PARIS, 25 avr 2013 (AFP) - La France ne pourra pas échapper à une réduction par deux de sa consommation d'énergie d'ici à 2050: l'idée a dominé les échanges jeudi du débat sur la transition énergétique qui, à mi-parcours, parlait enfin chiffres et mesures concrètes, aiguisant les oppositions.
Cette trajectoire "est le point central, la mère de toutes les batailles", a déclaré à l'AFP Laurence Tubiana, grande ordonnatrice du débat qui doit formuler des recommandations au gouvernement en vue d'une loi à l'automne.
L'objectif est de rendre la France moins dépendante des énergies fossiles, pour notamment respecter ses engagements en matière de lutte contre le changement climatique, et du nucléaire comme l'a promis François Hollande.
Pour sa sixième réunion, le "Parlement" du débat, qui rassemble à Paris une centaine de représentants des parties prenantes (Etat, élus, syndicats, ONG, consommateurs...), a travaillé sur les premiers documents issus des groupes de travail.
Et une idée a dominé: selon le comité des experts, pour atteindre l'objectif de division par quatre des émissions de gaz à effet de serre en 2050, il faudrait se diriger vers une réduction par deux de la consommation d'énergie, soit moins 1,7% par an.
Des économies qui, selon les scénarios étudiés, seraient essentiellement réalisées dans le logement, grâce à la rénovation, et les transports, avec un vrai parc de voitures électriques ou encore une limitation de l'étalement urbain.
La rénovation thermique des logements "se justifie aussi par la lutte contre la précarité énergétique qui ne cesse d'augmenter", a justifié Alain Grandjean, président du Comité des experts.
"On ne peut pas augmenter et même stabiliser la consommation d'énergie et, dans le même temps, réduire les émissions de gaz à effet de serre de façon importante", a assuré, de son côté, Laurence Tubiana, qui a reconnu que cette question serait âprement discutée jusqu'à la fin du débat prévue à l'été.
"On est au coeur" des discussions, a-t-elle souligné. "Les gens posent leur ligne rouge et après on discute".
Dossiers épineux
Des crispations sont apparues aussi sur des mesures très concrètes telle que la possibilité d'obliger les particuliers à rénover leur logement. "Ce n'est pas la bonne solution quand il y a déjà un problème de pouvoir d'achat", a réagi Jacky Chorin, représentant de Force ouvrière.
Sans surprise, après une première offensive la veille de la patronne du Medef, Laurence Parisot, un groupe de 130 entreprises de l'énergie a remis sur le devant de la scène les dossiers épineux du nucléaire et du gaz de schiste.
Il ne faut pas "déstabiliser les filières matures de production d'énergie qui jouent un rôle pivot pour la transition énergétique", a déclaré François Michel, président du "groupe de contact entreprises", plaidant pour une "prolongation durable" du parc nucléaire existant.
Au nom de la "compétitivité", le groupe appelle aussi à "évaluer le potentiel des gaz de schiste et les modalités possibles de leur exploitation dans des conditions respectueuses de l'environnement".
"Mirages", a répondu le porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot, Mathieu Orphelin, selon qui il s'agit plus "de la continuation du modèle actuel que d'une transition".
M. Hollande s'est engagé à réduire la part du nucléaire dans la production d'électricité de 75% à 50% en 2025, et de fermer la doyenne des centrales, Fessenheim, d'ici 2017.
Ce débat technique, qui à terme aura une influence directe sur la vie des Français, fera l'objet d'une consultation des citoyens inédite le 25 mai. Un panel de 1.000 à 1.500 personnes, réparties dans 11 régions métropolitaines et 3 départements d'outre-mer, sera interrogé sur sa vision des changements à opérer.
Cette trajectoire "est le point central, la mère de toutes les batailles", a déclaré à l'AFP Laurence Tubiana, grande ordonnatrice du débat qui doit formuler des recommandations au gouvernement en vue d'une loi à l'automne.
L'objectif est de rendre la France moins dépendante des énergies fossiles, pour notamment respecter ses engagements en matière de lutte contre le changement climatique, et du nucléaire comme l'a promis François Hollande.
Pour sa sixième réunion, le "Parlement" du débat, qui rassemble à Paris une centaine de représentants des parties prenantes (Etat, élus, syndicats, ONG, consommateurs...), a travaillé sur les premiers documents issus des groupes de travail.
Et une idée a dominé: selon le comité des experts, pour atteindre l'objectif de division par quatre des émissions de gaz à effet de serre en 2050, il faudrait se diriger vers une réduction par deux de la consommation d'énergie, soit moins 1,7% par an.
Des économies qui, selon les scénarios étudiés, seraient essentiellement réalisées dans le logement, grâce à la rénovation, et les transports, avec un vrai parc de voitures électriques ou encore une limitation de l'étalement urbain.
La rénovation thermique des logements "se justifie aussi par la lutte contre la précarité énergétique qui ne cesse d'augmenter", a justifié Alain Grandjean, président du Comité des experts.
"On ne peut pas augmenter et même stabiliser la consommation d'énergie et, dans le même temps, réduire les émissions de gaz à effet de serre de façon importante", a assuré, de son côté, Laurence Tubiana, qui a reconnu que cette question serait âprement discutée jusqu'à la fin du débat prévue à l'été.
"On est au coeur" des discussions, a-t-elle souligné. "Les gens posent leur ligne rouge et après on discute".
Dossiers épineux
Des crispations sont apparues aussi sur des mesures très concrètes telle que la possibilité d'obliger les particuliers à rénover leur logement. "Ce n'est pas la bonne solution quand il y a déjà un problème de pouvoir d'achat", a réagi Jacky Chorin, représentant de Force ouvrière.
Sans surprise, après une première offensive la veille de la patronne du Medef, Laurence Parisot, un groupe de 130 entreprises de l'énergie a remis sur le devant de la scène les dossiers épineux du nucléaire et du gaz de schiste.
Il ne faut pas "déstabiliser les filières matures de production d'énergie qui jouent un rôle pivot pour la transition énergétique", a déclaré François Michel, président du "groupe de contact entreprises", plaidant pour une "prolongation durable" du parc nucléaire existant.
Au nom de la "compétitivité", le groupe appelle aussi à "évaluer le potentiel des gaz de schiste et les modalités possibles de leur exploitation dans des conditions respectueuses de l'environnement".
"Mirages", a répondu le porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot, Mathieu Orphelin, selon qui il s'agit plus "de la continuation du modèle actuel que d'une transition".
M. Hollande s'est engagé à réduire la part du nucléaire dans la production d'électricité de 75% à 50% en 2025, et de fermer la doyenne des centrales, Fessenheim, d'ici 2017.
Ce débat technique, qui à terme aura une influence directe sur la vie des Français, fera l'objet d'une consultation des citoyens inédite le 25 mai. Un panel de 1.000 à 1.500 personnes, réparties dans 11 régions métropolitaines et 3 départements d'outre-mer, sera interrogé sur sa vision des changements à opérer.