Tokyo, Japon | AFP | vendredi 19/05/2022 - Les dirigeants des Etats-Unis, de l'Inde, du Japon et de l'Australie se réunissent à Tokyo la semaine prochaine pour trouver un terrain d'entente face à la Chine, malgré des divergences à propos de l'invasion russe de l'Ukraine.
Jusqu'ici, New Delhi a refusé de condamner l'offensive de Moscou et a résisté aux tentatives de l'associer aux actions internationales.
L'alliance informelle "Quad", qui regroupe Washington, Tokyo, Canberra et New Delhi, est unie par le désir de faire contrepoids à l'influence économique, militaire et technologique croissante de la Chine dans la région Asie-Pacifique.
Elle se réunira mardi, alors que beaucoup sont convaincus que Pékin scrute la réaction internationale à l'invasion de l'Ukraine et étudie ses options pour "réunifier" Taïwan avec la Chine continentale.
Les dirigeants du Quad discuteront "des moyens d'accroître la dissuasion et la coopération militaire" face à la Chine, estime Robert Dujarric, de l'Institut d'études asiatiques contemporaines de l'Université Temple. "Ils montreront à Pékin qu'ils travaillent ensemble pour contenir et dissuader la Chine", dit-il à l'AFP.
Le président américain Joe Biden sera à partir de dimanche au Japon, pour la première fois depuis son entrée en fonction, et devrait profiter des rencontres avec le Premier ministre Fumio Kishida pour souligner ses préoccupations à l'égard de Pékin.
Selon certains médias, les deux hommes publieront une déclaration conjointe musclée avertissant qu'ils sont prêts à "répondre" aux actions chinoises qui sapent la stabilité régionale.
Washington joue l'apaisement
Mais le ton des déclarations du Quad devrait être moins ferme, faisant écho aux appels passés en faveur d'un "Indo-Pacifique libre et ouvert" et aux mises en garde contre les actions "unilatérales" dans la région, sans nommer Pékin.
Le sommet pourrait être éclipsé par la Corée du Nord qui préparerait de nouveaux tirs de missiles, voire un essai nucléaire.
Le Japon s'inquiète aussi de la présence chinoise autour d'îles disputées entre les deux pays et les discussions s'intensifient sur la manière de répondre aux menaces sur Taïwan.
Le ministre japonais des Affaires étrangères s'est entretenu mercredi pour la première fois en six mois avec son homologue chinois, appelant Pékin à jouer "un rôle responsable" sur la scène internationale.
De son côté, Pékin a averti que les informations selon lesquelles Washington et Tokyo "uniraient leurs forces" contre la Chine "assombrissent l'air".
L'un des plus hauts responsables chinois, Yang Jiechi, a affirmé à propos de Taïwan que si l'administration américaine persiste "dans la mauvaise voie, elle conduira certainement la situation à un point dangereux".
Washington semble vouloir jouer l'apaisement, le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan assurant que le message de M. Biden "ne visait aucun pays en particulier".
Divergences avec l'Inde
MM. Biden et Kishida, le Premier ministre indien Narendra Modi et le vainqueur des élections australiennes du 21 mai vont par ailleurs tenter de trouver un terrain d'entente en matière de coopération économique face notamment aux perturbations des chaînes d'approvisionnement et à la pénurie de semi-conducteurs.
Les Etats-Unis dévoileront une initiative appelée Indo-Pacific Economic Framework (IPEF), un nouveau groupement commercial vu comment un moyen d'établir des chaînes d'approvisionnement sans la Chine.
Cette initiative fait suite au brusque retrait de Washington en 2017, sous la présidence de Donald Trump, du Partenariat transpacifique qui regroupe des pays de l'Asie-Pacifique et des Amériques.
Cependant, toute position commune pourrait se heurter à des divergences avec l'Inde. Elle est le seul membre du Quad à avoir évité de dénoncer Moscou après l'invasion de l'Ukraine, augmentant même ses importations de pétrole russe malgré les critiques.
Michito Tsuruoka, maître de conférences à l'université Keio, relève que "le Quad a débuté comme un cadre de sécurité, mais a désormais un programme plus économique", en partie en raison des difficultés avec l'Inde sur les sujets de défense.
Et il est peu probable que le sommet du 23 mai change cela, estime Jitendra Nath Mishra, ancien diplomate indien et enseignant à l'O.P. Jindal Global University.
Washington et ses alliés "ont montré qu'ils comprenaient la nécessité pour l'Inde de protéger ses liens stratégiques et militaires avec la Russie pour développer des capacités face à la Chine", souligne-t-il.
"Faire pression sur l'Inde ne fait pas avancer le besoin de l'Occident d'établir une coalition pour contrer une Chine agressive".
Jusqu'ici, New Delhi a refusé de condamner l'offensive de Moscou et a résisté aux tentatives de l'associer aux actions internationales.
L'alliance informelle "Quad", qui regroupe Washington, Tokyo, Canberra et New Delhi, est unie par le désir de faire contrepoids à l'influence économique, militaire et technologique croissante de la Chine dans la région Asie-Pacifique.
Elle se réunira mardi, alors que beaucoup sont convaincus que Pékin scrute la réaction internationale à l'invasion de l'Ukraine et étudie ses options pour "réunifier" Taïwan avec la Chine continentale.
Les dirigeants du Quad discuteront "des moyens d'accroître la dissuasion et la coopération militaire" face à la Chine, estime Robert Dujarric, de l'Institut d'études asiatiques contemporaines de l'Université Temple. "Ils montreront à Pékin qu'ils travaillent ensemble pour contenir et dissuader la Chine", dit-il à l'AFP.
Le président américain Joe Biden sera à partir de dimanche au Japon, pour la première fois depuis son entrée en fonction, et devrait profiter des rencontres avec le Premier ministre Fumio Kishida pour souligner ses préoccupations à l'égard de Pékin.
Selon certains médias, les deux hommes publieront une déclaration conjointe musclée avertissant qu'ils sont prêts à "répondre" aux actions chinoises qui sapent la stabilité régionale.
Washington joue l'apaisement
Mais le ton des déclarations du Quad devrait être moins ferme, faisant écho aux appels passés en faveur d'un "Indo-Pacifique libre et ouvert" et aux mises en garde contre les actions "unilatérales" dans la région, sans nommer Pékin.
Le sommet pourrait être éclipsé par la Corée du Nord qui préparerait de nouveaux tirs de missiles, voire un essai nucléaire.
Le Japon s'inquiète aussi de la présence chinoise autour d'îles disputées entre les deux pays et les discussions s'intensifient sur la manière de répondre aux menaces sur Taïwan.
Le ministre japonais des Affaires étrangères s'est entretenu mercredi pour la première fois en six mois avec son homologue chinois, appelant Pékin à jouer "un rôle responsable" sur la scène internationale.
De son côté, Pékin a averti que les informations selon lesquelles Washington et Tokyo "uniraient leurs forces" contre la Chine "assombrissent l'air".
L'un des plus hauts responsables chinois, Yang Jiechi, a affirmé à propos de Taïwan que si l'administration américaine persiste "dans la mauvaise voie, elle conduira certainement la situation à un point dangereux".
Washington semble vouloir jouer l'apaisement, le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan assurant que le message de M. Biden "ne visait aucun pays en particulier".
Divergences avec l'Inde
MM. Biden et Kishida, le Premier ministre indien Narendra Modi et le vainqueur des élections australiennes du 21 mai vont par ailleurs tenter de trouver un terrain d'entente en matière de coopération économique face notamment aux perturbations des chaînes d'approvisionnement et à la pénurie de semi-conducteurs.
Les Etats-Unis dévoileront une initiative appelée Indo-Pacific Economic Framework (IPEF), un nouveau groupement commercial vu comment un moyen d'établir des chaînes d'approvisionnement sans la Chine.
Cette initiative fait suite au brusque retrait de Washington en 2017, sous la présidence de Donald Trump, du Partenariat transpacifique qui regroupe des pays de l'Asie-Pacifique et des Amériques.
Cependant, toute position commune pourrait se heurter à des divergences avec l'Inde. Elle est le seul membre du Quad à avoir évité de dénoncer Moscou après l'invasion de l'Ukraine, augmentant même ses importations de pétrole russe malgré les critiques.
Michito Tsuruoka, maître de conférences à l'université Keio, relève que "le Quad a débuté comme un cadre de sécurité, mais a désormais un programme plus économique", en partie en raison des difficultés avec l'Inde sur les sujets de défense.
Et il est peu probable que le sommet du 23 mai change cela, estime Jitendra Nath Mishra, ancien diplomate indien et enseignant à l'O.P. Jindal Global University.
Washington et ses alliés "ont montré qu'ils comprenaient la nécessité pour l'Inde de protéger ses liens stratégiques et militaires avec la Russie pour développer des capacités face à la Chine", souligne-t-il.
"Faire pression sur l'Inde ne fait pas avancer le besoin de l'Occident d'établir une coalition pour contrer une Chine agressive".