Sydney, Australie | AFP | lundi 14/04/2019 - Les poursuites contre des médias ayant violé le blackout médiatique qui avait été imposé par la justice australienne sur le procès pour pédophilie du cardinal George Pell constituent une attaque sans précédent contre la liberté de la presse, a déclaré lundi un des avocats défendant les organes de presse.
Vingt-trois journalistes et 13 organes de presse sont poursuivis pour avoir enfreint l'interdiction de faire état du procès visant l'ex-numéro trois du Vatican.
Le cardinal australien âgé de 77 ans a été reconnu coupable en décembre à Melbourne d'agression sexuelle sur mineur, des faits remontant aux années 1990. Mais la nouvelle n'a pu être annoncée qu'en février.
L'affaire faisait en effet depuis mai 2018 l'objet d'une "ordonnance de suppression" (suppression order), une décision de la justice australienne imposant une obligation totale de silence. Les médias n'avaient pas le droit de couvrir les débats et pas même celui de mentionner cette interdiction.
Ce blackout avait été décidé par le tribunal de Melbourne quand il avait jugé que George Pell ferait l'objet de deux procès distincts renvoyant à deux séries de faits présumées différentes.
Le juge de Melbourne Peter Kidd entendait ainsi éviter que les jurés du second procès ne soient influencés par les débats du premier.
Cette obligation de silence a cessé en février quand l'accusation a renoncé à cette seconde série de poursuites.
Certains médias étrangers, dont le New York Times et le Washington Post, avaient fait état de la condamnation en décembre, tandis que des médias australiens avaient publié des articles cryptiques se plaignant de ce qu'on leur interdisait de faire état d'une affaire d'intérêt public majeur.
Les médias australiens sont notamment poursuivis pour complicité d'outrage au tribunal, même si aucun n'avait fait état des accusations contre M. Pell ou mentionné le nom du cardinal.
Les journalistes sont passibles de cinq ans de prison et les organes de presse de 500.000 dollars australiens (316.000 euros) d'amende.
Matthew Collins, qui représentait lundi les médias lors de la première audience, a déclaré que ces poursuites étaient "sans précédent" dans l'histoire légale australienne.
"Il n'existe tout simplement aucune affaire dont nous soyons conscients où des médias, des rédacteurs en chef ou des journalistes aient été inculpés, et encore moins reconnus coupables, d'outrage dans ces circonstances", a-t-il dit au tribunal de Melbourne, selon des médias locaux.
Il a ajouté qu'un verdict de culpabilité aurait "un effet glaçant" quant à la transparence de la justice en Australie.
Il a estimé que les accusations d'outrage étaient insuffisamment étayées concernant les médias ou journalistes n'ayant mentionné ni le nom de Pell ni les crimes pour lesquels il avait été condamné.
Le juge John Dixon a convenu que l'accusation n'avait pas donné suffisamment de précisions sur les charges: "y aura-t-il un procès ou 36?", a-t-il interrogé. Une nouvelle audience a été fixée au 26 juin.
George Pell a été condamné en mars pour pédophilie à six ans de prison. Il a fait appel.
Vingt-trois journalistes et 13 organes de presse sont poursuivis pour avoir enfreint l'interdiction de faire état du procès visant l'ex-numéro trois du Vatican.
Le cardinal australien âgé de 77 ans a été reconnu coupable en décembre à Melbourne d'agression sexuelle sur mineur, des faits remontant aux années 1990. Mais la nouvelle n'a pu être annoncée qu'en février.
L'affaire faisait en effet depuis mai 2018 l'objet d'une "ordonnance de suppression" (suppression order), une décision de la justice australienne imposant une obligation totale de silence. Les médias n'avaient pas le droit de couvrir les débats et pas même celui de mentionner cette interdiction.
Ce blackout avait été décidé par le tribunal de Melbourne quand il avait jugé que George Pell ferait l'objet de deux procès distincts renvoyant à deux séries de faits présumées différentes.
Le juge de Melbourne Peter Kidd entendait ainsi éviter que les jurés du second procès ne soient influencés par les débats du premier.
Cette obligation de silence a cessé en février quand l'accusation a renoncé à cette seconde série de poursuites.
Certains médias étrangers, dont le New York Times et le Washington Post, avaient fait état de la condamnation en décembre, tandis que des médias australiens avaient publié des articles cryptiques se plaignant de ce qu'on leur interdisait de faire état d'une affaire d'intérêt public majeur.
Les médias australiens sont notamment poursuivis pour complicité d'outrage au tribunal, même si aucun n'avait fait état des accusations contre M. Pell ou mentionné le nom du cardinal.
Les journalistes sont passibles de cinq ans de prison et les organes de presse de 500.000 dollars australiens (316.000 euros) d'amende.
Matthew Collins, qui représentait lundi les médias lors de la première audience, a déclaré que ces poursuites étaient "sans précédent" dans l'histoire légale australienne.
"Il n'existe tout simplement aucune affaire dont nous soyons conscients où des médias, des rédacteurs en chef ou des journalistes aient été inculpés, et encore moins reconnus coupables, d'outrage dans ces circonstances", a-t-il dit au tribunal de Melbourne, selon des médias locaux.
Il a ajouté qu'un verdict de culpabilité aurait "un effet glaçant" quant à la transparence de la justice en Australie.
Il a estimé que les accusations d'outrage étaient insuffisamment étayées concernant les médias ou journalistes n'ayant mentionné ni le nom de Pell ni les crimes pour lesquels il avait été condamné.
Le juge John Dixon a convenu que l'accusation n'avait pas donné suffisamment de précisions sur les charges: "y aura-t-il un procès ou 36?", a-t-il interrogé. Une nouvelle audience a été fixée au 26 juin.
George Pell a été condamné en mars pour pédophilie à six ans de prison. Il a fait appel.