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35 mois de sursis pour le braqueur de la station-service


L'adolescent de 18 ans est le fils de l'homme qui a été accidentellement abattu par un gendarme en avril 2017.
L'adolescent de 18 ans est le fils de l'homme qui a été accidentellement abattu par un gendarme en avril 2017.
PAPEETE, le 21 mars 2019 - Le 16 février, M.A 18 ans, avait braqué avec une carabine à plomb un caissier de la station-service de Punaauia. Après avoir demandé un délai pour préparer sa défense, il a été présenté ce jeudi en comparution immédiate. Touché par le parcours dramatique du jeune prévenu, les juges ont décidé de le condamner à 36 mois de prison, dont 35 avec sursis. "Le tribunal vous croit capable de choisir la bonne voie", s'est exclamé le président de la cour.

 
Après une journée de beuverie avec ses amis le 16 février dernier, M.A, 18 ans, regagne le domicile de sa grand-mère pour chercher de l'argent. Mais il y trouve finalement la carabine à plomb de son oncle, et décide de s'en emparer. Aux alentours de minuit, vêtu d'une capuche et des vêtements de couleur sombre, il braque avec une certaine véhémence le caissier de la station. M.A s'empare ainsi de 20 000 francs, avant que le caissier ne déclenche l'alarme, provoquant la fuite de l'adolescent.

Il dépensera ensuite la totalité de cette somme le lendemain des faits pour s'acheter de la nourriture et de l'alcool. "J'ai eu peur de ce que j'ai fait et c'est pour ça que j'ai tout dépensé", a indiqué l'adolescent auprès des gendarmes lors de sa garde à vue. Ces derniers ont réussi à l'appréhender rapidement grâce au témoignage d'un homme.

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"Être en prison ça m'a fait réfléchir"

Présenté dans un premier temps le 18 février dernier en comparution immédiate, M.A avait demandé un délai pour préparer sa défense. Il avait donc été placé en détention provisoire pendant un mois. Et ce jeudi à l'occasion de son procès, le président du tribunal a tenu à rappeler en préambule des débats le passif du jeune homme. Il est en effet le fils de l'homme qui a été abattu accidentellement par un gendarme en avril 2017. Le militaire avait alors confondu son taser avec son arme de poing: "nous prenons en compte que dans votre parcours il y a cet événement marquant qui vous a bouleversé et fragilisé."
 
Les magistrats ont par ailleurs donné lecture les différents rapports et expertises concernant le prévenu, qui a notamment été suivi par le juge des enfants lorsqu'il était encore mineur. Enfant unique, choyé par sa famille, le jeune homme a déjà été condamné pour des menaces de mort sur personne dépositaire de l'autorité publique.
 
Puis les juges le confrontent de nouveau aux faits, et l'interrogent sur les raisons qui l'ont poussé à ce braquage. "Je ne sais pas. Mais j'étais bien saoul quand ça s'est passé", a indiqué M.A à la barre.
 
Le caissier et la gérante de la station était également présents ce jeudi lors du procès. Le premier explique avoir repris son travail, mais dit ressentir "de la peur" lorsqu'il voit des jeunes approchés de la station. "Tout le personnel de la station est choqué depuis cet incident", complète pour sa part la gérante. Confronté à ses victimes, M.A exprime des regrets et s'excuse pour son acte. Avant d'ajouter, "être en prison ça m'a fait réfléchir. Et je me suis aperçu de la chance que j'avais d'être dehors.
 

Choisir la bonne voie

Si la procureure a décidé de requérir 36 mois de prison dont 18 mois avec sursis à l'encontre du prévenu, dans son délibéré le tribunal a décidé de condamner M.A à 36 mois de prison, dont 35 avec sursis. "Au vu de votre attitude lors de votre procès, et au vu de votre parcours particulier, le tribunal vous croit capable de choisir la bonne voie",  a expliqué le président du tribunal. "Nous ferons tout pour le garder sur le droit chemin", s'est exclamée la mère de l'adolescent. Ayant déjà passé un mois en détention, M.A a été relâché dans la soirée de jeudi.



Rédigé par Désiré Teivao le Jeudi 21 Mars 2019 à 18:03 | Lu 2162 fois