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4e décès suspect de nourrisson à Chambéry, enquête nationale en cours


PARIS, 15 janvier 2014 (AFP) - La ministre de la Santé Marisol Touraine a relancé une enquête nationale auprès de tous les établissements approvisionnés en poches alimentaires par le laboratoire Marette après un 4e décès suspect de nourrisson intervenu en mars dernier à l'hôpital de Chambéry.

"J'ai demandé que l'ensemble des cas de décès ou d'accidents intervenus pour des nourrissons dans l'un des seize établissements approvisionnés par le laboratoire Marette soient signalés au niveau national", a déclaré Mme Touraine dans une déclaration à la sortie du Conseil des ministres. Elle a précisé que le gouvernement disposerait "de l'ensemble des informations nécessaires la semaine prochaine".

Selon des précisions apportées par son ministère, l'enquête a été lancée en décembre, dès les premiers soupçons portant sur les poches alimentaires utilisées à l'hôpital de Chambéry.

Après Chloé, Théo et Milie, trois bébés morts les 6, 7 et 12 décembre dans cet établissement, la justice s'intéresse désormais à un 4è nourrisson, Mattéo, décédé neuf mois plus tôt, également à Chambéry, avec des symptomes largement similtaires.

Les quatre étaient nourris avec des poches de nutrition fabriquées par le laboratoire Marette situé à Courseulles-sur-mer (Calvados).

"Il s'agit d'un bébé qui est mort au mois de mars, pas du tout à la même période, pour lequel l'hôpital (de Chambéry) s'interroge et pour lequel la famille nous a saisis", a indiqué mercredi à l'AFP le procureur de Marseille, Brice Robin.

"J'ai fait un (réquisitoire) supplétif vendredi dernier et la juge d'instruction (du pôle santé de Marseille), Annaïck Le Goff, est saisie du cas de ce bébé", a précisé le magistrat.

Pour les trois premiers nouveau-nés, le Dr Michel Deiber, chef du service, avait évoqué "un tableau de choc septique très brutal, conduisant au décès en quelques heures malgré les manoeuvres de réanimation". Un autre nourrisson, avec des symptômes identiques, avait pu être sauvé in extremis.

Le bébé mort en mars est égalerment décédé très rapidement, selon le procureur de Marseille.

Des analyses effectuées sur 10 poches alimentaires d'un lot suspect, destinées aux nouveau-nés du service de néonatologie à Chambéry, avaient montré une contamination pour six d'entre elles par "un seul et même germe". Selon l'institut Pasteur, il s'agit "d'une nouvelle bactérie, de la grande famille des entérobactéries, d'origine environnementale", c'est-à-dire qu'on peut trouver dans le sol, l'air ou l'eau.

Ces six poches provenaient toutes d'un lot de 137 poches fabriquées le 28 novembre par Marette - donc postérieurement au décès de mars - et qui ont été retirées dès l'apparition des premiers soupçons d'anomalie le 17 décembre.

Enquête sur l'organisation de l'hôpital

Les autorités sanitaires avait annoncé le 7 janvier la suspension de la production du laboratoire Marette après la découverte de cette "contamination massive" des poches.

"Il est trop tôt pour savoir si les causes de la mort de ce bébé sont les mêmes" que pour les trois autres, a toutefois souligné mercredi Mme Touraine sur BFMTV/RMC.

Interrogée à l'issue du Conseil des ministres, la ministre a précisé qu'elle attendait les résultats d'une inspection menée à l'hôpital de Chambéry pour la semaine prochaine et que si des "dysfonctionnements" étaient intervenus, elles prendrait les "mesures nécessaires".

De leur côté, après la révélation de ce quatrième cas suspect, les parents d'un des nourrissons morts en décembre à Chambéry ont appelé "tous les parents dans le doute quant au décès brutal de leur bébé à se signaler".

"D'autres nourrissons sont peut-être également décédés de mort subite, suite aux mêmes symptômes, sans que les pédiatres aient pu en déterminer la cause", ont déclaré à l'AFP les parents de Théo, mort le 7 décembre.

Dans un communiqué, le centre hospitalier de Chambéry a indiqué qu'il venait d'entamer "l'examen des dossiers médicaux des enfants décédés par choc septique depuis le début de l'année 2013".

"C'est en cours et nous ne savons pas combien de temps cela va prendre", a précisé à l'AFP la direction de l'hôpital, ajoutant avoir "cessé toute collaboration avec le laboratoire Marette depuis le 16 décembre" et utiliser désormais "des poches de nutrition industrielles, qui ont un statut de médicament disposant d'une autorisation de mise sur le marché (AMM)".

Rédigé par () le Mercredi 15 Janvier 2014 à 06:52 | Lu 250 fois