Nauru, Nauru | AFP | dimanche 01/09/2018 - Les dirigeants du Pacifique se retrouvent lundi à Nauru pour un sommet annuel qui sera éclipsé par l'existence sur ce minuscule caillou d'un camp très controversé abritant des centaines de demandeurs d'asile relégués par l'Australie.
Sur le papier, les discussions du 18e Forum des Îles du Pacifique (Fip) sont censées porter sur des questions cruciales pour la région, comme l'impact dévastateur du réchauffement climatique sur des archipels submergés ou l'influence grandissante de la Chine.
Dans les faits, la tenue sur cette île équatoriale de ce rendez-vous diplomatique de quatre jours est l'occasion d'un coup de projecteur sur ce camp de rétention oublié, qu'Amnesty International et 80 organisations non gouvernementales ont qualifié dans un appel aux dirigeants du Pacifique de "tâche sur la région".
"Les leaders des îles du Pacifique ne peuvent ignorer plus longtemps cette question qui doit figurer en tête du menu des discussions du Fip", écrit dans cet appel Roshika Deo, chercheuse chez Amnesty pour le Pacifique. "C'est une situation désespérée qui nécessite d'agir d'urgence."
Le camp de rétention abrite environ 220 demandeurs d'asile -dont une dizaine d'enfants- qui ont tenté de rejoindre l'Australie par la mer et qui en vertu d'une politique d'immigration draconienne, sont envoyés dans des infrastructures reculées du Pacifique, dans ce micro-Etat de Nauru ou en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Canberra justifie sa politique par la nécessité d'empêcher les arrivées de bateaux de clandestins et d'ainsi sauver la vie de migrants tentés d'entreprendre le périlleux voyage maritime. Même si la demande d'asile des migrants est jugée fondée, ils ne sont pas acceptés sur le sol australien.
Les autorités australiennes ont été maintes fois critiquées pour les conditions de vie dans ces camps, où des réfugiés sont maintenus indéfiniment, sans perspectives.
Dans un rapport de 2016, le Comité des droits de l'enfant de l'ONU avait dénoncé des "traitements inhumains et dégradants" subis par les mineurs à Nauru, "y compris des violences physiques, psychologiques et sexuelles".
En attendant, ce camp est crucial pour l'économie de Nauru, exsangue depuis l'épuisement des réserves de phosphate qui avaient contribué à son essor au siècle dernier.
A en croire des chiffres australiens, les recettes publiques de cette île de 11.000 habitants que la France range parmi les paradis fiscaux sont passées de 20 à 115 millions de dollars australiens (12 à 72 millions d'euros) entre 2010-2011 et 2015-2016, essentiellement grâces aux subventions australiennes liées au camp.
Signe du caractère sensible du sujet, les autorités de Nauru ont averti les journalistes couvrant le sommet du Fip que leur visa serait révoqué s'ils écrivaient sur le camp.
"Vous n'êtes autorisés qu'à couvrir ou prendre ds photos ou des vidéos du Fip. Tout autre sujet doit être approuvé par la RON" (République de Nauru), ont-elles dit.
Avec 21 kilomètres carrés, Nauru est la plus petite Nation insulaire au monde et il sera difficile pour les délégués d'ignorer la présence du camp de rétention.
La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern, qui avait en vain proposé à l'Australie et à Nauru d'accueillir 150 réfugiés, n'a pas exclu d'essayer de visiter le camp.
"J'ai l'espoir d'avoir au moins la possibilité d'être confrontée au sujet des réfugiés sur l'île", a-t-elle déclaré aux journalistes. "J'ignore quelle forme cela prendra."
Le nouveau Premier ministre australien, Scott Morrison, qui vient juste d'être investi, a décidé de ne pas participer au Fip.
Un des objectifs du sommet, cette année, est d'établir un fond de 1,5 milliard de dollars pour aider la région à faire face au réchauffement climatique ainsi qu'aux catastrophes comme les séismes.
"Le réchauffement climatique est la plus grande menace pour l'existence, la sécurité et le bien-être de nos populations", a déclaré la secrétaire générale du Fip Meg Taylor.
Le fléau de l'obésité dans les îles du Pacifique et la gestion des stocks de thon sont également à l'ordre du jour.
Sur le papier, les discussions du 18e Forum des Îles du Pacifique (Fip) sont censées porter sur des questions cruciales pour la région, comme l'impact dévastateur du réchauffement climatique sur des archipels submergés ou l'influence grandissante de la Chine.
Dans les faits, la tenue sur cette île équatoriale de ce rendez-vous diplomatique de quatre jours est l'occasion d'un coup de projecteur sur ce camp de rétention oublié, qu'Amnesty International et 80 organisations non gouvernementales ont qualifié dans un appel aux dirigeants du Pacifique de "tâche sur la région".
"Les leaders des îles du Pacifique ne peuvent ignorer plus longtemps cette question qui doit figurer en tête du menu des discussions du Fip", écrit dans cet appel Roshika Deo, chercheuse chez Amnesty pour le Pacifique. "C'est une situation désespérée qui nécessite d'agir d'urgence."
Le camp de rétention abrite environ 220 demandeurs d'asile -dont une dizaine d'enfants- qui ont tenté de rejoindre l'Australie par la mer et qui en vertu d'une politique d'immigration draconienne, sont envoyés dans des infrastructures reculées du Pacifique, dans ce micro-Etat de Nauru ou en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
- "Traitements inhumains" -
Canberra justifie sa politique par la nécessité d'empêcher les arrivées de bateaux de clandestins et d'ainsi sauver la vie de migrants tentés d'entreprendre le périlleux voyage maritime. Même si la demande d'asile des migrants est jugée fondée, ils ne sont pas acceptés sur le sol australien.
Les autorités australiennes ont été maintes fois critiquées pour les conditions de vie dans ces camps, où des réfugiés sont maintenus indéfiniment, sans perspectives.
Dans un rapport de 2016, le Comité des droits de l'enfant de l'ONU avait dénoncé des "traitements inhumains et dégradants" subis par les mineurs à Nauru, "y compris des violences physiques, psychologiques et sexuelles".
En attendant, ce camp est crucial pour l'économie de Nauru, exsangue depuis l'épuisement des réserves de phosphate qui avaient contribué à son essor au siècle dernier.
A en croire des chiffres australiens, les recettes publiques de cette île de 11.000 habitants que la France range parmi les paradis fiscaux sont passées de 20 à 115 millions de dollars australiens (12 à 72 millions d'euros) entre 2010-2011 et 2015-2016, essentiellement grâces aux subventions australiennes liées au camp.
Signe du caractère sensible du sujet, les autorités de Nauru ont averti les journalistes couvrant le sommet du Fip que leur visa serait révoqué s'ils écrivaient sur le camp.
- Sans l'Australien Morrison -
"Vous n'êtes autorisés qu'à couvrir ou prendre ds photos ou des vidéos du Fip. Tout autre sujet doit être approuvé par la RON" (République de Nauru), ont-elles dit.
Avec 21 kilomètres carrés, Nauru est la plus petite Nation insulaire au monde et il sera difficile pour les délégués d'ignorer la présence du camp de rétention.
La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern, qui avait en vain proposé à l'Australie et à Nauru d'accueillir 150 réfugiés, n'a pas exclu d'essayer de visiter le camp.
"J'ai l'espoir d'avoir au moins la possibilité d'être confrontée au sujet des réfugiés sur l'île", a-t-elle déclaré aux journalistes. "J'ignore quelle forme cela prendra."
Le nouveau Premier ministre australien, Scott Morrison, qui vient juste d'être investi, a décidé de ne pas participer au Fip.
Un des objectifs du sommet, cette année, est d'établir un fond de 1,5 milliard de dollars pour aider la région à faire face au réchauffement climatique ainsi qu'aux catastrophes comme les séismes.
"Le réchauffement climatique est la plus grande menace pour l'existence, la sécurité et le bien-être de nos populations", a déclaré la secrétaire générale du Fip Meg Taylor.
Le fléau de l'obésité dans les îles du Pacifique et la gestion des stocks de thon sont également à l'ordre du jour.