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Année intensive en vue pour neuf espoirs de la natation


Le centre d'entrainement fédéral de la natation en est à sa deuxième année.
Le centre d'entrainement fédéral de la natation en est à sa deuxième année.
Tahiti, le 17 août 2020 - Neuf jeunes nageurs, à très fort potentiel, vont suivre cette année le programme du centre d'entrainement fédéral, sous la houlette de Sylvain Roux, directeur technique de la Fédération tahitienne de natation. 

Le soleil ne s'était pas encore levé que les neufs espoirs du centre d'entrainement fédéral étaient déjà à pied d'œuvre à la piscine de Pater. Travail de la nage, de la respiration, placement des pieds, travail de la coulée, des ondulations sous l'eau, ces jeunes nageurs âgés de 11 à 16 ans ont enchainé les longueurs pendant près de deux heures, sous le regard de Sylvain Roux, directeur technique de la Fédération tahitienne de natation.

Les intéressés ont ensuite quitté le bassin pour rejoindre leurs classes respectives, soit au collège Anne-Marie Javouhey, au collège de Taaone ou au lycée du Diadème, avant de retrouver la piscine de Tipaerui de 15 à 17 heures pour leur deuxième séance d'entrainement de la journée. Une routine qu’il leur faudra répéter tout au long de l'année scolaire.  "Le but de cette structure est de pouvoir offrir à des jeunes athlètes à fort potentiel la possibilité de rester au fenua et de leur offrir un programme d'entrainement qui les mènera vers le haut-niveau, tout en alliant les études", indique Sylvain Roux. 

Par l'intermédiaire de ce centre d'entrainement fédéral, la FTN propose un échelon entre les clubs et les pôles de performance qui existent en métropole ou dans d'autres pays. "Partir à 15 ans de Tahiti pour intégrer un de ces fameux pôles, ce n'est pas forcément évident. D'abord le jeune sportif n'est pas habitué à la charge de travail qu'il aura là-bas. Après il faut également qu'il gère l'éloignement de sa famille et qu'il s'habitue à une autre culture", concède le cadre technique. 

Accompagnement vers le haut-niveau

Dès cinq heures du matin, les neuf jeunes espoirs de la natation sont à l'eau et enchainent les longueurs pendant près de deux heures.
Dès cinq heures du matin, les neuf jeunes espoirs de la natation sont à l'eau et enchainent les longueurs pendant près de deux heures.
Et cette structure a fait ses preuves lors de la dernière année scolaire. Les cinq nageurs qui ont pu bénéficier de ce programme ont, en effet, vu leurs performances s'améliorer. On a notamment pu constater leurs progrès lors des championnats de Polynésie en juillet dernier. Keha Desbordes (16 ans), du club de I mua natation, et Killian Figard (15 ans), du Cercle des nageurs de Polynésie, avaient notamment brillé en décrochant chacun cinq titres individuels. Kurumanga Ellis (15 ans) qui fait également partie de ce groupe avait aussi été brillant en remportant deux médailles d'or. 

Les championnats de France, qui ont été annulés en raison de la crise sanitaire, auraient également été un moment charnière pour juger leurs progrès. "En natation on a des ranking et on a vu que nos nageurs avaient bien progressé dans ces classements nationaux. Je crois vraiment que l'on avait de belles choses à faire pour ces championnats", atteste Sylvain Roux. 

Les Desbordes, Figard et Ellis, de même que Nael Roux, autre grand espoir de la natation polynésienne, sont tous repartis cette année pour une deuxième saison au sein de ce centre de performance. "La première année, j'avais un peu de mal avec les entrainements à 5 heures du matin. Mais tous les entrainements et tous les sacrifices ont payé. Mon objectif c'est clairement d'aller aux Jeux olympiques", avoue sans détour Keha Desbordes, spécialiste du sprint. 

Un noyau dur qui s'est étoffé avec l'ajout de cinq nouveaux nageurs, dont fait partie Lili Paillisse (12 ans) du CNP. "Au début c'était dur de suivre le rythme des autres, mais petit à petit, on prend ses marques et on y arrive. Mais je me dis que plus c'est dur, plus je ferai des progrès", indique la jeune fille. 

"Le but ce n'est pas d'avoir un groupe de 25 nageurs. On fait de l'accompagnement vers le haut-niveau, il faut donc que l'on soit précis", ajoute Sylvain Roux. 

Ces graines de champion seront des candidats potentiels pour constituer les prochaines sélections en vue des Jeux du Pacifique de 2023 mais surtout de 2027, que le Pays souhaite organiser.

Le judo et le tennis de table dans le même bain

Depuis cette rentrée scolaire, les fédérations de judo et de tennis de table ont également ouvert leur centre d'entrainement fédéral, pour accompagner leurs talents les plus prometteurs vers le haut-niveau.

"On a déjà fait un stage la semaine dernière avec tous nos jeunes. L'exigence du haut-niveau que ce soit en natation, en judo, en tennis de table et dans toutes les autres disciplines, reste la même", indique Sylvain Roux.  "Il va y avoir des échanges, des partages d'expérience et donc une mutualisation des savoirs. On peut penser à la préparation physique, la préparation mentale, la diététique… Ce sont des choses que l'on peut mettre en commun. Et ce qui est génial aussi, ce sont les échanges entre ces jeunes athlètes qui partagent quasiment les mêmes rêves. Ça ne peut que les encourager dans leur démarche."

Rédigé par Désiré Teivao le Lundi 17 Août 2020 à 18:07 | Lu 8996 fois