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Agression sexuelle dans la Cathédrale : 18 mois ferme


Tahiti, le 10 février 2022 – Un sans domicile fixe de 44 ans a été condamné jeudi en comparution immédiate à 18 mois ferme avec mandat de dépôt pour une agression sexuelle commise dans la cathédrale de Papeete. Le 5 janvier dernier et alors qu'il était filmé par les caméras de surveillance de l'édifice, l'homme s'était violemment jeté sur une femme à laquelle il avait fait subir des attouchements. 
 
Sur les vidéos extraites de la caméra de vidéosurveillance de de la cathédrale lors de la soirée du 5 janvier dernier, l'on voit une femme qui prépare ses draps pour dormir sur l'un des bancs situés au milieu du lieu de culte. Un homme s'approche derrière elle. Il lui parle et se jette soudainement sur elle en l'écrasant de son corps. Les autres personnes qui sont présentes hésitent à s'approcher. Un homme arrive à éloigner l'agresseur de sa victime mais le prévenu revient à la charge. Deux personnes s'avancent et arrivent finalement à extraire la malheureuse.
 
La scène, choquante, a été diffusée par le tribunal correctionnel mardi. L'auteur des faits, un homme sans abri ni emploi, consommateur de paka et d'ice et souffrant d'épilepsie, était jugé pour “agression sexuelle”. Lors de son audition en garde à vue à la DTPN, le prévenu avait nié avoir eu l'intention de violer la victime en expliquant que si cela avait été le cas, il en aurait “déjà violé plusieurs”. À la barre du tribunal mardi, le sans abri s'est montré moins prolixe en affirmant qu'il ne comprenait “vraiment pas” ce qui avait pu lui arriver. Le président du tribunal a expliqué lors de l'audience que l'agression avait duré un certain temps car les autres personnes présentes dans la cathédrale avaient “peur” de lui. 
 
“Lieu de refuge”
 
Interrogée après le prévenu, la victime a sobrement expliqué qu'elle ne dormait plus à la cathédrale et qu'elle souhaitait que le prévenu aille en prison. “Si cette dame s'était retrouvée seule avec son agresseur dans la cathédrale, je ne suis pas sûre que les circonstances n'auraient pas été plus graves” a assuré le procureur de la République avant de déplorer que les faits soient survenus dans l’édifice religieux. “Cette cathédrale est un lieu de refuge et l'on sait quels sont les efforts déployés par le père Christophe pour accueillir les plus démunis.” Le représentant du ministère public a ensuite requis deux ans de prison ferme assortis d'un mandat de dépôt.
 
Lourde tâche en défense pour Me Rebeyrol, l'avocate du prévenu, qui a rappelé lors de sa plaidoirie que son client était un “homme seul”, sans emploi ni vie sociale et victime de problèmes psychologiques. Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le sans-abri à 18 mois ferme assortis d'un mandat de dépôt.
 

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 10 Février 2022 à 21:02 | Lu 10972 fois