TAHITI, le 27 avril 2022 - Elle a ouvert un camping à Bora Bora sur le motu Tupe. Romilda Tahianui, cuisinière, accueille avec son mari des touristes depuis 2020. Soucieux de l’environnement et du bien-être de leurs hôtes, portés par leur intérêt pour la culture, ils mettent à disposition le gîte, le couvert et partagent leurs connaissances de l’histoire et des légendes.
Le projet a mûri depuis des années. Mais Romilda Tahianui a attendu patiemment d’être prête et de rassembler les bonnes conditions pour ouvrir son camping. Elle est née à Tahiti qu’elle a quittée pour s’installer finalement à Bora Bora, l’île de sa mère, à l’âge de 22 ans. Elle a été cuisinière dans différents hôtels, son mari, lui, a été guide touristique. Ensemble, ils ont concrétisé leur projet d’accueil de touristes. "On a ouvert quand tous les hôtels fermaient", se rappelle-t-elle.
Formée dans une roulotte
Romilda Tahianui a vu le jour en 1977. Elle a étudié à Anne-Marie Javouhey, au lycée professionnel où elle a suivi un cursus en secrétariat. "En réalité, c’est ma mère qui voulait ça pour moi, elle souhaitait que je suive sa voie, mais ça ne me plaisait pas", avoue-t-elle. Romilda Tahianui a obtenu un BEPC mais s’est arrêtée avant le baccalauréat. "Je ne supportais plus d’être assise derrière un bureau, j’aime le contact. J’étais enfermée, seule dans mon coin." Elle a effectué des stages, a travaillé en tant que secrétaire comptable pour une société privé puis a changé de voie.
Entre-temps, son ex beau-père l’a formée à la cuisine et à la gestion d’un lieu de restauration. Il tenait une roulotte qui se trouvait à la gare routière, à la Fautaua. "À 18 ans, j’assurais la gérance et j’étais chef de cuisine." Une passion. "On faisait surtout du mā’a tinito sur place ou à emporter. J’aimais préparer les repas et voir les clients heureux, j’aimais pouvoir discuter avec les gens. C’est comme ça qu’on se fait des amis et connaissances, non ?" Elle a appris différentes techniques, mémorisé les recettes. Son père étant lui-même cuisinier, elle avait déjà quelques connaissances avant d’arriver à la roulotte. "Mais il me manquait des compétences." Au-delà de la confection des plats, elle s’est mise par exemple à gérer les stocks. "C’était facile car j’aimais ça, en plus je voulais évoluer."
Le projet a mûri depuis des années. Mais Romilda Tahianui a attendu patiemment d’être prête et de rassembler les bonnes conditions pour ouvrir son camping. Elle est née à Tahiti qu’elle a quittée pour s’installer finalement à Bora Bora, l’île de sa mère, à l’âge de 22 ans. Elle a été cuisinière dans différents hôtels, son mari, lui, a été guide touristique. Ensemble, ils ont concrétisé leur projet d’accueil de touristes. "On a ouvert quand tous les hôtels fermaient", se rappelle-t-elle.
Formée dans une roulotte
Romilda Tahianui a vu le jour en 1977. Elle a étudié à Anne-Marie Javouhey, au lycée professionnel où elle a suivi un cursus en secrétariat. "En réalité, c’est ma mère qui voulait ça pour moi, elle souhaitait que je suive sa voie, mais ça ne me plaisait pas", avoue-t-elle. Romilda Tahianui a obtenu un BEPC mais s’est arrêtée avant le baccalauréat. "Je ne supportais plus d’être assise derrière un bureau, j’aime le contact. J’étais enfermée, seule dans mon coin." Elle a effectué des stages, a travaillé en tant que secrétaire comptable pour une société privé puis a changé de voie.
Entre-temps, son ex beau-père l’a formée à la cuisine et à la gestion d’un lieu de restauration. Il tenait une roulotte qui se trouvait à la gare routière, à la Fautaua. "À 18 ans, j’assurais la gérance et j’étais chef de cuisine." Une passion. "On faisait surtout du mā’a tinito sur place ou à emporter. J’aimais préparer les repas et voir les clients heureux, j’aimais pouvoir discuter avec les gens. C’est comme ça qu’on se fait des amis et connaissances, non ?" Elle a appris différentes techniques, mémorisé les recettes. Son père étant lui-même cuisinier, elle avait déjà quelques connaissances avant d’arriver à la roulotte. "Mais il me manquait des compétences." Au-delà de la confection des plats, elle s’est mise par exemple à gérer les stocks. "C’était facile car j’aimais ça, en plus je voulais évoluer."
"J’ai l’esprit de partage"
À l’âge de 22 ans, après une rupture avec son compagnon, elle a décidé de tout quitter. "Je voulais m’éloigner de mon passé." Elle a pris la direction de Bora Bora, l’île maternelle. Son petit frère dont elle était proche et qu’elle voulait retrouver y résidait. Elle a proposé ses services aux hôtels. Elle a été prise dans les cuisines du Bora Bora Lagoon Resort et spa pendant six mois, puis au Hilton où elle est restée sept ans. Elle a fait trois jours d’extra comme commis, un mois en CDD et enfin, sans attendre, est passée en CDI. "J’ai fait mes preuves." Romilda Tahianui était cuisinière, demi-chef de partie, responsable du petit-déjeuner. "J’avais des responsabilités, je gérais des brigades. J’ai pris beaucoup de plaisir à apprendre ce que je savais à ceux qui souhaitaient évoluer et voulaient me suivre. J’ai l’esprit de partage."
Elle a fini par démissionner car les horaires ne lui convenaient plus. "C’était vraiment sans regret", souligne-t-elle. Elle a pris du temps pour se reposer et réfléchir à ce qu’elle voulait faire. Pendant cette période, elle a proposé son aide au Centre de jeunes adolescents (CJA) qui cherchait un professeur de cuisine et de restauration. Elle a fait du bénévolat quelques temps puis a été prise en tant que contractuelle. "La directrice m’a encouragée à déposer ma candidature. Nous étions deux sur le poste, n’ayant pas de diplôme je n’ai d’abord pas été prise." Finalement, l’autre candidate s’est désistée au bout de trois jours de cours, "j’ai intégré l’équipe de cette manière", précise-t-elle. Ce qui lui a ouvert les portes d’un autre monde, d’autres savoir-faire. "J’épaulais la directrice, notamment dans les tâches administratives. Et puis, moi qui étais timide, toujours cachée en cuisine, j’ai dû m’exposer devant les élèves, les parents, les autres professeurs." L’expérience qui a duré entre 2010 et 2013 a été enrichissante et très instructive. Car en toile de fond se dessinait petit à petit le projet de camping. "Celui-ci est né suite à une discussion avec mamie Pauline qui tenait elle-même un camping à Bora Bora il y a 30 ans de ça au moins."
En 2013, Romilda Tahianui a choisi de retourner travailler dans les hôtels tandis que son projet s’affinait. "On pensait de plus en plus sérieusement à monter notre business avec mon mari. Mais il nous fallait des fonds. On avait le lieu, mais rien pour l’équiper." Le motu Tupe est un terrain familial que Romilda Tahianui a préparé petit à petit tout en assumant son emploi. En 2018, tout était prêt.
En 2019, Romilda Tahianui a fait une demande de prêt à l’Adie pour acheter du matériel. Sur place, les visiteurs peuvent en effet venir avec leur propre matériel mais ils peuvent aussi louer les tentes mises à disposition. Le site a ouvert ses portes en 2020, en plein Covid. Romilda Tahianui a fait une deuxième demande de prêt, toujours pour du matériel et pour aménager les lieux. Elle a été récompensée au concours local Créadie en 2021. Elle a remporté le prix de l’économie sociale et solidaire. Au concours national, toujours en 2021, elle a obtenu le prix coup de cœur. "Cela m’a apporté une plus grande visibilité en France." Les visiteurs ont afflué. "Ils sont notre meilleure publicité. Le bouche à oreille fonctionne grâce à eux."
À l’âge de 22 ans, après une rupture avec son compagnon, elle a décidé de tout quitter. "Je voulais m’éloigner de mon passé." Elle a pris la direction de Bora Bora, l’île maternelle. Son petit frère dont elle était proche et qu’elle voulait retrouver y résidait. Elle a proposé ses services aux hôtels. Elle a été prise dans les cuisines du Bora Bora Lagoon Resort et spa pendant six mois, puis au Hilton où elle est restée sept ans. Elle a fait trois jours d’extra comme commis, un mois en CDD et enfin, sans attendre, est passée en CDI. "J’ai fait mes preuves." Romilda Tahianui était cuisinière, demi-chef de partie, responsable du petit-déjeuner. "J’avais des responsabilités, je gérais des brigades. J’ai pris beaucoup de plaisir à apprendre ce que je savais à ceux qui souhaitaient évoluer et voulaient me suivre. J’ai l’esprit de partage."
Elle a fini par démissionner car les horaires ne lui convenaient plus. "C’était vraiment sans regret", souligne-t-elle. Elle a pris du temps pour se reposer et réfléchir à ce qu’elle voulait faire. Pendant cette période, elle a proposé son aide au Centre de jeunes adolescents (CJA) qui cherchait un professeur de cuisine et de restauration. Elle a fait du bénévolat quelques temps puis a été prise en tant que contractuelle. "La directrice m’a encouragée à déposer ma candidature. Nous étions deux sur le poste, n’ayant pas de diplôme je n’ai d’abord pas été prise." Finalement, l’autre candidate s’est désistée au bout de trois jours de cours, "j’ai intégré l’équipe de cette manière", précise-t-elle. Ce qui lui a ouvert les portes d’un autre monde, d’autres savoir-faire. "J’épaulais la directrice, notamment dans les tâches administratives. Et puis, moi qui étais timide, toujours cachée en cuisine, j’ai dû m’exposer devant les élèves, les parents, les autres professeurs." L’expérience qui a duré entre 2010 et 2013 a été enrichissante et très instructive. Car en toile de fond se dessinait petit à petit le projet de camping. "Celui-ci est né suite à une discussion avec mamie Pauline qui tenait elle-même un camping à Bora Bora il y a 30 ans de ça au moins."
En 2013, Romilda Tahianui a choisi de retourner travailler dans les hôtels tandis que son projet s’affinait. "On pensait de plus en plus sérieusement à monter notre business avec mon mari. Mais il nous fallait des fonds. On avait le lieu, mais rien pour l’équiper." Le motu Tupe est un terrain familial que Romilda Tahianui a préparé petit à petit tout en assumant son emploi. En 2018, tout était prêt.
En 2019, Romilda Tahianui a fait une demande de prêt à l’Adie pour acheter du matériel. Sur place, les visiteurs peuvent en effet venir avec leur propre matériel mais ils peuvent aussi louer les tentes mises à disposition. Le site a ouvert ses portes en 2020, en plein Covid. Romilda Tahianui a fait une deuxième demande de prêt, toujours pour du matériel et pour aménager les lieux. Elle a été récompensée au concours local Créadie en 2021. Elle a remporté le prix de l’économie sociale et solidaire. Au concours national, toujours en 2021, elle a obtenu le prix coup de cœur. "Cela m’a apporté une plus grande visibilité en France." Les visiteurs ont afflué. "Ils sont notre meilleure publicité. Le bouche à oreille fonctionne grâce à eux."
Une offre toujours plus confortable
Au fil du temps les services proposés ont évolué. Romilda Tahianui, rattrapée par sa passion n’a pu s’empêcher de retourner en cuisine. Elle propose les petit-déjeuners, déjeuners, dîners. Elle insiste : "tout est fait à base de produits végétaux et locaux". Les repas font tout le succès du site resté "sauvage et authentique". En plus, les visiteurs peuvent s’initier à des activités culturelles, découvrir l’histoire, les légendes, les astres… "Avec mon mari, on est complémentaire." Leurs clients peuvent aussi prendre des cours de cuisine lorsqu’ils ont apprécié les mets pour pouvoir les refaire. Ils sont également sensibilisés aux problématiques environnementales, pollution, gestion de l’eau, déchets.
Demain, le couple espère pouvoir mettre en place un fa’a’apu, ils misent sur la permaculture. "Ce sera difficile mais pas impossible", entrevoit Romilda Tahianui qui fourmille d’idées. L’argent qu’elle gagne est aussitôt investi. Elle veut proposer un accueil "simple, mais confortable". Les premières tentes n’ont pas toutes résisté au temps. Aussi, un prototype de tipi en bois, durable et responsable a vu le jour. Il devrait être répliqué pour le plus grand plaisir des visiteurs venus se déconnecter.
Au fil du temps les services proposés ont évolué. Romilda Tahianui, rattrapée par sa passion n’a pu s’empêcher de retourner en cuisine. Elle propose les petit-déjeuners, déjeuners, dîners. Elle insiste : "tout est fait à base de produits végétaux et locaux". Les repas font tout le succès du site resté "sauvage et authentique". En plus, les visiteurs peuvent s’initier à des activités culturelles, découvrir l’histoire, les légendes, les astres… "Avec mon mari, on est complémentaire." Leurs clients peuvent aussi prendre des cours de cuisine lorsqu’ils ont apprécié les mets pour pouvoir les refaire. Ils sont également sensibilisés aux problématiques environnementales, pollution, gestion de l’eau, déchets.
Demain, le couple espère pouvoir mettre en place un fa’a’apu, ils misent sur la permaculture. "Ce sera difficile mais pas impossible", entrevoit Romilda Tahianui qui fourmille d’idées. L’argent qu’elle gagne est aussitôt investi. Elle veut proposer un accueil "simple, mais confortable". Les premières tentes n’ont pas toutes résisté au temps. Aussi, un prototype de tipi en bois, durable et responsable a vu le jour. Il devrait être répliqué pour le plus grand plaisir des visiteurs venus se déconnecter.