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A Bayonne un "prototype" d'hôpital mobile pour désengorger les urgences


Bayonne, France | AFP | mercredi 11/11/2020 - Cinq containers blancs posés sur des rails devant les urgences de l'hôpital de Bayonne: depuis mardi,  l'Unité mobile polyvalente Europe Occitanie (UMPEO), un "prototype" d'hôpital mobile, apporte un soutien logistique pour désengorger les urgences qui font face au Covid-19.

"C'est un prototype, on est en phase de développement. C'est la première fois que le dispositif est déployé", explique Edouard Gault, responsable adjoint du Samu de Bayonne. 

A l'intérieur de cette structure d'aluminium de six mètres de long déployée sur des rails, un espace de 70 m² modulables peut accueillir jusqu'à 18 patients avec tout le matériel nécessaire pour des premiers soins (brancards, respirateurs, moniteurs, seringues, médicaments...).

"Ce n'est pas un module d'hospitalisation, c'est un module de crise, c'est-à-dire pour donner les premiers soins", insiste M. Gault. Ici, pas de patient atteint de Covid.

Ce mercredi matin, Philippe, 62 ans est le premier à y entrer en fauteuil roulant. Cet ancien militaire de l'armée de l'air s'est cassé le pied dans un accident de moto. 

"J'ai fait 30 ans dans l'armée, je connais ce type de matériel", s'amuse-t-il alors qu'on s’apprête à lui poser son plâtre. "A mon époque, c'était avec des tentes", souligne le retraité souriant.

La conception de cette unité s'apparente en effet à celle d'un hôpital de campagne militaire ou un poste de commandement. 

"Ce module au départ est pensé pour être installé n'importe où, y compris dans un champ", explique M. Gault, "fier" de ce projet finalisé il y a un mois à Toulouse.

"Jamais de la vie on n'aurait pensé le déployer ici trois semaines plus tard. J'avais programmé le premier déploiement à Bayonne en juillet pour les fêtes", explique-t-il. Mais la deuxième vague de Covid est passée par là.

"Le marathon Covid continue"

L'idée est d'anticiper la surcharge des urgences pour cette deuxième vague de Covid dans un département, les Pyrénées-Atlantiques, dont le taux d'incidence est de 521,7 pour 100.000 habitants contre 291,4 en Nouvelle-Aquitaine.

"Ça permet aussi de faire passer ce message aux populations: on fonctionne. En particulier pour nos patients en neurologie, psychiatrie, etc, les patients très graves", dit le responsable adjoint du Samu.

En moyenne, les urgences du centre hospitalier de Bayonne voient passer entre 120 et 130 personnes par jour. Lors du premier confinement, ce nombre a chuté à 20 personnes hors Covid. 

Aujourd'hui "le marathon du Covid continue", selon M. Gault, "on va déborder et il nous fallait dissocier les flux, ne pas mélanger les patients Covid et non Covid", "on avait besoin d'avoir une soupape par rapport aux urgences".

Ce module libère aussi "quatre box des urgences avec fenêtre" qui pourront être affectés aux cas Covid. La fenêtre a son importance, car le nettoyage d'un "espace Covid prend une heure si on peut ventiler, quatre heures si on ne peut pas", souligne-t-il.

"Cela va nous désengorger les urgences. Nous venons de passer des semaines assez chargées", dit Félix Campagne, brancardier aux urgences.

"Cette installation va nous laisser de la place pour être bien plus efficace auprès des patients hospitalisés", ajoute-t-il.

L'UMPEO, présenté comme "unique en Europe", a été financé par le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) dans le cadre d'un programme entre la France et l'Espagne. Il a été conçu à Toulouse par Cegelec Défense, à la demande du Samu 31 et en partenariat notamment avec l'hôpital de Bayonne. 

"Il restera là le temps dont on en aura besoin et si un de nos partenaires en a plus besoin que nous à un moment, il s'en va", assure Edouard Gault, "il faut 40 minutes pour le déplier, 40 pour le replier".

L'UMPEO pourra en effet être utilisé dans le Sud-Ouest, les provinces frontalières espagnoles et la principauté d'Andorre.

le Jeudi 12 Novembre 2020 à 03:14 | Lu 299 fois