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Abus de confiance : « Rere » Puputauki conteste les faits en appel


PAPEETE, le 30 septembre 2018 - L’ex-patron du GIP, Léonard Puputauki, dit « Rere », comparaissait ce jeudi devant la Cour d’appel dans le cadre d’une affaire d’abus de confiance pour laquelle il avait été condamné à deux ans de prison ferme en première instance. L’avocat général a requis la confirmation de cette peine. La Cour d’appel rendra sa décision le 27 septembre prochain.

En novembre 2013, une enquête est ouverte sur la SCI Romana, une société dirigée par Léonard Puputauki et dont le sujet est de construire un immeuble à Fariipiti. 33 associés ont remis des fonds à l’ex-chef du GIP. Mais les enquêteurs s’aperçoivent rapidement que l’exploitation des comptes de la SCI démontrent que Rere Puputauki a détourné plus de 17 millions de francs et ce, afin d’en faire un usage personnel.

Condamné en première instance à deux ans de prison ferme et à trois ans d’interdiction de gérer, Léonard Puputauki a estimé qu’il n’était pas coupable des faits reprochés et a donc fait appel de sa condamnation.

A la barre de la Cour d’appel ce jeudi, le retraité, condamné 4 fois par le passé, maintient que tous les fonds versés par les associés de la SCI ont permis d’acquérir le terrain de Fariipiti. Les retraits de cash, les restaurants ? Tout cela lui aurait permis de payer ses ouvriers au noir et d’inviter les acteurs du dossier pour des repas assortis de « bons vins. » Face à la Cour, l’homme plaide un manque de rigueur et nie avoir abusé les associés de la SCI. Son avocat en veut pour preuve : aucun plaignant n’est présent lors de l’audience.

Suite à la plaidoirie de Me Dubois, conseil du prévenu, qui a demandé la relaxe de son client, l’avocat général a requis une peine similaire à celle prononcée en première instance. Le représentant du ministère public a affirmé que les fonds avaient été dépensés pour des achats n’ayant aucun lien avec la SCI, ce qui constituait bien un abus de confiance.

La Cour d’appel rendra sa décision le 27 septembre prochain.

Me Dubois, conseil de Léonard Puputauki

Pour vous, il n’y a pas d’abus de confiance puisqu’il n’y a pas de victime ?

" C’est un peu le message que j’ai essayé d’apporter à la Cour. Monsieur Puputauki est seulement poursuivi pour des abus de confiance, ce qui sous-entend à mon sens qu’il y ait des victimes qui estiment avoir été trompées dans ce qu’elles avaient confié à mon client. En réalité, quand on lit les auditions, les gens vous disent ; « j’ai confiance en Monsieur Puputauki, je sais qu’il va finir son projet et qu’il va me rembourser un jour. » La plupart n’ont donc pas déposé plainte et le parquet a tout de même renvoyé mon client. Aujourd’hui, vous l’avez vu tout comme moi, il n’y aucune victime dans la salle."


Ce projet est en cours depuis 15 ans. Où en est-il aujourd’hui ?]b

« Ce projet de l’immeuble Queestown est aujourd’hui entre les mains de l’agence Newstone et il est déjà commercialisé et il devrait peut-être sortir en 2019. Ça aura pris 15 ans avant que Monsieur Puputauki arrive à finaliser ce projet car il a été confronté au Taui en 2004 et en 2005, à la crise économique qui s’en est suivie, à son incarcération et ça n’a pas été facile de passer tous ces obstacles. Je comprends qu’on lui reproche autre chose, sa gestion pas très orthodoxe. C’est vrai sauf qu’aujourd’hui, il n’est pas poursuivi pour cela. Il faut qu’il soir jugé pour les faits pour lesquels il a été renvoyé et j’estime que ces faits d’abus de confiance sont inexistants. »

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 30 Août 2018 à 17:12 | Lu 2453 fois