Avec près de 700 kg en plus pour le fret, huit passagers de Raroia n'ont pas pu prendre leur vol jeudi dernier pour Papeete.
RAROIA, le 23 mars 2018 - Huit passagers de Raroia n'ont pas pris leur vol jeudi, après-midi, pour Papeete. Selon les témoignages recueillis, le fret était en surplus de près de 700 kg. Aucune solution alternative n'a pu être trouvée, ce qui a contraint le pilote à laisser ces huit passagers à Raroia. Du côté de la direction d'Air Tahiti, on assure que cette situation "exceptionnelle" sera bien analysée.
Ils n'ont pas pu prendre l'avion jeudi dernier parce qu'il y avait trop de fret sur Raroia, cette situation est "exceptionnelle", relève la direction d'Air Tahiti. Ils étaient, pour la plupart, en mission sur Raroia et Takume. Parmi ces passagers, on retrouve Michel Yip et sa petite famille, mais aussi la secrétaire générale de Makemo ou encore un agent de l'OPT.
Tous ont été refoulés parce que l'avion était trop chargé. "L'avion arrivait de Makemo. Une fois à Raroia, l'ensemble des passagers est descendu pour ravitailler l'appareil. Sur Raroia, huit passagers s'enregistrent et attendent le départ. Mais là, on nous convoque pour nous dire que trop de fret avait été embarqué (près de 700 kg), et qu'à ce titre, les huit passagers pouvaient embarquer, mais pas leurs bagages. Sinon, il fallait que deux passagers se portent volontaires pour rester sur l'atoll. Ce que personne n'a accepté", raconte Corinne Lévy, secrétaire générale de Makemo.
Le plus consternant pour eux a été qu'"aucune proposition de débarquer du fret n'avait été proposée", poursuit Corinne Lévy. "Au lieu de venir apaiser les passagers mécontents, le pilote a annoncé que si la situation ne se décantait pas, il partirait sans nous".
Face au refus catégorique des huit passagers de Raroia d'obtempérer, l'avion est parti sans eux. "Nous avons dû nous débrouiller par nos propres moyens, puisqu'il n'y a aucun hôtel, ni pension sur l'atoll. Et pour certains qui étaient en mission, tous leurs rendez-vous ont été annulés", s'écrie Corinne Lévy.
Bien informée de la situation, la direction d'Air Tahiti "a fait partir un vol à vide vendredi matin pour aller récupérer les passagers qui étaient en attente à Raroia", déclare Manate Vivish, directeur général d'Air Tahiti.
Une enquête sera réalisée en interne, pour tenter d'y voir un peu plus clair. Mais pour Manate Vivish, un problème de communication serait à l'origine de cette situation. "On va analyser sereinement, c'est quelque chose d'assez exceptionnel qui arrive. Je ne dis pas que ça ne s'est jamais produit. Il peut arriver d'atteindre les limites en termes de masse sur un vol. Et à ce moment-là, on arrive toujours à trouver une solution. Ce qui m'interpelle, c'est le fait qu'on ne soit pas parvenu à trouver une solution qui permette d'optimiser le transport", indique-t-il.
Ils n'ont pas pu prendre l'avion jeudi dernier parce qu'il y avait trop de fret sur Raroia, cette situation est "exceptionnelle", relève la direction d'Air Tahiti. Ils étaient, pour la plupart, en mission sur Raroia et Takume. Parmi ces passagers, on retrouve Michel Yip et sa petite famille, mais aussi la secrétaire générale de Makemo ou encore un agent de l'OPT.
Tous ont été refoulés parce que l'avion était trop chargé. "L'avion arrivait de Makemo. Une fois à Raroia, l'ensemble des passagers est descendu pour ravitailler l'appareil. Sur Raroia, huit passagers s'enregistrent et attendent le départ. Mais là, on nous convoque pour nous dire que trop de fret avait été embarqué (près de 700 kg), et qu'à ce titre, les huit passagers pouvaient embarquer, mais pas leurs bagages. Sinon, il fallait que deux passagers se portent volontaires pour rester sur l'atoll. Ce que personne n'a accepté", raconte Corinne Lévy, secrétaire générale de Makemo.
Le plus consternant pour eux a été qu'"aucune proposition de débarquer du fret n'avait été proposée", poursuit Corinne Lévy. "Au lieu de venir apaiser les passagers mécontents, le pilote a annoncé que si la situation ne se décantait pas, il partirait sans nous".
Face au refus catégorique des huit passagers de Raroia d'obtempérer, l'avion est parti sans eux. "Nous avons dû nous débrouiller par nos propres moyens, puisqu'il n'y a aucun hôtel, ni pension sur l'atoll. Et pour certains qui étaient en mission, tous leurs rendez-vous ont été annulés", s'écrie Corinne Lévy.
Bien informée de la situation, la direction d'Air Tahiti "a fait partir un vol à vide vendredi matin pour aller récupérer les passagers qui étaient en attente à Raroia", déclare Manate Vivish, directeur général d'Air Tahiti.
Une enquête sera réalisée en interne, pour tenter d'y voir un peu plus clair. Mais pour Manate Vivish, un problème de communication serait à l'origine de cette situation. "On va analyser sereinement, c'est quelque chose d'assez exceptionnel qui arrive. Je ne dis pas que ça ne s'est jamais produit. Il peut arriver d'atteindre les limites en termes de masse sur un vol. Et à ce moment-là, on arrive toujours à trouver une solution. Ce qui m'interpelle, c'est le fait qu'on ne soit pas parvenu à trouver une solution qui permette d'optimiser le transport", indique-t-il.
INTERVIEW DE LA DIRECTION D'AIR TAHITI
Manate Vivish
Directeur général d'Air Tahiti
Les passagers ont l'impression que le pilote a préféré garder le fret au lieu de les prendre. Est-ce normal ?
"Le pilote n'a pas préféré transporter les bagages aux passagers. La politique de la compagnie est de privilégier le transport des passagers, quand on se retrouve dans une situation comme celle-là. Le problème est qu'il fallait effectivement débarquer de l'excédent de bagages et personne ne voulait en débarquer, et qu'à partir de ce moment-là, le pilote a demandé qu'il y ait des personnes qui acceptent à être débarquées à Raroia. Là aussi, personne ne s'est manifesté."
Le problème pourrait venir de Makemo ?
"Le problème a commencé à Papeete. Je crois qu'il y avait plus de 200 kg d'excédent de bagages, ce qui fait quasiment deux passagers. Ensuite au départ de Makemo, et c'est là que je n'ai pas toutes les informations sur le vol, il semble qu'on ait accepté deux passagers supplémentaires pour Papeete. Ensuite, au départ de Raroia, il y a eu des passagers qui se sont présentés avec énormément d'excédents de bagages, et là, ça ne passait plus du tout."
Comment est-il possible qu'on en soit arrivé à ça ?
"L'avion est censé boucler l'intégralité de sa rotation avec la quantité, le volume et la masse de bagages qui correspond à ce qu'il peut prendre. Normalement, les escales se concertent entre elles, elles ont des consignes très spécifiques, qui fait que lorsqu'une escale accepte de la masse supplémentaire à son départ, elle voit avec les autres si elle peut le faire. Manifestement, c'est là que quelque chose n'a pas dû bien se passer, les escales ont manqué de coordination à niveau-là."
Quelle décision allez-vous prendre ?
"C'est la première fois que nous sommes confrontés à ce genre de problème. Il peut arriver qu'on soit en limitation, et quand c'est le cas, on arrive toujours à trouver une solution. C'est généralement du fret qui descend ou de l'excédent de bagages. Il se trouve qu'à Raroia, on n'ait pas réussi à faire en sorte que les passagers se mettent d'accord pour descendre. Je pense que si on n'était pas confrontés à ce genre de problème d'ouverture de l'aéroport de déroutement et que l'équipage n'était pas pris par le coucher du soleil. Il aurait pris le temps de régler le problème. Mais, à un moment donné, le commandant de bord a dû prendre une décision. Soit il partait sans les huit passagers, soit il était obligé de prendre plus de carburant à Raroia, auquel cas, il débarquait encore plus de passagers. Là, je ne sais pas vous dire ce qui s'est réellement passé. Tout cela fait l'objet de comptes rendus écrits qui reviennent des escales. On analyse tout ça à Papeete, et on voit ensuite là, où ça n'a pas bien fonctionné, de manière à en tirer toutes les leçons, et voir si les procédures doivent être changées éventuellement."
À combien chiffrez-vous les pertes pour avoir fait partir un avion vide vendredi ?
"Je pense que ça doit représenter plus d'un million francs, pour huit passagers. C'est toute la problématique des dessertes dans ces atolls, où il y a très peu d'activités et où on ne passe pas souvent."
Directeur général d'Air Tahiti
Les passagers ont l'impression que le pilote a préféré garder le fret au lieu de les prendre. Est-ce normal ?
"Le pilote n'a pas préféré transporter les bagages aux passagers. La politique de la compagnie est de privilégier le transport des passagers, quand on se retrouve dans une situation comme celle-là. Le problème est qu'il fallait effectivement débarquer de l'excédent de bagages et personne ne voulait en débarquer, et qu'à partir de ce moment-là, le pilote a demandé qu'il y ait des personnes qui acceptent à être débarquées à Raroia. Là aussi, personne ne s'est manifesté."
Le problème pourrait venir de Makemo ?
"Le problème a commencé à Papeete. Je crois qu'il y avait plus de 200 kg d'excédent de bagages, ce qui fait quasiment deux passagers. Ensuite au départ de Makemo, et c'est là que je n'ai pas toutes les informations sur le vol, il semble qu'on ait accepté deux passagers supplémentaires pour Papeete. Ensuite, au départ de Raroia, il y a eu des passagers qui se sont présentés avec énormément d'excédents de bagages, et là, ça ne passait plus du tout."
Comment est-il possible qu'on en soit arrivé à ça ?
"L'avion est censé boucler l'intégralité de sa rotation avec la quantité, le volume et la masse de bagages qui correspond à ce qu'il peut prendre. Normalement, les escales se concertent entre elles, elles ont des consignes très spécifiques, qui fait que lorsqu'une escale accepte de la masse supplémentaire à son départ, elle voit avec les autres si elle peut le faire. Manifestement, c'est là que quelque chose n'a pas dû bien se passer, les escales ont manqué de coordination à niveau-là."
Quelle décision allez-vous prendre ?
"C'est la première fois que nous sommes confrontés à ce genre de problème. Il peut arriver qu'on soit en limitation, et quand c'est le cas, on arrive toujours à trouver une solution. C'est généralement du fret qui descend ou de l'excédent de bagages. Il se trouve qu'à Raroia, on n'ait pas réussi à faire en sorte que les passagers se mettent d'accord pour descendre. Je pense que si on n'était pas confrontés à ce genre de problème d'ouverture de l'aéroport de déroutement et que l'équipage n'était pas pris par le coucher du soleil. Il aurait pris le temps de régler le problème. Mais, à un moment donné, le commandant de bord a dû prendre une décision. Soit il partait sans les huit passagers, soit il était obligé de prendre plus de carburant à Raroia, auquel cas, il débarquait encore plus de passagers. Là, je ne sais pas vous dire ce qui s'est réellement passé. Tout cela fait l'objet de comptes rendus écrits qui reviennent des escales. On analyse tout ça à Papeete, et on voit ensuite là, où ça n'a pas bien fonctionné, de manière à en tirer toutes les leçons, et voir si les procédures doivent être changées éventuellement."
À combien chiffrez-vous les pertes pour avoir fait partir un avion vide vendredi ?
"Je pense que ça doit représenter plus d'un million francs, pour huit passagers. C'est toute la problématique des dessertes dans ces atolls, où il y a très peu d'activités et où on ne passe pas souvent."
Malgré les propositions des agents d'Air Tahiti, les passagers ont refusé de partir sans leurs bagages.