Dijon, France | AFP | mercredi 27/01/2021 - Peut-être une lueur d'espoir dans l'un des dossiers criminels les plus énigmatiques : la justice a donné son feu vert mercredi pour de nouvelles expertises ADN dans l'affaire Grégory Villemin, alors que ses parents restent déterminés à faire éclater la vérité dans l'assassinat de leur enfant en 1984.
La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Dijon, où est instruit depuis 1987 ce dossier-fleuve, a accepté "la quasi-totalité" des demandes de nouvelles expertises, notamment ADN, déposées par Christine et Jean-Marie Villemin, a indiqué à l'AFP l'un de leurs avocats, Me François Saint-Pierre.
Dans ce dossier vieux de plus de 36 ans, "il y a encore des profils ADN à exploiter" et "des éléments (...) à travailler pour découvrir la vérité", a assuré l'avocat lyonnais.
"C'est un arrêt très positif, quasiment tout nous a été accordé", s'est réjouie Me Marie-Christine Chastant-Morand, autre conseil du couple.
- "Cold cases" -
Jean-Marie Villemin est également "très satisfait", a ajouté l'avocate, qui avait plaidé avec Me Saint-Pierre le 16 décembre devant la chambre de l'instruction.
La juridiction "a fait droit à la grande majorité des demandes présentées par les parties civiles", a confirmé le procureur général de Dijon, Thierry Pocquet du Haut-Jussé, dans un courriel à l'AFP.
Les précédentes expertises génétiques diligentées dans ce dossier n'avaient rien donné mais les parents de Grégory, tué à l'âge de 4 ans, misent toujours sur les progrès de la science pour tenter de faire la lumière sur l'un des dossiers les plus mystérieux de l'histoire criminelle française et qui continue de passionner l'opinion.
Des experts vont être saisis, notamment pour les recherches en "ADN de parentèle", méthode qui permet de relier une empreinte génétique avec d'autres issues de la même parenté afin de les faire éventuellement "matcher" avec celles présentes dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).
La recherche portera sur neuf traces ADN prélevées sur des courriers anonymes, une seringue et les vêtements de l'enfant retrouvé mort le 16 octobre 1984 dans les eaux de La Vologne, à Docelles (Vosges).
La méthode "parentèle" a permis de résoudre ces dernières années plusieurs "cold cases" (affaires classées), notamment le dossier Élodie Kulik, violée et assassinée en 2002.
La justice a également accepté le prélèvement d'ADN de 37 personnes plus ou moins proches de Grégory pour les comparer avec différents profils génétiques, selon Me Saint-Pierre.
Autre requête validée : le recours au "portrait-robot génétique", qui permet de déterminer la couleur des cheveux ou des yeux d'une personne.
Une expertise de comparaison entre les papiers de la lettre de revendication de l'assassinat et d'un courrier rédigé en 1985 par une certaine Corinne dans laquelle cette adolescente disait détenir les confidences de Murielle Bolle, personnage-clé du dossier, a aussi été acceptée.
Les résultats de toutes ces analyses devraient toutefois prendre plusieurs mois, selon Me Chastant-Morand.
Seul point refusé aux Villemin : la recherche du médecin qui a examiné Murielle en novembre 1984, jour où elle a voulu se suicider après l'inculpation de son beau-frère Bernard Laroche, qu'elle avait incriminé avant de se rétracter.
- "Honteux" -
Plusieurs acteurs du dossier estiment que seul l'ADN pourra l'élucider, mais les conseils des Villemin pensent que d'autres éléments peuvent intervenir.
"Il y a, dans la vallée de la Vologne, des gens qui savent" et qui "devraient parler", a relevé Me Saint-Pierre qui juge "honteux" de "conserver comme secret de famille l'assassinat d'un gamin de 4 ans".
Me Chastant-Morand évoque le fameux rapport de stylométrie, pas encore versé au dossier et très controversé, mais qui incriminerait un suspect, selon le journal Le Parisien.
Riche en rebondissements, le dossier Grégory avait connu un précédent coup de tonnerre en 2017 avec les mises en examen de Marcel et Jacqueline Jacob, le grand-oncle et la grand-tante de Grégory, alors âgés de 72 ans, et de Murielle Bolle, 48 ans à l'époque, les enquêteurs suspectant un acte "collectif".
Ces trois mises en examen avaient été annulées en mai 2018 sur des points de procédure.
Sollicités par l'AFP, les conseils des Jacob n'ont pas souhaité réagir mercredi.
"Tant que l'enquête sera véritablement dirigé par (les Villemin), on n'avancera pas", a déploré Me Jean-Paul Teissonnière, l'avocat de Murielle Bolle, tandis que Me Rémy Stéphan, l'un des conseils de Marie-Ange Laroche, veuve de Bernard, a appelé à la "prudence" dans l'interprétation des résultats qui pourraient sortir des expertises.
La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Dijon, où est instruit depuis 1987 ce dossier-fleuve, a accepté "la quasi-totalité" des demandes de nouvelles expertises, notamment ADN, déposées par Christine et Jean-Marie Villemin, a indiqué à l'AFP l'un de leurs avocats, Me François Saint-Pierre.
Dans ce dossier vieux de plus de 36 ans, "il y a encore des profils ADN à exploiter" et "des éléments (...) à travailler pour découvrir la vérité", a assuré l'avocat lyonnais.
"C'est un arrêt très positif, quasiment tout nous a été accordé", s'est réjouie Me Marie-Christine Chastant-Morand, autre conseil du couple.
- "Cold cases" -
Jean-Marie Villemin est également "très satisfait", a ajouté l'avocate, qui avait plaidé avec Me Saint-Pierre le 16 décembre devant la chambre de l'instruction.
La juridiction "a fait droit à la grande majorité des demandes présentées par les parties civiles", a confirmé le procureur général de Dijon, Thierry Pocquet du Haut-Jussé, dans un courriel à l'AFP.
Les précédentes expertises génétiques diligentées dans ce dossier n'avaient rien donné mais les parents de Grégory, tué à l'âge de 4 ans, misent toujours sur les progrès de la science pour tenter de faire la lumière sur l'un des dossiers les plus mystérieux de l'histoire criminelle française et qui continue de passionner l'opinion.
Des experts vont être saisis, notamment pour les recherches en "ADN de parentèle", méthode qui permet de relier une empreinte génétique avec d'autres issues de la même parenté afin de les faire éventuellement "matcher" avec celles présentes dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).
La recherche portera sur neuf traces ADN prélevées sur des courriers anonymes, une seringue et les vêtements de l'enfant retrouvé mort le 16 octobre 1984 dans les eaux de La Vologne, à Docelles (Vosges).
La méthode "parentèle" a permis de résoudre ces dernières années plusieurs "cold cases" (affaires classées), notamment le dossier Élodie Kulik, violée et assassinée en 2002.
La justice a également accepté le prélèvement d'ADN de 37 personnes plus ou moins proches de Grégory pour les comparer avec différents profils génétiques, selon Me Saint-Pierre.
Autre requête validée : le recours au "portrait-robot génétique", qui permet de déterminer la couleur des cheveux ou des yeux d'une personne.
Une expertise de comparaison entre les papiers de la lettre de revendication de l'assassinat et d'un courrier rédigé en 1985 par une certaine Corinne dans laquelle cette adolescente disait détenir les confidences de Murielle Bolle, personnage-clé du dossier, a aussi été acceptée.
Les résultats de toutes ces analyses devraient toutefois prendre plusieurs mois, selon Me Chastant-Morand.
Seul point refusé aux Villemin : la recherche du médecin qui a examiné Murielle en novembre 1984, jour où elle a voulu se suicider après l'inculpation de son beau-frère Bernard Laroche, qu'elle avait incriminé avant de se rétracter.
- "Honteux" -
Plusieurs acteurs du dossier estiment que seul l'ADN pourra l'élucider, mais les conseils des Villemin pensent que d'autres éléments peuvent intervenir.
"Il y a, dans la vallée de la Vologne, des gens qui savent" et qui "devraient parler", a relevé Me Saint-Pierre qui juge "honteux" de "conserver comme secret de famille l'assassinat d'un gamin de 4 ans".
Me Chastant-Morand évoque le fameux rapport de stylométrie, pas encore versé au dossier et très controversé, mais qui incriminerait un suspect, selon le journal Le Parisien.
Riche en rebondissements, le dossier Grégory avait connu un précédent coup de tonnerre en 2017 avec les mises en examen de Marcel et Jacqueline Jacob, le grand-oncle et la grand-tante de Grégory, alors âgés de 72 ans, et de Murielle Bolle, 48 ans à l'époque, les enquêteurs suspectant un acte "collectif".
Ces trois mises en examen avaient été annulées en mai 2018 sur des points de procédure.
Sollicités par l'AFP, les conseils des Jacob n'ont pas souhaité réagir mercredi.
"Tant que l'enquête sera véritablement dirigé par (les Villemin), on n'avancera pas", a déploré Me Jean-Paul Teissonnière, l'avocat de Murielle Bolle, tandis que Me Rémy Stéphan, l'un des conseils de Marie-Ange Laroche, veuve de Bernard, a appelé à la "prudence" dans l'interprétation des résultats qui pourraient sortir des expertises.