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Accords pour une meilleure délimitation des zones maritimes océaniennes


Accords pour une meilleure délimitation des zones maritimes océaniennes
RAROTONGA, jeudi 30 août 2012 (Flash d’Océanie) – Les dirigeants de sept pays océaniens ont signé jeudi une série d’accords visant à mieux définir les zones de souveraineté maritimes respectives, a annoncé le forum des Îles du Pacifique jeudi.
Ces accords s’appuient sur le référentiel onusien de la convention relative au droit de la mer, mise en place par l’ONU en 1982.
Les sept textes échangés jeudi sont censés améliorer et harmoniser la protection et la gestion des ressources contenus dans chacune des juridictions.
Les documents, en mode bilatéral, concernent les États insulaires de Kiribati, Nauru, les îles Marshall, les îles Cook, Niue, Tokelau et Tuvalu, précise le Forum.

En mode trilatéral, les trois États de Kiribati, Nauru, et des îles Marshall, ont aussi échangé jeudi un document visant à déterminer de manière précise le « point de jonction » entre leurs zones économiques exclusives.
Les travaux préliminaires ont été réalisés, en amont, avec le soutien d’experts de la commission océanienne pour les géosciences, la SOPAC (devenue récemment un service intégré a Secrétariat Général de la Communauté du Pacifique (CPS), de l’Agence de Pêcheries du Forum (FFA), du Commonwealth et du gouvernement australien.
Selon ces agences et services techniques, l’énorme superficie maritime de l’Océan Pacifique comporte de nombreuses zones de « chevauchement » prêtant souvent à confusion en matière de souveraineté et dont certaines ne sont pas couvertes par des traités.
Les applications directes de ces nouveaux accords bilatéraux et trilatéraux concernent notamment les pêcheries, la protection de la biodiversité marine, la recherche et la gestion et l’exploration des ressources naturelles, y compris celles de fonds sous-marins et les « terres rares » et nodules polymétalliques que convoitent plusieurs sociétés multinationales.


Henry Puna, Premier ministre des îles Cook, partie à ces accords et hôtes cette semaine du 43ème sommet annuel des dirigeants des pays du Forum des Îles du Pacifique, a qualifié de « vitale » la gestion durable des ressources de l’Océan Pacifique.
« Cela devrait aussi nous permettre de déterminer l’étendue possible pour l’exploration et l’exploitation de nos ressources », a-t-il commenté.
John Key, Premier ministre de la Nouvelle-Zélande, a pour sa part évoqué de nouvelles pistes en matière de lutte contre les activités de pêche illicite et non signalée dans le Pacifique, grâce aux nouvelles technologies de surveillance par satellite.
Selon lui, sur la valeur estimée à quelque 2,4 milliards de dollars US dans cette zone, près de cinq cent millions dollars de prises (surtout de thon) ont été effectuées de manière illégale par des bateaux fraudeurs, sur fonds de surpêche et de diminution critique des stocks de certaines espèces, comme le thon jaune et le thon obèse.
Depuis plusieurs années, les forces armées australiennes, néo-zélandaises, françaises et plus récemment américaines effectuent régulièrement des patrouilles dans les eaux du Grand Océan, afin de tenter de réduire ce phénomène de pêche illégale.

Mercredi, toujours en marge du sommet du Forum des Îles du Pacifique, le gouvernement des îles Cook a annoncé la création de ce qui est désormais considéré comme la plus grande aire marine protégée du monde, un « parc marin » qui équivaut à environ deux fois la superficie de la France avec un peu plus d’un million de kilomètres carrés.
Cette zone représente environ la moitié des eaux territoriales des îles Cook.
En juin 2012, l’Australie annonçait aussi la création, sur sa côte Est, d’une réserve couvrant une superficie de 3,1 millions de kilomètres carrés, soit plus d’un tiers de ses eaux territoriales.
Mais cette zone n’est pas d’un seul tenant, elle est constituée de l’addition de plusieurs périmètres.
Les premiers États océaniens à franchir le pas avaient été, ces dernières années, Kiribati et Tokelau, qui avaient créé des sanctuaires marins.
D’autres pays de la région, y compris la collectivité française de Nouvelle-Calédonie, envisagent aussi des mesures similaires.
L’exécutif de Nouméa a ainsi annoncé cette semaine son intention de créer, avant 2015, une zone marine protégée d’une superficie pouvant atteindre 1,4 million de kilomètres carrés.

pad

Rédigé par PAD le Mercredi 29 Août 2012 à 22:02 | Lu 1078 fois