A quelques heures de la compétition qui permettra à notre championne Anne-Caroline Graffe de donner le meilleur de son art, et défendre les couleurs du Fenua sur la scène olympique, Tahiti Infos livre une Interview de Ramon Gatien, premier entraîneur d’Anne-Caroline Graffe et Président de la Fédération Tahitienne de Tae Kwon Do deux fois médaillé de bronze au championnat de France dans les années 80, et une intervention du papa de l'athlète:
Interview de Ramon Gatien:
Vous avez connu Anne-Caroline Graffe à ses débuts. Vous pressentiez qu’elle allait devenir une grande championne ?
Caro avait 11 ou 12 quand elle a commencé avec moi, mais elle avait déjà la volonté, la « gniak », c’était déjà une battante qui voyait loin. Adolescente, elle avait programmé ses études et son parcours sportif en France. Elle voulait être infirmière, mais finalement, elle devrait être prof de sport ou journaliste.
Qu’est-ce qui vous impressionne le plus aujourd’hui chez elle ?
C’est qu’elle ne lâche rien jusqu’à la dernière seconde. Par exemple, en finale du championnat du monde, elle était à égalité jusqu’à la fin, mais elle a marqué un point au dernier moment. En finale du championnat d’Europe, elle était menée, et elle a poussé l’Espagnole à la faute en fin de combat. C’est ça qui m’impressionne le plus.
Ses forces et ses faiblesses ?
Sa force, c’est sa hargne, son désir de vaincre, et je ne lui vois pas de défaut. Techniquement, c’est sa rapidité, sa vitesse d’exécution, ce qui ne l’empêche pas d’être puissante. Elle aime bien les coups de poings, et les coups de pied circulaires.
Quels sont les adversaires dont elle a le plus à craindre ?
Pour moi, ce sont la Coréenne et la Mexicaine qu’elle doit craindre le plus.
Comment expliquez-vous que le Tae Kwon Do polynésien connaisse une telle réussite au plan national, et même international, alors que les autres sportifs polynésiens aient plus de mal à percer malgré un physique très athlétique ?
La réussite du Tae Kwon Do n’est pas nouvelle : on a eu pas mal de champions, et eux-mêmes se sont investis pour aider les générations suivantes. On sort souvent, pour des compétitions nationales, ou à l’étranger. Les Tahitiens aiment le sport de combat, d’ailleurs on retrouve aussi cette réussite en boxe, et on a un physique taillé pour ça. Les parents soutiennent aussi beaucoup leurs enfants, alors que ça leur coûte cher, surtout pour les déplacements.
Interview de Alexis Graffe, le papa de Anne Caroline
Comment envisagez-vous les Jeux d’Anne-Caroline ?
Je pense qu’elle aura une médaille. Même en bronze, on s’en contenterait. Mais pour elle, le but, c’est l’or !
D’où vient, d’après vous, la réussite au plus haut niveau de votre fille ?
Je fais aussi du Tae Kwon Do, toute la famille en fait. Elle a hérité de mon coup de poing ; j’ai été champion de Polynésie de boxe. Son coup de poing est rapide et puissant. Et l’avantage, c’est que ses adversaires doivent autant craindre ses coups de pied circulaires que ses coups de poings.
Et dans sa personnalité, son mental ou sa préparation, qu’est-ce qui peut la mener à la victoire ?
Quand elle veut quelque chose, elle va toujours jusqu’au bout. Déjà adolescente, elle ne m’écoutait pas, elle n’était pas obéissante ! On ressentait déjà sa personnalité de rebelle prête à tout pour arriver à son but. Elle a perdu du poids pour changer de catégorie. Elle est plus légère et se sent mieux, et je ne pense pas qu’elle ait trop perdu de puissance.
Comment faites-vous pour la soutenir, à l’autre bout du monde ?
Ma femme et mon fils sont partis à Londres pour la soutenir. J’ai voulu y aller aussi, mais je ne pouvais pas laisser mon plus jeune fils, et puis financièrement, c’était trop dur d’aller tous jusqu’en Europe. Ce soutien familial est essentiel pour elle. Elle était prête à nous payer une partie du billet pour qu’on puisse venir. Ca peut vraiment changer son résultat d’avoir sa famille à ses côtés.
Comment a-t-elle décidé de tout quitter pour partir en métropole, et viser le plus haut niveau ?
Je n’étais pas d’accord, mais c’était sa volonté. Quand Jacques Chirac est venu à Tahiti en 2003, il a invité les sportifs à manger. Elle lui a demandé des conseils, parce qu’elle voulait partir en métropole, mais elle ne savait pas comment faire. Chirac lui a dit qu’il allait en parler en France… et un mois plus tard, elle recevait un appel de l’Insep, qui lui payait le billet, le logement, la nourriture et les entraînements ! Tout ça sur ordre de Jacques Chirac : je lui adresse un grand merci… A la maison, on a encore sa photo avec notre fille! Elle a tout fait à sa tête, mais maintenant je suis content. Et je lui ai dit récemment : « je suis fier de toi, ma fille ».
Les combats auront lieu samedi 11 Août à partir de 10 heures ( vendredi soir 21 heures à Tahiti) et seront retransmis en direct sur Polynésie 1ère
le 11 Août à 10h00 Éliminatoires
le 11 Août à 16h00 Quarts de finale
le 11 Août à 18h00 Demi-finales
le 11 Août à 21h00 Finale 3e place
le 11 Août à 23h15 Finale
le 11 Août à 23h40 Classement final
L'équipe de Tahiti Infos renouvelle son soutien à notre jeune athlète
Interview de Ramon Gatien:
Vous avez connu Anne-Caroline Graffe à ses débuts. Vous pressentiez qu’elle allait devenir une grande championne ?
Caro avait 11 ou 12 quand elle a commencé avec moi, mais elle avait déjà la volonté, la « gniak », c’était déjà une battante qui voyait loin. Adolescente, elle avait programmé ses études et son parcours sportif en France. Elle voulait être infirmière, mais finalement, elle devrait être prof de sport ou journaliste.
Qu’est-ce qui vous impressionne le plus aujourd’hui chez elle ?
C’est qu’elle ne lâche rien jusqu’à la dernière seconde. Par exemple, en finale du championnat du monde, elle était à égalité jusqu’à la fin, mais elle a marqué un point au dernier moment. En finale du championnat d’Europe, elle était menée, et elle a poussé l’Espagnole à la faute en fin de combat. C’est ça qui m’impressionne le plus.
Ses forces et ses faiblesses ?
Sa force, c’est sa hargne, son désir de vaincre, et je ne lui vois pas de défaut. Techniquement, c’est sa rapidité, sa vitesse d’exécution, ce qui ne l’empêche pas d’être puissante. Elle aime bien les coups de poings, et les coups de pied circulaires.
Quels sont les adversaires dont elle a le plus à craindre ?
Pour moi, ce sont la Coréenne et la Mexicaine qu’elle doit craindre le plus.
Comment expliquez-vous que le Tae Kwon Do polynésien connaisse une telle réussite au plan national, et même international, alors que les autres sportifs polynésiens aient plus de mal à percer malgré un physique très athlétique ?
La réussite du Tae Kwon Do n’est pas nouvelle : on a eu pas mal de champions, et eux-mêmes se sont investis pour aider les générations suivantes. On sort souvent, pour des compétitions nationales, ou à l’étranger. Les Tahitiens aiment le sport de combat, d’ailleurs on retrouve aussi cette réussite en boxe, et on a un physique taillé pour ça. Les parents soutiennent aussi beaucoup leurs enfants, alors que ça leur coûte cher, surtout pour les déplacements.
Interview de Alexis Graffe, le papa de Anne Caroline
Comment envisagez-vous les Jeux d’Anne-Caroline ?
Je pense qu’elle aura une médaille. Même en bronze, on s’en contenterait. Mais pour elle, le but, c’est l’or !
D’où vient, d’après vous, la réussite au plus haut niveau de votre fille ?
Je fais aussi du Tae Kwon Do, toute la famille en fait. Elle a hérité de mon coup de poing ; j’ai été champion de Polynésie de boxe. Son coup de poing est rapide et puissant. Et l’avantage, c’est que ses adversaires doivent autant craindre ses coups de pied circulaires que ses coups de poings.
Et dans sa personnalité, son mental ou sa préparation, qu’est-ce qui peut la mener à la victoire ?
Quand elle veut quelque chose, elle va toujours jusqu’au bout. Déjà adolescente, elle ne m’écoutait pas, elle n’était pas obéissante ! On ressentait déjà sa personnalité de rebelle prête à tout pour arriver à son but. Elle a perdu du poids pour changer de catégorie. Elle est plus légère et se sent mieux, et je ne pense pas qu’elle ait trop perdu de puissance.
Comment faites-vous pour la soutenir, à l’autre bout du monde ?
Ma femme et mon fils sont partis à Londres pour la soutenir. J’ai voulu y aller aussi, mais je ne pouvais pas laisser mon plus jeune fils, et puis financièrement, c’était trop dur d’aller tous jusqu’en Europe. Ce soutien familial est essentiel pour elle. Elle était prête à nous payer une partie du billet pour qu’on puisse venir. Ca peut vraiment changer son résultat d’avoir sa famille à ses côtés.
Comment a-t-elle décidé de tout quitter pour partir en métropole, et viser le plus haut niveau ?
Je n’étais pas d’accord, mais c’était sa volonté. Quand Jacques Chirac est venu à Tahiti en 2003, il a invité les sportifs à manger. Elle lui a demandé des conseils, parce qu’elle voulait partir en métropole, mais elle ne savait pas comment faire. Chirac lui a dit qu’il allait en parler en France… et un mois plus tard, elle recevait un appel de l’Insep, qui lui payait le billet, le logement, la nourriture et les entraînements ! Tout ça sur ordre de Jacques Chirac : je lui adresse un grand merci… A la maison, on a encore sa photo avec notre fille! Elle a tout fait à sa tête, mais maintenant je suis content. Et je lui ai dit récemment : « je suis fier de toi, ma fille ».
Les combats auront lieu samedi 11 Août à partir de 10 heures ( vendredi soir 21 heures à Tahiti) et seront retransmis en direct sur Polynésie 1ère
le 11 Août à 10h00 Éliminatoires
le 11 Août à 16h00 Quarts de finale
le 11 Août à 18h00 Demi-finales
le 11 Août à 21h00 Finale 3e place
le 11 Août à 23h15 Finale
le 11 Août à 23h40 Classement final
L'équipe de Tahiti Infos renouvelle son soutien à notre jeune athlète