat, une réflexion et un travail de fonds sont indispensables.
Pour la ministre, ce quinquennat sera le quinquennat de l'action pour la Polynésie. Elle a d'ailleurs assuré que le centre verrait le jour dans les quatre ans à venir. "i[J’ai souhaité qu'on rentre dans les actes. J'ai demandé au Haut-commissaire que l'on puisse installer ce comité de pilotage qui va aujourd'hui réfléchir à cet institut, qui va peut-être trouver place ici dans ce lieu que l'on vient de visiter [NDLR terrains et bâtiments de l'ancien Commandement de la Marine]. Ce lieu de mémoire est créé pour les générations qui viendront, pour transmettre cette connaissance de l'histoire de la Polynésie et du fait nucléaire. Cela mérite un travail en profondeur, parce qu'il faut imaginer la muséographie à partir de données qui seront établies. Je crois vraiment que ce lieu est indispensable.]i "
Le comité de projet de l'institut d'archives et de documentation sur le fait nucléaire en Polynésie française a été installé mercredi après-midi dans le but de finaliser le projet avant la fin du quinquennat, soit d'ici quatre ans. Le comité est composé d'élus du territoire, d'associations, du monde scientifique, de l'État français à travers le ministère de la Défense, le ministère des Outre-mer. Les membres sont censés réfléchir sur la meilleure manière de retranscrire l'histoire du fait nucléaire tout en restant le plus objectif possible. La question de l'emplacement n'a pas encore été arrêtée même si les terrains et bâtiments de l'ancien commandement de la Marine, que la ministre a visité mercredi soir, sont étudiés. Selon la représentante de l'Etat, une réflexion et un travail de fonds sont indispensables.
Pour la ministre, ce quinquennat sera le quinquennat de l'action pour la Polynésie. Elle a d'ailleurs assuré que le centre verrait le jour dans les quatre ans à venir. "i[J’ai souhaité qu'on rentre dans les actes. J'ai demandé au Haut-commissaire que l'on puisse installer ce comité de pilotage qui va aujourd'hui réfléchir à cet institut, qui va peut-être trouver place ici dans ce lieu que l'on vient de visiter [NDLR terrains et bâtiments de l'ancien Commandement de la Marine]. Ce lieu de mémoire est créé pour les générations qui viendront, pour transmettre cette connaissance de l'histoire de la Polynésie et du fait nucléaire. Cela mérite un travail en profondeur, parce qu'il faut imaginer la muséographie à partir de données qui seront établies. Je crois vraiment que ce lieu est indispensable.]i "
Face aux inquiétudes des uns et des autres, la ministre s'est voulue rassurante, " Je souhaite que l'État, le gouvernement français, au côté du gouvernement de la Polynésie, puissent maintenant entamer cette période de ce qu'on pourrait appeler la réconciliation sur ce sujet du fait nucléaire. C'est extrêmement important qu'à notre niveau nous puissions poser ces actes pour que les générations à venir soient instruites sur ce qui est arrivé sur le territoire", a assuré la ministre. Selon elle, "le plus important c'est cette notion de réconciliation, de mémoire commune que nous allons porter."
Cependant, la question du financement du site n'a pas encore été abordée, "je peux vous garantir que l'engagement de l'État sera important. Laissons ce projet se construire et après parlons des financements. Franchement aujourd'hui, ce n'est le sujet du financement qui est essentiel." a indiqué la ministre, face à des associations sceptiques (cf encadré).
Lors de cette visite, la ministre a également tenu à rappeler qu'après une longue période à l'arrêt, "le CIVEN (Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires) a repris ses travaux le 15 janvier, c'est aussi quelque chose que l'on avait souhaité. Le budget du CIVEN a été doublé pour que les indemnisations puissent être faites le plus rapidement possible, à ceux qui ont été exposés. Je crois qu'il faut aussi rappeler qu'il y a cette volonté d'accompagner les projets d'oncologie, ici, sur la Polynésie. Là encore, l'état a été dans les six derniers mois au rendez-vous. Nous sommes dans une phase, aujourd'hui, d'action".
Cependant, la question du financement du site n'a pas encore été abordée, "je peux vous garantir que l'engagement de l'État sera important. Laissons ce projet se construire et après parlons des financements. Franchement aujourd'hui, ce n'est le sujet du financement qui est essentiel." a indiqué la ministre, face à des associations sceptiques (cf encadré).
Lors de cette visite, la ministre a également tenu à rappeler qu'après une longue période à l'arrêt, "le CIVEN (Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires) a repris ses travaux le 15 janvier, c'est aussi quelque chose que l'on avait souhaité. Le budget du CIVEN a été doublé pour que les indemnisations puissent être faites le plus rapidement possible, à ceux qui ont été exposés. Je crois qu'il faut aussi rappeler qu'il y a cette volonté d'accompagner les projets d'oncologie, ici, sur la Polynésie. Là encore, l'état a été dans les six derniers mois au rendez-vous. Nous sommes dans une phase, aujourd'hui, d'action".
Du scepticisme dans l'air
"Ce sont des histoires anciennes. Ce sont des conversations que nous avons eues il y a dix ans. Pour moi c'est trop trop lent. Je le disais on va tous mourir et ce centre de mémoire-là ne sera toujours pas là. C'est beaucoup de blabla, mais il n'y a pas de finances, rien n'est prévu pour ça. Pour moi c'est un peu dans l'air comme d'habitude, il n'y a rien de concret. Ça fait dix ans qu'on étudie…" s'est agacé Roland Oldham, président de l’association Moruroa e tatou, sceptique sur la concrétisation du centre de mémoire. "Dans ce comité, il y a beaucoup de responsables de l'armée. Je me dis on va aller dans un certain sens. En ce qui nous concerne, on aimerait que ce soit l'histoire des Polynésiens, dite par des Polynésiens. On va voir, mais si c'est encore pour nous raconter l'histoire de la bombe propre... Ça suffit quand même", a averti le président de l'association Moruroa e tatou.