Johannesburg, Afrique du Sud | AFP | jeudi 15/07/2021 - L'armée sud-africaine a mobilisé ses réservistes et le gouvernement s'apprête à déployer des milliers de militaires pour endiguer les violences qui secouent le pays depuis près d'une semaine.
Johannesburg, où pillages et incendies se sont répandus le week-end dernier après de premiers incidents en pays zoulou (Est) liés à l'incarcération de l'ancien président Jacob Zuma, retrouvait un calme relatif.
De nombreux citoyens, prenant les choses en main dans un pays où peu comptent sur un Etat chroniquement défaillant, ont commencé à nettoyer et réparer.
Dans le centre de Johannesburg, beaucoup de magasins restaient fermés jeudi et certains commerçants, patrons et employés, déblayaient leurs devantures. Des rues restaient fermées par des barricades calcinées, des carcasses grises de voitures parties en fumée ponctuant le paysage.
"Ça ne sert à rien d'être en colère, il faut retrousser ses manches maintenant", témoignait un riverain qui ne tenait pas à être identifié.
"Les dégâts sont terribles, les gens tentent de sauver ce qu'il peuvent", a expliqué à l'AFP Michael Sun, chargé de la sécurité dans la capitale économique du pays pour le parti d'opposition Democratic Alliance. "Et le plus terrible, c'est que de nombreux commerçants ne sont pas assurés, il n'ont nulle part où se retourner pour demander un dédommagement.
Dans la matinée, aucun nouveau site de pillage n'était signalé dans l'agglomération, une première depuis dimanche.
L'armée, en attendant, se préparait à multiplier ses effectifs sur le terrain, pour stabiliser ce calme relatif à Johannesburg et pacifier les zones plus tendues, notamment les grandes villes du Kwazulu-Natal (KZN, Est), le port de Durban et sa capitale Pietermaritzburg, où des incidents se poursuivent.
La nationale reliant Johannesburg à Durban a été débarrassée de ses derniers barrages, mis en place au lendemain de l'incarcération de Jacob Zuma, l'ex-président impliqué dans de nombreux scandales de corruption mais qui reste populaire dans sa région d'origine.
15 morts à Phoenix
Le président Cyril Ramaphosa avait autorisé lundi le déploiement de 2.500 soldats lundi et le gouvernement a doublé ce nombre mercredi. Quelques heures plus tard, la ministre de la Défense a annoncé souhaiter mobiliser 25.000 soldats pour faire face à l'urgence, soit dix fois plus que le nombre initial.
"Tous les réservistes doivent se présenter à l'aube" jeudi "dans leurs unités respectives", a déclaré le chef de l'armée, le lieutenant-général Lawrence Mbatha, mercredi soir.
Le ministre de la Police Bheki Cele s'est félicité qu'un "certain niveau de sécurité" soit revenu à Johannesburg et a espéré que l'aide de l'armée "permettra de renverser la situation explosive dans certaines parties du KwaZulu-Natal", jeudi à la mi-journée.
Sur le terrain, ces annonces sont reçues avec soulagement.
"L'appel à l'armée est une bonne chose, car chez nous, les gens ont bien plus peur d'un soldat que d'un policier", explique à l'AFP Musa Mbele-Radebe, 30 ans, qui participe aux opérations de nettoyage dans le centre commecial ravagé de Jabulani (qui signifie "réjouis-toi en zoulou) à Soweto.
"Il n'a fallu que quatre soldats pour maîtriser ici la situation alors qu'il y avait des milliers de gens présents", dit-il.
Ailleurs, comme dans le township de Vosloorus, au sud de Johannesburg, des citoyens ont fait la loi, passant à tabac des présumés pillards avant d'en remettre certains, menottés, aux forces de l'ordre, selon une équipe de l'AFP sur place.
Dans le KZN, le ministre de la Police s'est rendu dans la soirée à Phoenix, un township au nord-ouest de Durban, où 15 personnes ont été tuées depuis le début de la semaine et où la situation reste tendue, a-t-il annoncé, sur un bilan total de 72 morts dans le pays.
M. Cele a noté que des "tensions raciales ont entaché ces troubles" à Phoenix, liés à des groupes cherchant à "protéger leur quartier des pillards".
Plus explicitement, des témoins et des internautes évoquent des violences de la communauté d'origine indienne contre la population noire.
Johannesburg, où pillages et incendies se sont répandus le week-end dernier après de premiers incidents en pays zoulou (Est) liés à l'incarcération de l'ancien président Jacob Zuma, retrouvait un calme relatif.
De nombreux citoyens, prenant les choses en main dans un pays où peu comptent sur un Etat chroniquement défaillant, ont commencé à nettoyer et réparer.
Dans le centre de Johannesburg, beaucoup de magasins restaient fermés jeudi et certains commerçants, patrons et employés, déblayaient leurs devantures. Des rues restaient fermées par des barricades calcinées, des carcasses grises de voitures parties en fumée ponctuant le paysage.
"Ça ne sert à rien d'être en colère, il faut retrousser ses manches maintenant", témoignait un riverain qui ne tenait pas à être identifié.
"Les dégâts sont terribles, les gens tentent de sauver ce qu'il peuvent", a expliqué à l'AFP Michael Sun, chargé de la sécurité dans la capitale économique du pays pour le parti d'opposition Democratic Alliance. "Et le plus terrible, c'est que de nombreux commerçants ne sont pas assurés, il n'ont nulle part où se retourner pour demander un dédommagement.
Dans la matinée, aucun nouveau site de pillage n'était signalé dans l'agglomération, une première depuis dimanche.
L'armée, en attendant, se préparait à multiplier ses effectifs sur le terrain, pour stabiliser ce calme relatif à Johannesburg et pacifier les zones plus tendues, notamment les grandes villes du Kwazulu-Natal (KZN, Est), le port de Durban et sa capitale Pietermaritzburg, où des incidents se poursuivent.
La nationale reliant Johannesburg à Durban a été débarrassée de ses derniers barrages, mis en place au lendemain de l'incarcération de Jacob Zuma, l'ex-président impliqué dans de nombreux scandales de corruption mais qui reste populaire dans sa région d'origine.
15 morts à Phoenix
Le président Cyril Ramaphosa avait autorisé lundi le déploiement de 2.500 soldats lundi et le gouvernement a doublé ce nombre mercredi. Quelques heures plus tard, la ministre de la Défense a annoncé souhaiter mobiliser 25.000 soldats pour faire face à l'urgence, soit dix fois plus que le nombre initial.
"Tous les réservistes doivent se présenter à l'aube" jeudi "dans leurs unités respectives", a déclaré le chef de l'armée, le lieutenant-général Lawrence Mbatha, mercredi soir.
Le ministre de la Police Bheki Cele s'est félicité qu'un "certain niveau de sécurité" soit revenu à Johannesburg et a espéré que l'aide de l'armée "permettra de renverser la situation explosive dans certaines parties du KwaZulu-Natal", jeudi à la mi-journée.
Sur le terrain, ces annonces sont reçues avec soulagement.
"L'appel à l'armée est une bonne chose, car chez nous, les gens ont bien plus peur d'un soldat que d'un policier", explique à l'AFP Musa Mbele-Radebe, 30 ans, qui participe aux opérations de nettoyage dans le centre commecial ravagé de Jabulani (qui signifie "réjouis-toi en zoulou) à Soweto.
"Il n'a fallu que quatre soldats pour maîtriser ici la situation alors qu'il y avait des milliers de gens présents", dit-il.
Ailleurs, comme dans le township de Vosloorus, au sud de Johannesburg, des citoyens ont fait la loi, passant à tabac des présumés pillards avant d'en remettre certains, menottés, aux forces de l'ordre, selon une équipe de l'AFP sur place.
Dans le KZN, le ministre de la Police s'est rendu dans la soirée à Phoenix, un township au nord-ouest de Durban, où 15 personnes ont été tuées depuis le début de la semaine et où la situation reste tendue, a-t-il annoncé, sur un bilan total de 72 morts dans le pays.
M. Cele a noté que des "tensions raciales ont entaché ces troubles" à Phoenix, liés à des groupes cherchant à "protéger leur quartier des pillards".
Plus explicitement, des témoins et des internautes évoquent des violences de la communauté d'origine indienne contre la population noire.