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Achat public, entre paperasse et délais de paiement


Administrations du Pays et opérateurs économiques du privé avaient rendez-vous ce mercredi pour aborder les problématiques liées aux marchés publics. Crédit photo : Flickair.
Administrations du Pays et opérateurs économiques du privé avaient rendez-vous ce mercredi pour aborder les problématiques liées aux marchés publics. Crédit photo : Flickair.
Tahiti, le 6 mars 2024 – Pour la première fois, des rencontres sur le thème de l'achat public ont été organisées ce mercredi par le Pays. Si cet événement a été l'occasion de présenter les marchés publics signés en 2023 et ceux à venir pour 2024, il a également permis aux entreprises privées de rappeler une nouvelle fois les difficultés qu'elles rencontrent pour candidater à ces appels d'offres, en raison de la paperasse administrative et de la longueur des délais de paiement après les prestations.
 
“Dans un souci de transparence, l'objectif de cet événement est de présenter les 927 marchés conclus en 2023 par l'administration du Pays. Mais aussi de présenter notre plan prévisionnel de passation des marchés publics pour 2024, avec déjà 527 intentions d'achats qui ont été publiées au JOPF, afin que les entreprises privées puissent se préparer en amont à y répondre”, a confié à Tahiti Infos Deny Fresnel, le directeur de la Direction de la commande publique, à l'occasion de la première édition des rencontres de l'achat public, qui s'est tenue à la Maison de la culture ce mercredi. Cependant, au-delà d'une simple matinée de présentation de chiffres et d'informations, ce rendez-vous avait un double enjeu : celui de mettre en présence organismes publics et sociétés privées afin de simplifier leurs relations dans les appels d'offres émis par le Pays. En effet, avec plus de 41 milliards de francs de commandes passées en 2023 dans quantités de domaines, le Pays a besoin d'entreprises pour réaliser les prestations et chantiers qu'il souhaite conduire. “Les sociétés ne se rendent pas compte du nombre d'achats qui sont faits par le Pays. Car quand on parle d'achat public, on ne parle pas que de travaux de BTP, mais aussi de prestations de services, formations, de fournitures...”, précise Frédéric Dock, le président du Medef en marge de cette matinée.
 
Des tonnes de paperasse...
 
Ces rencontres sont donc l'opportunité de discuter des difficultés rencontrées par les deux parties, publique et privée, lorsque des appels d'offres sont émis mais aussi d’aborder les problèmes des uns et des autres. Pour les entreprises, ces freins sont multiples. “Il y a un certain nombre de difficultés qui ont été identifiées. En premier lieu, c'est la complexité des procédures qu'il y a encore ici en Polynésie. Il y a véritablement des couches de traitement administratif très importantes et compliquées à traiter. Alors qu'ailleurs, elles sont simplifiées depuis longtemps”, poursuit Frédéric Dock. S'ajoute à cela le délai de paiement une fois la prestation accomplie. Des délais souvent beaucoup trop longs pour les entreprises, confrontées à la nécessité de rentrer dans leurs frais rapidement. “C'est un axe sur lequel le Pays s'était engagé. Mais que ce soit avec le gouvernement précédent ou l’actuel, on n'a pour l'instant rien vu venir”, observe le patron du Medef. “Nous sommes vraiment dans l'attente sur ces deux sujets.”

Une situation que reconnaît Deny Fresnel. “On est conscient que cela peut repousser certains opérateurs économiques à venir sur des consultations publiques”, regrette-t-il, avant de révéler que des mesures sont en préparation pour améliorer ces deux points précis. “On est en train de mettre en place une facturation électronique qui permettra de traiter plus rapidement les factures des entreprises. Mais aussi de mettre en place une plateforme web qui recueillera les candidatures aux appels d'offres. Jusque-là, c'était en version papier. Tout va donc être dématérialisé, ce qui va simplifier l'accès.”

Rédigé par Thibault Segalard le Mercredi 6 Mars 2024 à 18:54 | Lu 2605 fois