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Amputé des quatre membres, il s'apprête à traverser la Manche

LILLE, 11 septembre 2010 (AFP) - Philippe Croizon, un homme de 42 ans amputé des quatre membres après avoir été foudroyé par des décharges de 20.000 volts, s'apprête à traverser la Manche à la nage entre le 15 et le 21 septembre, un défi hors-norme qu'il prépare depuis deux ans.


Amputé des quatre membres, il s'apprête à traverser la Manche
L'idée a germé il y a seize ans alors qu'il était sur son lit d'hôpital après son terrible accident, en voyant à la télévision un reportage sur une nageuse traversant la Manche.

Ce père de deux enfants veut accomplir un exploit, "pour moi, les miens et tous mes compagnons d'infortune qui n'ont plus goût à la vie", dit-il, en expliquant qu'il a voulu continuer à vivre "avec gaieté, optimisme et dérision".

Pour relever son défi, Philippe Croizon a fait concevoir des prothèses fixées à ses moignons de jambes. Ses moignons de bras ne lui servent pas à avancer mais lui permettent de trouver l'équilibre et de ne pas souffrir du mal de mer.


Amputé des quatre membres, il s'apprête à traverser la Manche
En moyenne, il avance à un peu moins de 3 km/heure contre une moyenne comprise entre 4 et 5 km/h pour les valides et table sur une durée de 24 heures pour traverser la Manche au départ de Folkestone (Angleterre), pour une arrivée entre Wissant et le cap Gris-Nez (Pas-de-Calais).

Le moment exact de la traversée sera choisi de façon à bénéficier des meilleures conditions.

L'ancien ouvrier métallurgiste s'est entraîné pendant deux ans jusqu'à 30 heures par semaine pour réussir son défi. En août, il avait notamment réalisé un aller-retour à la nage en 12 heures entre Noirmoutier (Vendée) et Pornic (Loire-Atlantique), une performance alors saluée par la secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano.

"Quand je l'ai rencontré la première fois en septembre 2008, il était incapable de faire deux longueurs, il n'avait pas du tout de condition physique", se souvient son coach, Valérie Carbonel, financée par la ville de Châtellerault (Vienne).

Philippe Croizon avait été terrassé par plusieurs décharges de 20.000 volts en mars 1994 alors qu'il démontait une antenne de télévision, victime d'un arc électrique entre lui et une ligne à haute tension.

bur-aro/bb/fj

Rédigé par AFP le Vendredi 10 Septembre 2010 à 22:00 | Lu 593 fois