Dijon, France | AFP | jeudi 15/06/2017 - 0La garde à vue de trois membres de la famille Villemin, interpellés mercredi dans les Vosges, se poursuivait jeudi à Dijon, après un minutieux travail de relecture et d'analyse du dossier de l'affaire Grégory, parmi les plus énigmatiques et emblématiques des années 1980.
Mercredi, la section de recherches de la gendarmerie de Dijon avait placé en garde à vue Marcel Jacob, oncle maternel de Jean-Marie Villemin (le père du garçon tué en 1984), sa femme Jacqueline ainsi qu'une belle-sœur du père, Ginette Villemin.
Les enquêteurs devaient "entrer dans le dur" des interrogatoires jeudi, après avoir mis en place les auditions la veille, selon des sources proches du dossier qui soulignent que des perquisitions menées aux domiciles des suspects "sont considérées comme intéressantes".
Ces interpellations relancent une affaire des plus énigmatiques de l'histoire criminelle depuis la découverte du cadavre de Grégory Villemin, quatre ans, au soir du 16 octobre 1984, pieds et poings liés dans les eaux de la Vologne.
"Sur le fond, il n'y a pas d'éléments nouveaux", précise-t-on de source proche de l'enquête mais le logiciel d'analyse criminelle Anacrim, conçu et utilisé par la gendarmerie, a permis d'avoir "un regard neuf sur la procédure".
Avec cet outil, les gendarmes ont reconstitué la chronologie des jours ayant précédé et suivi le crime, de façon à positionner dans l'espace et dans le temps l'ensemble des protagonistes et des éléments considérés comme intéressants. Le logiciel a ainsi mis au jour certaines incohérences, que les enquêteurs cherchent à comprendre en interrogeant les trois gardés à vue.
Jean-Marie Villemin, le père du petit Grégory, a également été reçu mercredi par le juge d'instruction pour aborder le dossier avec lui. Les grands-parents du petit garçon, Monique et Albert Villemin, ont eux été entendus en audition libre, mercredi à leur domicile dans les Vosges.
Au cours des nombreuses relances de cette affaire, les enquêteurs se sont notamment penchés sur un mystérieux "corbeau" ayant revendiqué le meurtre de l'enfant en invoquant une "vengeance", en particulier dans une lettre postée apparemment avant la découverte du corps.
Marcel Jacob avait notamment été soupçonné d'être le corbeau, d'autant que l'incertitude planait sur son emploi du temps au moment du meurtre. Mais il n'a jamais été inquiété judiciairement. Son épouse avait aussi été désignée par des expertises graphologiques.
"Nous sommes atterrés, sidérés par certaines révélations qui nous ont été faites, parce que les personnes gardées à vue se trouvent dans le cercle familial", a indiqué mercredi soir l'avocat des époux Villemin, Thierry Moser, refusant toutefois d'entrer dans "le fond du dossier".
"C'est un pas de géant sur le chemin de la vérité", s'est-il félicité, se disant "très confiant du succès des investigations".
Jean-Jacques Bosc, procureur général de la cour d'appel de Dijon, dont la chambre de l'instruction est chargée du dossier, a prévu de tenir une conférence de presse jeudi à 16 heures.
A ses débuts, l'enquête a d'abord soupçonné Bernard Laroche, finalement remis en liberté le 4 février 1985 mais convaincu de sa culpabilité, Jean-Marie Villemin l'a tué d'un coup de fusil de chasse. Il sera condamné pour ce meurtre à 4 ans de prison en 1993.
En juillet 1985, le juge Jean-Michel Lambert opérait un spectaculaire revirement, portant ses soupçons vers la mère de Grégory, Christine Villemin, qui sera innocentée en 1993 au terme d'un non-lieu retentissant.
Le dossier, qui comporte 12.000 pièces, a été rouvert en 1999, puis en 2008, pour tenter de trouver d'hypothétiques traces d'ADN sur les scellés. Depuis, 400 prélèvements ont été effectués, une centaine de témoins ont été interrogés et près de 2.000 courriers anonymes ont été analysés en détail.
Mercredi, la section de recherches de la gendarmerie de Dijon avait placé en garde à vue Marcel Jacob, oncle maternel de Jean-Marie Villemin (le père du garçon tué en 1984), sa femme Jacqueline ainsi qu'une belle-sœur du père, Ginette Villemin.
Les enquêteurs devaient "entrer dans le dur" des interrogatoires jeudi, après avoir mis en place les auditions la veille, selon des sources proches du dossier qui soulignent que des perquisitions menées aux domiciles des suspects "sont considérées comme intéressantes".
Ces interpellations relancent une affaire des plus énigmatiques de l'histoire criminelle depuis la découverte du cadavre de Grégory Villemin, quatre ans, au soir du 16 octobre 1984, pieds et poings liés dans les eaux de la Vologne.
"Sur le fond, il n'y a pas d'éléments nouveaux", précise-t-on de source proche de l'enquête mais le logiciel d'analyse criminelle Anacrim, conçu et utilisé par la gendarmerie, a permis d'avoir "un regard neuf sur la procédure".
Avec cet outil, les gendarmes ont reconstitué la chronologie des jours ayant précédé et suivi le crime, de façon à positionner dans l'espace et dans le temps l'ensemble des protagonistes et des éléments considérés comme intéressants. Le logiciel a ainsi mis au jour certaines incohérences, que les enquêteurs cherchent à comprendre en interrogeant les trois gardés à vue.
Jean-Marie Villemin, le père du petit Grégory, a également été reçu mercredi par le juge d'instruction pour aborder le dossier avec lui. Les grands-parents du petit garçon, Monique et Albert Villemin, ont eux été entendus en audition libre, mercredi à leur domicile dans les Vosges.
- "Cercle familial" -
Au cours des nombreuses relances de cette affaire, les enquêteurs se sont notamment penchés sur un mystérieux "corbeau" ayant revendiqué le meurtre de l'enfant en invoquant une "vengeance", en particulier dans une lettre postée apparemment avant la découverte du corps.
Marcel Jacob avait notamment été soupçonné d'être le corbeau, d'autant que l'incertitude planait sur son emploi du temps au moment du meurtre. Mais il n'a jamais été inquiété judiciairement. Son épouse avait aussi été désignée par des expertises graphologiques.
"Nous sommes atterrés, sidérés par certaines révélations qui nous ont été faites, parce que les personnes gardées à vue se trouvent dans le cercle familial", a indiqué mercredi soir l'avocat des époux Villemin, Thierry Moser, refusant toutefois d'entrer dans "le fond du dossier".
"C'est un pas de géant sur le chemin de la vérité", s'est-il félicité, se disant "très confiant du succès des investigations".
Jean-Jacques Bosc, procureur général de la cour d'appel de Dijon, dont la chambre de l'instruction est chargée du dossier, a prévu de tenir une conférence de presse jeudi à 16 heures.
A ses débuts, l'enquête a d'abord soupçonné Bernard Laroche, finalement remis en liberté le 4 février 1985 mais convaincu de sa culpabilité, Jean-Marie Villemin l'a tué d'un coup de fusil de chasse. Il sera condamné pour ce meurtre à 4 ans de prison en 1993.
En juillet 1985, le juge Jean-Michel Lambert opérait un spectaculaire revirement, portant ses soupçons vers la mère de Grégory, Christine Villemin, qui sera innocentée en 1993 au terme d'un non-lieu retentissant.
Le dossier, qui comporte 12.000 pièces, a été rouvert en 1999, puis en 2008, pour tenter de trouver d'hypothétiques traces d'ADN sur les scellés. Depuis, 400 prélèvements ont été effectués, une centaine de témoins ont été interrogés et près de 2.000 courriers anonymes ont été analysés en détail.