"Il a été jugé pleinement responsable de ses actes", a confié à Tahiti Infos l'avocat des parties civiles, Me Boumba, à la sortie de l'audience.
PAPEETE, le 11 septembre 2015 - Les jurés de la cour d'assises viennent de rendre leur verdict. Ils ont condamné ce vendredi soir le jeune Raiarii Tihupe-Faana, 25 ans, à 30 ans de réclusion criminelle pour les meurtres sauvages de sa mère âgée de 47 ans et de sa jeune sœur adoptive âgée de 14 ans, dans la nuit du 30 au 31 août 2013 au domicile familial de Tubuai, dans l'archipel des Australes. Mais l'accusé aura quitté le palais de justice sans jamais répondre à la question fondamentale que tout le monde se posait dans ce dossier : Pourquoi ?
"Je sais pas quoi dire". Ce sont les derniers mots prononcés par Raiarii Tihupe-Faana, invité une dernière fois à prendre la parole depuis le box des accusés par la présidente de la cour d'assises, Isabelle Pinet-Uriot, vers 18 h avant que les jurés ne se retirent pour délibérer.
Prostré, le regard fixant le sol, il laisse passer un long silence, pesant, puis ajoute qu'il regrette ce qu'il a fait, demande pardon à sa famille, et notamment à son père, en déplacement à Rurutu le soir du drame, aujourd'hui assis sur le banc des parties civiles. Les meurtres sont reconnus depuis le début, c'est Raiarii lui-même qui s'était livré à la gendarmerie au petit matin, quelques heures après les faits, deux couteaux encore ensanglantés dans les mains.
Mais d'explications il n'en sera pas question. Après deux jours d'audience, les raisons qui auront conduit ce jeune homme de 23 ans à l'époque à trucider sa maman et sa jeune sœur, piquées à la gorge, dans le dos et au cœur par des dizaines de coups de couteau restent un mystère.
Intolérance "totale" à la frustration
En l'état du dossier, le jeune homme, fumeur depuis l'âge de 13 ans et accroc au paka, oisif, aurait mal vécu les remontrances perpétuelles et les punitions d'une mère très pieuse qui tenait son foyer et voulait le ramener dans le droit chemin. Il vivait par ailleurs mal l'intrusion de cette jeune sœur adoptive dans le giron familial, une menace pour sa place de petit dernier de la fratrie et de "chouchou" de la maman selon son entourage. Le jeune homme avait un comportement bizarre depuis quelques mois, parlant seul pendant des balades nocturnes, à cheval, il disait voir des morts et des archanges, fustigeait la religion. Il avait même confié à son beau-frère son envie de tuer quelqu'un. Il s'était mis à maltraiter des animaux peu de temps avant son passage à l'acte.
Plus tôt dans l'après-midi, l'avocate générale, Brigitte Angibaud, avait requis 20 ans de réclusion criminelle contre cet accusé dont la magistrate, à la lecture du dossier, a l'intime conviction qu'il a prémédité son geste. Cette affaire "c'est le destin tragique d'une adolescente de 14 ans et d'une femme de 47 ans dont le fils décide, un jour, que leur vie ne vaut plus d'être vécue". Un acte irréversible, "d'une rare sauvagerie", dicté par "la rancoeur d'un esprit déformé par le pakalolo et l'alcool" a asséné l'avocate générale, "une intolérance totale à la frustration", à toute forme de remontrances.
Les jurés qui ont en outre répondu "non" à la question de savoir si l'accusé, bien que victime de troubles certains de la personnalité selon les experts, aurait eu ses capacités de discernement altérées ou abolies au moment des faits. Son avocate, Me Myriam Toudji, en est convaincue et y avait consacré l'essentiel de sa plaidoirie. "Il a été jugé pleinement responsable de ses actes", a confié pour sa part à Tahiti Infos l'avocat des parties civiles, Me Boumba, à la sortie de l'audience.
"Je sais pas quoi dire". Ce sont les derniers mots prononcés par Raiarii Tihupe-Faana, invité une dernière fois à prendre la parole depuis le box des accusés par la présidente de la cour d'assises, Isabelle Pinet-Uriot, vers 18 h avant que les jurés ne se retirent pour délibérer.
Prostré, le regard fixant le sol, il laisse passer un long silence, pesant, puis ajoute qu'il regrette ce qu'il a fait, demande pardon à sa famille, et notamment à son père, en déplacement à Rurutu le soir du drame, aujourd'hui assis sur le banc des parties civiles. Les meurtres sont reconnus depuis le début, c'est Raiarii lui-même qui s'était livré à la gendarmerie au petit matin, quelques heures après les faits, deux couteaux encore ensanglantés dans les mains.
Mais d'explications il n'en sera pas question. Après deux jours d'audience, les raisons qui auront conduit ce jeune homme de 23 ans à l'époque à trucider sa maman et sa jeune sœur, piquées à la gorge, dans le dos et au cœur par des dizaines de coups de couteau restent un mystère.
Intolérance "totale" à la frustration
En l'état du dossier, le jeune homme, fumeur depuis l'âge de 13 ans et accroc au paka, oisif, aurait mal vécu les remontrances perpétuelles et les punitions d'une mère très pieuse qui tenait son foyer et voulait le ramener dans le droit chemin. Il vivait par ailleurs mal l'intrusion de cette jeune sœur adoptive dans le giron familial, une menace pour sa place de petit dernier de la fratrie et de "chouchou" de la maman selon son entourage. Le jeune homme avait un comportement bizarre depuis quelques mois, parlant seul pendant des balades nocturnes, à cheval, il disait voir des morts et des archanges, fustigeait la religion. Il avait même confié à son beau-frère son envie de tuer quelqu'un. Il s'était mis à maltraiter des animaux peu de temps avant son passage à l'acte.
Plus tôt dans l'après-midi, l'avocate générale, Brigitte Angibaud, avait requis 20 ans de réclusion criminelle contre cet accusé dont la magistrate, à la lecture du dossier, a l'intime conviction qu'il a prémédité son geste. Cette affaire "c'est le destin tragique d'une adolescente de 14 ans et d'une femme de 47 ans dont le fils décide, un jour, que leur vie ne vaut plus d'être vécue". Un acte irréversible, "d'une rare sauvagerie", dicté par "la rancoeur d'un esprit déformé par le pakalolo et l'alcool" a asséné l'avocate générale, "une intolérance totale à la frustration", à toute forme de remontrances.
Les jurés qui ont en outre répondu "non" à la question de savoir si l'accusé, bien que victime de troubles certains de la personnalité selon les experts, aurait eu ses capacités de discernement altérées ou abolies au moment des faits. Son avocate, Me Myriam Toudji, en est convaincue et y avait consacré l'essentiel de sa plaidoirie. "Il a été jugé pleinement responsable de ses actes", a confié pour sa part à Tahiti Infos l'avocat des parties civiles, Me Boumba, à la sortie de l'audience.