Paris, France | AFP | vendredi 10/03/2017 - Deux ans après l'accident d'hélicoptère qui a coûté la vie à dix personnes lors du tournage en Argentine du jeu d'aventure "Dropped", dont les sportifs Florence Arthaud, Camille Muffat et Alexis Vastine, les familles de victimes attendent toujours que des responsabilités soient établies.
Le 9 mars 2015, deux hélicoptères s'étaient heurtés à basse altitude peu après leur décollage du petit bourg de Villa Castelli, dans le nord-ouest de l'Argentine. Les trois athlètes et les deux pilotes argentins étaient morts dans cet accident, ainsi que cinq membres de l'équipe de l'émission de téléréalité produite par la société ALP et sur laquelle TF1 avait beaucoup misé.
Un des hélicoptères avait effectué une manœuvre de contournement de l'autre appareil pour une prise de vue, avant de dévier tragiquement de sa trajectoire.
"Aujourd’hui, nous attendons toujours justice", soulignent les familles des défunts dans une lettre ouverte envoyée à Juliette Méadel, secrétaire d’Etat chargée de l’aide aux victimes. "Nous sommes conscients du temps que nécessite l’instruction, mais depuis deux ans, nous nous heurtons à un silence s'apparentant pour nous à une indifférence de l'institution judiciaire".
Les familles soupçonnent ALP de s'être "affranchie des réglementations locales pour réaliser de substantielles économies", notamment en engageant des pilotes qui n'étaient pas qualifiés pour ce type de vol rapproché.
"Ils ont tout détruit de nous. Nous ne pouvons pas faire notre deuil", a souligné à l'AFP Gisèle Gilles, veuve du cameraman Edouard Gilles.
Deux ans après, deux enquêtes restent ouvertes, en France et en Argentine. Le frère et la mère de la navigatrice Florence Arthaud ont par ailleurs assigné ALP au civil cette semaine. "Le dossier va encore traîner des années mais les mailles du filet se resserrent autour d'ALP", assure Hubert Arthaud.
Selon une source proche de l'enquête, les magistrats français chargés de l'enquête pénale pourraient effectuer bientôt un déplacement sur les lieux de l'accident pour y mener des investigations.
Les trois juges français ont décidé de placer la société ALP, représentée par Alexia Laroche-Joubert, sous le statut intermédiaire de témoin assisté, à mi-chemin entre celui de témoin et de mis en examen. Le directeur de production a lui aussi été placé sous le statut de témoin assisté.
Les avocats d'ALP y voient "la preuve qu'après deux ans d'investigations en France et en Argentine, aucun indice grave ou concordant d'une quelconque infraction pénale n'a été retenu contre la production ou ses collaborateurs", ont déclaré à l'AFP Me Pierre-Olivier Sur et Mathias Chichportich.
L'assureur d'ALP s'est retourné contre Sax Logistica, la société argentine qu'elle avait chargé d'organiser les déplacements en Argentine, selon le magazine L'Equipe. Le responsable de Sax Logistica assure de son côté que la société n’a pas participé à la transaction concernant les hélicoptères, mais seulement à un premier déplacement organisé dans une autre région d'Argentine.
Selon les premières conclusions de la Jiaac, équivalent argentin du Bureau enquête analyse (BEA) français, l'accident était dû à une "combinaison de facteurs", dont "des lacunes dans la planification".
"Il est plausible que la nécessité de réaliser des images puisse avoir amené les cameramen à influencer les pilotes ou qu'ils puissent les avoir distraits", écrivaient également les enquêteurs dans le rapport, publié en Argentine neuf mois après le drame.
Une digue du port de Brest porte désormais le nom de Florence Arthaud, une salle de boxe le nom d'Alexis Vastine et un bassin olympique niçois a été baptisé Camille Muffat.
Outre les trois sportifs de renom, les deux pilotes argentins César Roberto Abate et Juan Carlos Castillo sont décédés dans l'accident, ainsi que quatre autres salariés de l’équipe d’ALP: Brice Guilbert, Volodia Guinard, Lucie Mei Dalby et Laurent Sbasnik.
Les familles des victimes seront samedi à partir de 14H00 sur le parvis du Trocadéro, à Paris, pour leur rendre hommage.
Le 9 mars 2015, deux hélicoptères s'étaient heurtés à basse altitude peu après leur décollage du petit bourg de Villa Castelli, dans le nord-ouest de l'Argentine. Les trois athlètes et les deux pilotes argentins étaient morts dans cet accident, ainsi que cinq membres de l'équipe de l'émission de téléréalité produite par la société ALP et sur laquelle TF1 avait beaucoup misé.
Un des hélicoptères avait effectué une manœuvre de contournement de l'autre appareil pour une prise de vue, avant de dévier tragiquement de sa trajectoire.
"Aujourd’hui, nous attendons toujours justice", soulignent les familles des défunts dans une lettre ouverte envoyée à Juliette Méadel, secrétaire d’Etat chargée de l’aide aux victimes. "Nous sommes conscients du temps que nécessite l’instruction, mais depuis deux ans, nous nous heurtons à un silence s'apparentant pour nous à une indifférence de l'institution judiciaire".
Les familles soupçonnent ALP de s'être "affranchie des réglementations locales pour réaliser de substantielles économies", notamment en engageant des pilotes qui n'étaient pas qualifiés pour ce type de vol rapproché.
"Ils ont tout détruit de nous. Nous ne pouvons pas faire notre deuil", a souligné à l'AFP Gisèle Gilles, veuve du cameraman Edouard Gilles.
Deux ans après, deux enquêtes restent ouvertes, en France et en Argentine. Le frère et la mère de la navigatrice Florence Arthaud ont par ailleurs assigné ALP au civil cette semaine. "Le dossier va encore traîner des années mais les mailles du filet se resserrent autour d'ALP", assure Hubert Arthaud.
- ALP en témoin assisté -
Selon une source proche de l'enquête, les magistrats français chargés de l'enquête pénale pourraient effectuer bientôt un déplacement sur les lieux de l'accident pour y mener des investigations.
Les trois juges français ont décidé de placer la société ALP, représentée par Alexia Laroche-Joubert, sous le statut intermédiaire de témoin assisté, à mi-chemin entre celui de témoin et de mis en examen. Le directeur de production a lui aussi été placé sous le statut de témoin assisté.
Les avocats d'ALP y voient "la preuve qu'après deux ans d'investigations en France et en Argentine, aucun indice grave ou concordant d'une quelconque infraction pénale n'a été retenu contre la production ou ses collaborateurs", ont déclaré à l'AFP Me Pierre-Olivier Sur et Mathias Chichportich.
L'assureur d'ALP s'est retourné contre Sax Logistica, la société argentine qu'elle avait chargé d'organiser les déplacements en Argentine, selon le magazine L'Equipe. Le responsable de Sax Logistica assure de son côté que la société n’a pas participé à la transaction concernant les hélicoptères, mais seulement à un premier déplacement organisé dans une autre région d'Argentine.
Selon les premières conclusions de la Jiaac, équivalent argentin du Bureau enquête analyse (BEA) français, l'accident était dû à une "combinaison de facteurs", dont "des lacunes dans la planification".
"Il est plausible que la nécessité de réaliser des images puisse avoir amené les cameramen à influencer les pilotes ou qu'ils puissent les avoir distraits", écrivaient également les enquêteurs dans le rapport, publié en Argentine neuf mois après le drame.
Une digue du port de Brest porte désormais le nom de Florence Arthaud, une salle de boxe le nom d'Alexis Vastine et un bassin olympique niçois a été baptisé Camille Muffat.
Outre les trois sportifs de renom, les deux pilotes argentins César Roberto Abate et Juan Carlos Castillo sont décédés dans l'accident, ainsi que quatre autres salariés de l’équipe d’ALP: Brice Guilbert, Volodia Guinard, Lucie Mei Dalby et Laurent Sbasnik.
Les familles des victimes seront samedi à partir de 14H00 sur le parvis du Trocadéro, à Paris, pour leur rendre hommage.