Mamoudzou, France | AFP | lundi 30/12/2024 - Ils s'étaient déplacés à Mamoudzou, avec l'espoir de voir le Premier ministre François Bayrou, en visite lundi sur l'archipel. Mais seize jours après le passage dévastateur du cyclone Chido, ces habitants de Mayotte rentraient dans leurs communes encore pour certaines sans eau ni électricité "déçus" et résignés.
A la mi-journée, le nouveau locataire de Matignon, accompagné de cinq ministres et de conseillers, a déjà enchaîné au pas de course plusieurs visites, dans un collège de Mamoudzou, à l'hôpital de campagne, au rectorat.
Pour espérer le voir et entendre les "mesures concrètes" tant attendues, Ali Mohamed et Marachi Maoulida, toujours sans électricité depuis le passage du cyclone, ont fait spécialement le déplacement à Mamoudzou depuis le sud de Grande-Terre.
"Nous ne sommes pas si grands. Mayotte, c'est 374 km²", commente Ali Mohamed, agent du centre hospitalier de Mayotte. "En deux semaines, cela aurait dû être gérable. On est délaissés, nous le voyons".
Son épouse abonde: "Dans le sud, dans le nord, on est les oubliés de ce territoire. Ils (les plus hauts responsables politiques) restent toujours à Mamoudzou", déplore Marachi Maoulida, "déçue" mais qui veut rester "optimiste".
Autour d'eux, sur la place Zakia Madi où se tenait une cérémonie d'hommage au capitaine Florian Monnier, décédé en intervention, Nadjati Madi, était venue de M'Tsangadoua chercher de l'eau dans la commune chef-lieu.
"Je savais qu'il (François Bayrou) venait à Mayotte, mais je ne savais pas où il serait. Je n'ai pas trouvé d'eau, mais je l'ai vu, je l'ai même filmé", déclare cette habitante qui n'a pas encore d'électricité, mais qui s'en remet à Dieu.
- "Jamais rien" -
Sa voisine, elle, est venue spécialement de Ouangani, dans le centre, en taxi, pour voir les ministres. "Je raconterai plus tard que j'ai vu les ministres. Si Dieu le veut, on en parlera à nos petits-enfants", dit-elle à l'AFP. Elle fait partie des chanceuses: dans son village, ils ont de l'électricité et de l'eau. "J'ai même fait une machine avant de partir", témoigne-t-elle.
Plus loin sur la place, les commentaires vont bon train: "C'était un peu vite", "on ne l'a même pas entendu".
Nadjirati Hadjirabou était venue refaire ses bandages à l'hôpital. La jeune fille originaire de Vahibé a reçu une tôle sur le bras pendant le cyclone. En apprenant que les ministres étaient là, elle n'a pas hésité à venir. "Le président (Macron) est venu. On a attendu. On attend toujours. Je ne sais pas si cela va changer quelque chose".
"Moi, je ne crois pas", crie Ben Madi, qui entre dans la discussion par surprise. Cet homme, qui habite dans le sud de Mayotte, travaille tout près du centre de Mamoudzou. En voyant le cortège passer, la curiosité l'a emporté: "Il n'y avait même pas de micro. On ne sait pas ce qu'il a dit ! Comment croire en lui alors qu'on ne l'a même pas entendu ?"
"En plus, moi je n'ai même pas de télé, pas de connexion à Mzouazia. Je ne pourrai même pas savoir ce qu'il a dit. Pour avoir du réseau, il faut aller à Hamouro, à une quarantaine de minutes de chez moi", explique-t-il.
Entre espoir et résignation, Djouna, ambulancier, attend que la circulation reprenne après le départ du cortège ministériel. "Je ne serais pas là si je ne travaillais pas. Comme on nous a bloqués, je me suis garé pour voir ce qui se passe. Mais on ne va pas se mentir: on connaît ces visites, il ne se passe jamais rien".
A la mi-journée, le nouveau locataire de Matignon, accompagné de cinq ministres et de conseillers, a déjà enchaîné au pas de course plusieurs visites, dans un collège de Mamoudzou, à l'hôpital de campagne, au rectorat.
Pour espérer le voir et entendre les "mesures concrètes" tant attendues, Ali Mohamed et Marachi Maoulida, toujours sans électricité depuis le passage du cyclone, ont fait spécialement le déplacement à Mamoudzou depuis le sud de Grande-Terre.
"Nous ne sommes pas si grands. Mayotte, c'est 374 km²", commente Ali Mohamed, agent du centre hospitalier de Mayotte. "En deux semaines, cela aurait dû être gérable. On est délaissés, nous le voyons".
Son épouse abonde: "Dans le sud, dans le nord, on est les oubliés de ce territoire. Ils (les plus hauts responsables politiques) restent toujours à Mamoudzou", déplore Marachi Maoulida, "déçue" mais qui veut rester "optimiste".
Autour d'eux, sur la place Zakia Madi où se tenait une cérémonie d'hommage au capitaine Florian Monnier, décédé en intervention, Nadjati Madi, était venue de M'Tsangadoua chercher de l'eau dans la commune chef-lieu.
"Je savais qu'il (François Bayrou) venait à Mayotte, mais je ne savais pas où il serait. Je n'ai pas trouvé d'eau, mais je l'ai vu, je l'ai même filmé", déclare cette habitante qui n'a pas encore d'électricité, mais qui s'en remet à Dieu.
- "Jamais rien" -
Sa voisine, elle, est venue spécialement de Ouangani, dans le centre, en taxi, pour voir les ministres. "Je raconterai plus tard que j'ai vu les ministres. Si Dieu le veut, on en parlera à nos petits-enfants", dit-elle à l'AFP. Elle fait partie des chanceuses: dans son village, ils ont de l'électricité et de l'eau. "J'ai même fait une machine avant de partir", témoigne-t-elle.
Plus loin sur la place, les commentaires vont bon train: "C'était un peu vite", "on ne l'a même pas entendu".
Nadjirati Hadjirabou était venue refaire ses bandages à l'hôpital. La jeune fille originaire de Vahibé a reçu une tôle sur le bras pendant le cyclone. En apprenant que les ministres étaient là, elle n'a pas hésité à venir. "Le président (Macron) est venu. On a attendu. On attend toujours. Je ne sais pas si cela va changer quelque chose".
"Moi, je ne crois pas", crie Ben Madi, qui entre dans la discussion par surprise. Cet homme, qui habite dans le sud de Mayotte, travaille tout près du centre de Mamoudzou. En voyant le cortège passer, la curiosité l'a emporté: "Il n'y avait même pas de micro. On ne sait pas ce qu'il a dit ! Comment croire en lui alors qu'on ne l'a même pas entendu ?"
"En plus, moi je n'ai même pas de télé, pas de connexion à Mzouazia. Je ne pourrai même pas savoir ce qu'il a dit. Pour avoir du réseau, il faut aller à Hamouro, à une quarantaine de minutes de chez moi", explique-t-il.
Entre espoir et résignation, Djouna, ambulancier, attend que la circulation reprenne après le départ du cortège ministériel. "Je ne serais pas là si je ne travaillais pas. Comme on nous a bloqués, je me suis garé pour voir ce qui se passe. Mais on ne va pas se mentir: on connaît ces visites, il ne se passe jamais rien".