PAPEETE, le 23 juillet 2015 - 600 000 perles sont mises aux enchères en Polynésie cette semaine, avec des dizaines d'acheteurs internationaux qui ont fait le déplacement pour s'emparer des plus beaux lots. Le gouvernement est également allé assister au processus.
Pas moins de trois ministres, le président du Pays et toute la délégation du Forum du Pacifique se sont déplacés ce mercredi pour assister à une vente aux enchères de perles. Ils étaient au GIE Poe o Tahiti Nui, à l'ancienne Maison de la perle. Les chefs d'état étrangers étaient très intéressés de voir comment se déroule l'opération, d'autant qu'un certain nombre d'entre eux essayent de lancer leur propre secteur perlicole.
Pour notre gouvernement, c'était aussi l'occasion de donner sa feuille de route pour ce pan vital de notre économie, qui bat fortement de l'aile. "Je me réjouis que ces trois ventes aux enchères se passent cette semaine ici. Il est important qu'on ramène ces opérations de commercialisation en Polynésie, de manière à ce que les acheteurs puissent venir sur place évaluer nos produits et ça nous permettra de mieux suivre les conditions de cette commercialisation" explique Teva Rohfritsch, ministre de l'Économie bleue. "Nous sommes en train de préparer la future loi de Pays pour le secteur de la perle, de manière à pouvoir mieux positionner notre réglementation et l'adapter au marché. N'oublions pas que tout ce que nous produisons a une finalité : être commercialisé. C'est donc par ce bout de la chaîne qu'il faut prendre tout ça."
Cette loi de Pays sera présentée avant la fin de l'année, mais elle sera écrite en concertation avec les professionnels, assure le gouvernement. Les pistes étudiées pour l'instant : décider des normes de qualité de la perle de Tahiti, les garantir en maitrisant la production et les stocks, décider des extensions ou réductions des concessions île par île avec les tavana… "Il faudra tous se mettre d'accord sur les réglements et surtout s'auto-discipliner pour les appliquer ensemble."
Pas moins de trois ministres, le président du Pays et toute la délégation du Forum du Pacifique se sont déplacés ce mercredi pour assister à une vente aux enchères de perles. Ils étaient au GIE Poe o Tahiti Nui, à l'ancienne Maison de la perle. Les chefs d'état étrangers étaient très intéressés de voir comment se déroule l'opération, d'autant qu'un certain nombre d'entre eux essayent de lancer leur propre secteur perlicole.
Pour notre gouvernement, c'était aussi l'occasion de donner sa feuille de route pour ce pan vital de notre économie, qui bat fortement de l'aile. "Je me réjouis que ces trois ventes aux enchères se passent cette semaine ici. Il est important qu'on ramène ces opérations de commercialisation en Polynésie, de manière à ce que les acheteurs puissent venir sur place évaluer nos produits et ça nous permettra de mieux suivre les conditions de cette commercialisation" explique Teva Rohfritsch, ministre de l'Économie bleue. "Nous sommes en train de préparer la future loi de Pays pour le secteur de la perle, de manière à pouvoir mieux positionner notre réglementation et l'adapter au marché. N'oublions pas que tout ce que nous produisons a une finalité : être commercialisé. C'est donc par ce bout de la chaîne qu'il faut prendre tout ça."
Cette loi de Pays sera présentée avant la fin de l'année, mais elle sera écrite en concertation avec les professionnels, assure le gouvernement. Les pistes étudiées pour l'instant : décider des normes de qualité de la perle de Tahiti, les garantir en maitrisant la production et les stocks, décider des extensions ou réductions des concessions île par île avec les tavana… "Il faudra tous se mettre d'accord sur les réglements et surtout s'auto-discipliner pour les appliquer ensemble."
600 000 perles mises aux enchères
En chiffres, ces enchères représentent :
- GIE Poe o Tahiti Nui : 223 000 perles en 190 lots
- Robert Wan : 100 000 perles (estimation), en 388 lots, soit 185 kilos de perles
- GIE Poe o Rikitea : 293 000 perles en 645 lots, soit 513 kg de perles
En chiffres, ces enchères représentent :
- GIE Poe o Tahiti Nui : 223 000 perles en 190 lots
- Robert Wan : 100 000 perles (estimation), en 388 lots, soit 185 kilos de perles
- GIE Poe o Rikitea : 293 000 perles en 645 lots, soit 513 kg de perles
"La vente aux enchères reste la meilleure façon de valoriser la perle"
Élisabeth Moe, présidente du GIE Poe o Tahiti Nui :
"Nous organisons tous les ans trois ventes aux enchères pour nos membres. Là c'est la deuxième, la prochaine aura lieu en novembre. Avec les autres GIE, on s'arrange pour les faire en même temps, parce que les acheteurs internationaux ne peuvent pas venir 9 fois par ans. Comme ça ils font les trois ventes sur une semaine.
Après la première vente en mars, on a vu que les prix ont baissé. On voit que les perles de basse qualité, comme les cerclées, ont une valeur minime. On les vend à partir de 100 francs la pièce, jusqu'à 200. Mais c'est compensé par les perles A ou B, de grande qualité, qui ont augmenté. La vente aux enchères reste la meilleure façon de valoriser la perle, les ventes sauvages dans la rue, ce n'est pas une bonne méthode. Là ça nous permet de bien préparer les perles et les lots, on met en concurrence les acheteurs et on prend la meilleure offre. Des fois c'est moins que ce qu'on estimait, mais parfois c'est deux fois plus ! Là nous avons une trentaine d'acheteurs, qui viennent du Japon et de Hong-Kong en particulier et un peu des États-Unis. Pas d'Européens, avant ils venaient, mais maintenant ils préfèrent aller à Hong Kong où ils achètent des perles noires, des perles blanches, des golden…"
Élisabeth Moe, présidente du GIE Poe o Tahiti Nui :
"Nous organisons tous les ans trois ventes aux enchères pour nos membres. Là c'est la deuxième, la prochaine aura lieu en novembre. Avec les autres GIE, on s'arrange pour les faire en même temps, parce que les acheteurs internationaux ne peuvent pas venir 9 fois par ans. Comme ça ils font les trois ventes sur une semaine.
Après la première vente en mars, on a vu que les prix ont baissé. On voit que les perles de basse qualité, comme les cerclées, ont une valeur minime. On les vend à partir de 100 francs la pièce, jusqu'à 200. Mais c'est compensé par les perles A ou B, de grande qualité, qui ont augmenté. La vente aux enchères reste la meilleure façon de valoriser la perle, les ventes sauvages dans la rue, ce n'est pas une bonne méthode. Là ça nous permet de bien préparer les perles et les lots, on met en concurrence les acheteurs et on prend la meilleure offre. Des fois c'est moins que ce qu'on estimait, mais parfois c'est deux fois plus ! Là nous avons une trentaine d'acheteurs, qui viennent du Japon et de Hong-Kong en particulier et un peu des États-Unis. Pas d'Européens, avant ils venaient, mais maintenant ils préfèrent aller à Hong Kong où ils achètent des perles noires, des perles blanches, des golden…"
Réorganiser le secteur avant de relancer la promotion internationale
Les perliculteurs expliquent payer une taxe d'exportation de 400 millions Fcfp chaque année. Mais depuis la suppression de la Maison de la perle, moins de 50 millions Fcfp sont alloués chaque année à la promotion de la Perle de Tahiti par le gouvernement. "On trouve que ce qu'on nous donne pour la promotion, ce n'est pas du tout suffisant pour promouvoir la perle dans le monde, ou juste en Asie. Ça peut expliquer en partie les problèmes de la perle. Les associations au Japon nous disent que si on ne fait pas de promotion, on ne fait pas de vente de perles" nous explique Élisabeth Moe.
Ce dernier, lui, ne semble pas convaincu : "Le premier sujet ce n'est pas la promotion, c'est la production et la qualité de la production. Lorsque l'on aura remis d'aplomb la filière et qu'on se sera mis d'accord sur toutes les règles qu'il sera bon de prendre pour la réorganiser, après il sera bon de faire de la promotion. Mais promouvoir un produit qui aujourd'hui n'est pas maitrisé, disparate et surtout commercialisé de manières différentes et presque anarchique, on gaspillera de l'argent pour rien. Il est important que ce qui provient de la filière reviennent à la filière, mais il est important aussi que comme tous les agents économiques ils contribuent à la société polynésienne."
Les perliculteurs expliquent payer une taxe d'exportation de 400 millions Fcfp chaque année. Mais depuis la suppression de la Maison de la perle, moins de 50 millions Fcfp sont alloués chaque année à la promotion de la Perle de Tahiti par le gouvernement. "On trouve que ce qu'on nous donne pour la promotion, ce n'est pas du tout suffisant pour promouvoir la perle dans le monde, ou juste en Asie. Ça peut expliquer en partie les problèmes de la perle. Les associations au Japon nous disent que si on ne fait pas de promotion, on ne fait pas de vente de perles" nous explique Élisabeth Moe.
Ce dernier, lui, ne semble pas convaincu : "Le premier sujet ce n'est pas la promotion, c'est la production et la qualité de la production. Lorsque l'on aura remis d'aplomb la filière et qu'on se sera mis d'accord sur toutes les règles qu'il sera bon de prendre pour la réorganiser, après il sera bon de faire de la promotion. Mais promouvoir un produit qui aujourd'hui n'est pas maitrisé, disparate et surtout commercialisé de manières différentes et presque anarchique, on gaspillera de l'argent pour rien. Il est important que ce qui provient de la filière reviennent à la filière, mais il est important aussi que comme tous les agents économiques ils contribuent à la société polynésienne."
Un acheteur japonais aux enchères du GIE Poe o Tahiti Nui
"Je possède une entreprise au Japon, je fais des colliers et je les vends à travers le monde. Cette année, la qualité des perles est la même que d'habitude. Pour le prix, par contre, personne ne sait… mais le marché est plutôt lent. La Chine est désormais le plus gros marché, mais avec la chute de la bourse la Chine ralentit, donc je ne sais pas. J'espère que le marché va rester stable… Et il reste de la demande au Japon. J'ai déjà acheté des perles auprès des vendeurs en ville, et j'espère que quelques-unes de mes enchères gagneront !"
"Je possède une entreprise au Japon, je fais des colliers et je les vends à travers le monde. Cette année, la qualité des perles est la même que d'habitude. Pour le prix, par contre, personne ne sait… mais le marché est plutôt lent. La Chine est désormais le plus gros marché, mais avec la chute de la bourse la Chine ralentit, donc je ne sais pas. J'espère que le marché va rester stable… Et il reste de la demande au Japon. J'ai déjà acheté des perles auprès des vendeurs en ville, et j'espère que quelques-unes de mes enchères gagneront !"
Comment ça marche
Pour les trois ventes aux enchères, chaque GIE a un système légèrement différent. Au GIE Poe o Tahiti Nui, chaque acheteur regarde les lots et note sa proposition dans une enveloppe, qui sont ouvertes dimanche. Chez Wan, le perliculteur affiche un prix estimé pour chaque lot, et elles finissent lundi. Chez Poe o Rikitea, les enchères se termineront mardi. Mais à chaque fois les acheteurs ont la garantie de la qualité des lots.
Pour les trois ventes aux enchères, chaque GIE a un système légèrement différent. Au GIE Poe o Tahiti Nui, chaque acheteur regarde les lots et note sa proposition dans une enveloppe, qui sont ouvertes dimanche. Chez Wan, le perliculteur affiche un prix estimé pour chaque lot, et elles finissent lundi. Chez Poe o Rikitea, les enchères se termineront mardi. Mais à chaque fois les acheteurs ont la garantie de la qualité des lots.