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Aéroport : l'Etat cherche le futur concessionnaire


PARIS, le 6 février 2018. Le ministère français des Transports a publié ce mardi un appel à manifestation d'intérêt pour la concession des aérodromes de Tahiti-Faa'a, Bora-Bora, Raiatea et Rangiroa. Les sociétés intéressées doivent se faire connaître avant le 5 avril.

En mars dernier, la cour administrative d'appel de Paris a annulé la concession de 2010 qui attribuait l'exploitation de l'aéroport de Faa'a à la société Aéroport de Tahiti (ADT) pour 30 ans. Sans appel d'offres ni publication du marché, la procédure administrative n'avait pas été respectée.

La cour administrative d'appel a donc enjoint à l’État de résilier le contrat de concession conclu avec la société Aéroport de Tahiti. L'Etat avait 12 mois pour le faire, soit jusqu'au 30 mars prochain.
Pour ne pas reproduire les mêmes erreurs, l'Etat a sollicité en fin d'année des conseils juridiques afin de lancer un nouvel appel d'offres pour la concession de l'aéroport de Tahiti-Faa'a.

Le ministère des Transports vient de franchir une étape supplémentaire ce mardi en publiant un appel à manifestation d'intérêt. Les sociétés ont jusqu'au 5 avril pour signaler leur intérêt pour la concession. Dans cette procédure restreinte, seules les entreprises sélectionnées peuvent remettre une offre. Les candidats présélectionnés seront ensuite invités à soumissionner lors de la future procédure d'appel d'offres restreinte.
Les critères seront définis par l'Etat après discussion avec le Pays. Mais c'est à l'Etat que reviendra le dernier mot.

Le document publié par le ministère des Transports rappelle les missions du futur concessionnaire : "la réalisation, le développement, le renouvellement, l'entretien, l'exploitation et la promotion de terrains, ouvrages, bâtiments, installations, matériels, réseaux et services des aérodromes de Tahiti-Faa’a, Bora-Bora, Raiatea et Rangiroa."

Le futur concessionnaire devra également s'acquitter d'un certain nombre de travaux comme : "l'achèvement de la rénovation du hall public et la réorganisation des parkings voitures ainsi que la création d'un second canal de drainage au nord-est des aires de stationnement sur l'aéroport de Tahiti-Faa'a".

ADT sera candidat
Aéroport de Tahiti sera bien sûr candidat à sa succession et prend soin de bien fignoler son dossier. En face d'ADT dans les starting-blocks pour décrocher le contrat de concession, il devrait y avoir d'autres grands groupes français comme Vinci Airports, qui gère 35 aéroports à travers le monde, ou Edeis, qui gère 18 aéroports en France et en Espagne. D'autres sociétés étrangères, australiennes, américaines voire même chinoises pourraient se déclarer intéressées.

L'Etat prend son temps pour sécuriser la passation de ce nouveau contrat de concession. ADT pourrait en effet ne pas remporter l'appel d'offres et être mis de côté. Dans ce cas, l'enveloppe à payer pourrait être importante. L'Etat a en effet signé une concession avec un groupement d'actionnaires pour 30 ans. Si cette concession devait s'arrêter au bout de huit ans, il y aura forcément des indemnisations à prévoir. Ce point est d'ailleurs bien surveillé par l'Etat qui, dans son appel d'offres, a demandé une expertise pour "les questions financières liées à la résiliation du contrat de concession de l'aéroport de Tahiti-Faa'a, ainsi que des contrats relatifs à l'exploitation des aéroports secondaires".

Tant que le contrat de concession ne sera pas résilié, ADT sera en charge de la concession.
Aujourd'hui, ADT gère les quatre aéroports d'Etat (Faa'a, Bora Bora, Rangiroa et Raiatea). C'est une société par actions simplifiée qui appartient à 49 % au Pays et à 51 % à l'État via la Caisse des dépôts et consignations et l'Agence française de développement (AFD). Environ 200 salariés travaillent pour Aéroport de Tahiti.

Rédigé par Mélanie Thomas le Mardi 6 Février 2018 à 13:55 | Lu 2379 fois