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ADT aux commandes encore deux ans


(Photo : Rare Tahitian Air/Port Views)
(Photo : Rare Tahitian Air/Port Views)
Tahiti, le 18 février 2020 – Aéroport de Tahiti a dressé mardi son bilan d’activité en 2019 et annoncé ses prévisions pour 2020. L’occasion pour son directeur général d’annoncer que l’actuelle concession se terminerait “fin 2021, début 2022” et que la société continuera à gérer les trois aérodromes de Bora Bora, Raiatea et Rangiroa au moins dans les premiers mois de leur transfert au Pays à partir du 1er avril prochain.
 
La direction de la société Aéroport de Tahiti (ADT), qui gère les quatre aéroports d’Etat de Tahiti-Faa’a, Bora Bora, Rangiroa et Raiatea, a livré mardi matin son bilan annuel d’activité et annoncé ses prévisions pour 2020. Un exercice un peu particulier, en pleine procédure d’appel d’offres pour la future concession de l’aéroport de Tahiti-Faa’a et alors que les trois autres aérodromes d’Etat vont être transférés au Pays le 31 mars prochain. Deux problématiques pour lesquelles le directeur général d’ADT, Jean-Michel Ratron, a apporté d’emblée de nouvelles informations.
 
D’une part, sur la procédure d’appel d’offres en cours et l’avenir de l’actuelle concession d’ADT annulée par une décision de la cour administrative d’appel en 2017, le directeur de la filiale d’Egis et de la Caisse des dépôts a expliqué avoir aujourd’hui “un peu plus de visibilité sur (son) calendrier”. Selon Jean-Michel Ratron, la nouvelle concession démarrera “fin 2021, début 2022”. “Ce qui fait encore deux ans de concession pour ADT”, explique le directeur qui confirme que la société va “continuer à investir, mais sur fonds propres. Les bailleurs de fonds ne nous suivent plus dans ces conditions”.
 
D’autre part, sur le transfert des aérodromes d’Etat au 31 mars prochain, Jean-Michel Ratron a annoncé que le Pays lui avait demandé dans un premier temps de continuer à gérer les trois structures à compter du 1er avril. “C’est un transfert patrimonial. Et à la demande du Pays, nous allons continuer à gérer ces aéroports, mais pour son compte.” Pour la suite des évènements, le directeur d’ADT a même laissé entendre que le Pays pourrait choisir de déléguer durablement la gestion ces aérodromes dans le cadre d’un marché public. Affaire à suivre…

Pas de nouvelle compagnie en 2020

Côté bilan et perspectives, le cœur de la conférence de presse, le directeur général d’ADT a d’abord commenté la forte augmentation du trafic de passagers de l’aéroport en 2019 et ces dernières années (voir ci-après). Pour 2020, la croissance prévue est plus faible et estimée à +2%. En effet, Jean-Michel Ratron a indiqué qu’il n’était pas prévu qu’une nouvelle compagnie aérienne internationale ou domestique débarque dans le courant de l’année. L’occasion pour ADT de glisser qu’à la suite d’un récent point de situation avec Islands Airline, la compagnie domestique portée par Bill Ravel ne débuterait pas son activité avant début 2021.
 
Au titre des réalisations de l’année 2019, ADT a rappelé son entrée au conseil d’administration de Tahiti Tourisme, la mise à disposition d’une nouvelle offre de wifi gratuit pour ses passagers en attente ou encore ses travaux d’assainissement sur l’aérodrome situé sur le motu de Bora Bora et l’extension de l’aérogare de Raiatea. Pour les projets à venir en 2020, la salle d’embarquement d’Air Tahiti va être rénovée, les panneaux d’information de l’aéroport vont intégrer le tahitien et le salon d’honneur va être entièrement remis à neuf. Sur ce dernier point, la direction d’ADT n’a pas caché avoir déjà “mis le turbo” sur les travaux. Ceci afin que tout soit prêt en avril prochain, avant la réception d’un invité de marque à l’aéroport. Un certain Emmanuel Macron.

Le trafic s’envole

Le trafic aérien des quatre aéroports d’Etat gérés par ADT (Tahiti-Faa’a, Bora Bora, Raiatea et Rangiroa) est particulièrement bien orienté. Grâce à l’arrivée de French Bee et United Airlines ces deux dernières années et à la hausse continue de la fréquentation touristique depuis 2011, le trafic général sur les quatre aéroports a progressé de +6,2% entre 2018 et 2019. “C’est assez fort et ça n’est pas fréquent”, a commenté le directeur général d’ADT. Le nombre de passagers internationaux arrivant en Polynésie française est passé de 516 645 au début de la concession en 2010 à 715 193 en 2019.

L’impact du coronavirus

L’épidémie mondiale de coronavirus a déjà un impact sur l’activité de la société Aéroport de Tahiti (ADT). Outre les mesures de contrôle de la santé des passagers à l’arrivée des vols internationaux à Tahiti-Faa’a, tous les jets privés ont désormais l’obligation de faire escale à Tahiti, avant de pouvoir se poser dans un autre aéroport du territoire. Mais surtout, dans ses prévisions pour 2020, la société Aéroport de Tahiti (ADT) anticipe déjà un « effet coronavirus » sur le trafic de ses aéroports. « Le coronavirus va avoir un impact sur l’économie mondiale. Et donc forcément sur le trafic aérien international », explique le directeur général d’ADT, Jean-Michel Ratron. Certains trafics, comme ceux de la Chine ou encore des Etats-Unis, devraient être plus impactés que d’autres. « On peut penser qu’il pourrait y avoir un petit impact ici en Polynésie », explique Jean-Michel Ratron, « notamment parce qu’il y a du trafic d’affaire avec la Chine ou avec les autres pays du globe ».

Rédigé par Antoine Samoyeau le Mardi 18 Février 2020 à 22:11 | Lu 3633 fois