Tahiti Infos

A La Réunion, des moyens aériens indispensables aux réparations des dégâts du cyclone Belal


Crédit jody amiet / AFP
Crédit jody amiet / AFP
Salazie, France | AFP | vendredi 19/01/2024 - Sur les reliefs du cirque de Salazie, dans l'Est de la Réunion, un hélicoptère de la gendarmerie dépose un technicien près d'un relais et, en quelques minutes, le réseau de téléphonie mobile est rétabli: les moyens aériens tournent à plein pour remédier aux dommages du cyclone Belal sur l'île de l'océan Indien.

Quelques jours après le passage du cyclone qui a causé la mort de quatre personnes sans pour autant faire les dégâts cataclysmiques redoutés, deux hélicoptères de la gendarmerie sont déployés pour rétablir au plus vite les communications ou mener des opérations de reconnaissance. 

A la levée de l'alerte rouge mardi, 35% des 870.000 habitants de l'île française étaient privés d'électricité. Vendredi midi, ils n'étaient plus que 15.000 selon un bilan de la préfecture.

Au total, plusieurs dizaines de milliers de personnes attendent de retrouver l'accès à l'électricité, à l'eau, ou aux communications, précise la même source. 

Certaines zones montagneuses, notamment les cirques de Salazie, Mafate et Cilaos, joyaux du patrimoine naturel local, demeurent difficiles d'accès.

"Salazie, c'est un cirque, avec du relief de part et d'autre (…) il suffit d'un petit éboulement et l'accès est impossible en voiture", explique le capitaine Yannick Herman qui vient de poser son hélicoptère sur les hauteurs de la forêt primaire de Bélouve, où une antenne Orange est installée. 

Après un éboulement sur une route, l'hélicoptère était le seul moyen d'accéder au site, explique le pilote arrivé de l'Hexagone, en appui des secours locaux.

Ici, "les gens n'ont pas de réseau depuis le passage du cyclone", détaille Gérard Hoarau, le technicien de l'entreprise Orange qui a participé à cette opération. Six missions ont eu lieu ces derniers jours, notamment au profit de la préfecture, de la sécurité civile, ou encore pour une reconnaissance au profit des habitants isolés du cirque de Mafate. 

Le site au relief montagneux, sur les hauteurs de l'Ouest de l'île, ne compte aucun accès routier.

A la levée de l'alerte rouge, 140 antennes mobile étaient hors service, "la plupart" pour des défaut d'énergie, et "vendredi à 10H00 (heure locale), deux tiers de ces antennes avaient été rétablies", a indiqué à l'AFP Sandra Moreau, directrice communication d'Orange à la Réunion.

Elle évoque des sites "dans des zones très boisées, dont les chemins forestiers sont devenus impraticables en raison des dégâts causés à la végétation". 

Cartographie de crise

Plus tôt, le même hélicoptère de la gendarmerie équipé d'un système de cartographie de crise (SC2) survolait l'île. 

Cet outil permet de "se rendre compte des différentes modifications de terrain, et de cartographier des zones qui auraient été totalement dévastées" après une catastrophe naturelle, comme un cyclone, détaille Jean Christophe Grosse, l'un des deux opérateurs embarqués pour ce vol de reconnaissance.

Fixé à l'appareil, le SC2 est notamment équipé d'un appareil photo qui réalise de nombreux clichés en vol dans une zone définie. L'assemblage des photos permet ensuite de produire une carte sur une superficie de 200 km2 en quatre heures, précise le gendarme.  

Comparer cette nouvelle carte aux données cartographiques déjà existantes, nous permet de "voir les endroits où le relief a bougé", notamment pour anticiper les sites à risque en cas de nouvelles catastrophes, détaille le chef d'escadron.

Dans le cirque de Salazie, certains dégâts du cyclone sont encore bien visibles depuis les airs. 

En contrebas, une route est coupée et la circulation filtrée. Plus loin, un glissement de terrain a éventré une falaise sur plusieurs dizaines de mètres. 

A l'ombre du relief, les plants d'un champ de bananier ont été couchés sur le sol par la force du vent, illustration d'un secteur agricole particulièrement sinistré par les ravages du cyclone. 

le Vendredi 19 Janvier 2024 à 06:10 | Lu 576 fois