Tahiti, le 17 février 2025 – Le logement et l'ice ont été au cœur des discussions, ce lundi au Cesec, dans le cadre des vœux du gouvernement aux représentants de la société civile. Moetai Brotherson a ainsi annoncé que “plus de cent millions” de francs seraient proposés lors du prochain collectif budgétaire prévu en mars prochain pour lutter contre l'ice. L'avenir de l'Épic Vanille, qui ne coupera pas à une “réduction d'effectifs”, a aussi été évoqué.
C'était la dernière danse des lions et les derniers vœux du gouvernement. Ce lundi matin, les représentants du Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec) ont reçu le président du Pays accompagné de plusieurs de ses ministres. Dans son discours de bienvenue, la présidente de l'institution Voltina Dauphin a d'abord tenu à rappeler “la motivation et l'engagement” des membres du Cesec qui sont là pour “éclairer les décisions publiques (...) dans un esprit constructif”.
Avec 35 avis adoptés en 2024, dont neuf rien qu'au mois de décembre, et deux auto-saisines, Voltina Dauphin en a aussi profité pour demander au gouvernement de limiter ses recours à la procédure d'urgence qui est trop souvent utilisée. Ce dont a convenu le président du Pays qui a expliqué que “les relations entre les différentes institutions sont toujours un peu compliquées” pour répondre à la fois à “l'impatience de la population” et au “calendrier” imposé par le circuit législatif. “On a besoin de comprendre pour donner un avis qui puisse servir au gouvernement. Il y a le fond, mais aussi la forme. Vous prônez la concertation, mais elle n'est pas toujours respectée, comme on l'a vu avec les derniers textes sociaux”, a souligné Christophe Plée qui, comme Moetai Brotherson, a préféré laisser le fâcheux incident de “la guerre des Porsche” au passé.
Augmenter le quantum des peines pour l'ice
Dans son discours, le président a souligné qu'après une année 2024 placée sous le signe de la “concertation”, 2025 serait marquée par “la mise en place” de deux importantes réformes : celle de la fiscalité et celle de la PSG. Mais il a surtout annoncé vouloir s'attaquer à “un autre défi sociétal collectif”, à savoir la lutte contre l'ice qui fait de plus en plus de ravages et dès le plus jeune âge. L'État joue son rôle “mais ce n'est pas suffisant”, a-t-il indiqué, précisant qu'il allait lui demander “d'augmenter le quantum des peines” qui ne sont pas suffisamment dissuasives.
Il compte sur le Cesec bien sûr, mais aussi sur l'assemblée pour “prendre le relais”, ainsi que sur les parlementaires pour porter ce sujet à Paris. “On verra si ça aboutira”, mais en attendant, le Pays souhaite se donner les moyens d'agir. C'est ainsi qu'il a annoncé que le gouvernement allait faire voter “plus de cent millions” de francs de crédits lors du prochain collectif budgétaire prévu en mars prochain. Des crédits qui “ne seront pas utilisés intégralement par l'administration mais aussi par le tissu associatif”, à condition toutefois d'avoir des associations “structurées”. Maiana Bambridge a notamment insisté sur la prévention et l'information à mettre en place au niveau scolaire et ce, dès le primaire, le président du Pays ayant souligné que ce fléau touchait maintenant des enfants dès l'âge de 8 ans.
Pendant deux heures, les membres du Cesec ont ainsi pu échanger sur ce sujet qui met tout le monde d'accord.
Trouver le bon compromis avec les Airbnb
En matière de pouvoir d'achat, si le prix du caddie est souvent pris en exemple, pouvoir se loger mieux et moins cher y participe aussi. C'est notamment ce qui est ressorti des échanges ce lundi sur ce volet, et c'est Makalio Folituu, de l'association de protection des consommateurs, qui a lancé le débat en demandant au tout nouveau ministre en charge de ce portefeuille de réviser la règlementation applicable aux bailleurs et aux locataires. Un texte qui n'a pas été mis à jour depuis 2012 et qui a besoin d'être réformé, ce dont a convenu Oraihoomana Teururai qui promet une “loi du Pays modificative”.
Et comme à chaque fois qu'il est question de logement, ou plutôt de manque de logements, il est question des Airbnb. Comme Christophe Plée, beaucoup pointent du doigt ces hébergements loués beaucoup plus chers que des locations mensuelles qui font par conséquent cruellement défaut, en particulier pour les jeunes qui sont souvent obligés de se mettre en colocation. “Le prêt à taux zéro va aider, mais le foncier et l'immobilier sont hors de prix. Il faudrait une réforme fiscale pour faire de la discrimination positive”, a proposé le patron de la CPME pour inciter les bailleurs à louer en longue durée.
Martine Nesa, qui représente les pensions de famille, a temporisé en soulignant que ces logements ont le mérite d'offrir davantage de clés. Mais elle a plaidé pour la mise en place d'une “agence de régulation” qui garantisse aussi la qualité de ce type d'hébergements parfois indignes et qui ternissent l'image de la Polynésie auprès des touristes. En réponse, le président du Pays a rappelé que le dispositif d'aide au paiement du loyer, qui doit être opérationnel d'ici le 2e semestre, va justement dans ce sens. “Il va aider nos jeunes à mieux se loger, garantir un meilleur paiement pour les loueurs, et donc les inciter à remettre leurs biens sur le marché de la location et à les rénover.”
On notera enfin l'intervention de Marguerite Lai qui a insisté sur la préservation de la culture et de la langue, et sur la nécessité de “marquer” la célébration de Matari'i i nia dans le calendrier sans pour autant être obligé d'en faire un jour férié.
C'était la dernière danse des lions et les derniers vœux du gouvernement. Ce lundi matin, les représentants du Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec) ont reçu le président du Pays accompagné de plusieurs de ses ministres. Dans son discours de bienvenue, la présidente de l'institution Voltina Dauphin a d'abord tenu à rappeler “la motivation et l'engagement” des membres du Cesec qui sont là pour “éclairer les décisions publiques (...) dans un esprit constructif”.
Avec 35 avis adoptés en 2024, dont neuf rien qu'au mois de décembre, et deux auto-saisines, Voltina Dauphin en a aussi profité pour demander au gouvernement de limiter ses recours à la procédure d'urgence qui est trop souvent utilisée. Ce dont a convenu le président du Pays qui a expliqué que “les relations entre les différentes institutions sont toujours un peu compliquées” pour répondre à la fois à “l'impatience de la population” et au “calendrier” imposé par le circuit législatif. “On a besoin de comprendre pour donner un avis qui puisse servir au gouvernement. Il y a le fond, mais aussi la forme. Vous prônez la concertation, mais elle n'est pas toujours respectée, comme on l'a vu avec les derniers textes sociaux”, a souligné Christophe Plée qui, comme Moetai Brotherson, a préféré laisser le fâcheux incident de “la guerre des Porsche” au passé.
Augmenter le quantum des peines pour l'ice
Dans son discours, le président a souligné qu'après une année 2024 placée sous le signe de la “concertation”, 2025 serait marquée par “la mise en place” de deux importantes réformes : celle de la fiscalité et celle de la PSG. Mais il a surtout annoncé vouloir s'attaquer à “un autre défi sociétal collectif”, à savoir la lutte contre l'ice qui fait de plus en plus de ravages et dès le plus jeune âge. L'État joue son rôle “mais ce n'est pas suffisant”, a-t-il indiqué, précisant qu'il allait lui demander “d'augmenter le quantum des peines” qui ne sont pas suffisamment dissuasives.
Il compte sur le Cesec bien sûr, mais aussi sur l'assemblée pour “prendre le relais”, ainsi que sur les parlementaires pour porter ce sujet à Paris. “On verra si ça aboutira”, mais en attendant, le Pays souhaite se donner les moyens d'agir. C'est ainsi qu'il a annoncé que le gouvernement allait faire voter “plus de cent millions” de francs de crédits lors du prochain collectif budgétaire prévu en mars prochain. Des crédits qui “ne seront pas utilisés intégralement par l'administration mais aussi par le tissu associatif”, à condition toutefois d'avoir des associations “structurées”. Maiana Bambridge a notamment insisté sur la prévention et l'information à mettre en place au niveau scolaire et ce, dès le primaire, le président du Pays ayant souligné que ce fléau touchait maintenant des enfants dès l'âge de 8 ans.
Pendant deux heures, les membres du Cesec ont ainsi pu échanger sur ce sujet qui met tout le monde d'accord.
Trouver le bon compromis avec les Airbnb
En matière de pouvoir d'achat, si le prix du caddie est souvent pris en exemple, pouvoir se loger mieux et moins cher y participe aussi. C'est notamment ce qui est ressorti des échanges ce lundi sur ce volet, et c'est Makalio Folituu, de l'association de protection des consommateurs, qui a lancé le débat en demandant au tout nouveau ministre en charge de ce portefeuille de réviser la règlementation applicable aux bailleurs et aux locataires. Un texte qui n'a pas été mis à jour depuis 2012 et qui a besoin d'être réformé, ce dont a convenu Oraihoomana Teururai qui promet une “loi du Pays modificative”.
Et comme à chaque fois qu'il est question de logement, ou plutôt de manque de logements, il est question des Airbnb. Comme Christophe Plée, beaucoup pointent du doigt ces hébergements loués beaucoup plus chers que des locations mensuelles qui font par conséquent cruellement défaut, en particulier pour les jeunes qui sont souvent obligés de se mettre en colocation. “Le prêt à taux zéro va aider, mais le foncier et l'immobilier sont hors de prix. Il faudrait une réforme fiscale pour faire de la discrimination positive”, a proposé le patron de la CPME pour inciter les bailleurs à louer en longue durée.
Martine Nesa, qui représente les pensions de famille, a temporisé en soulignant que ces logements ont le mérite d'offrir davantage de clés. Mais elle a plaidé pour la mise en place d'une “agence de régulation” qui garantisse aussi la qualité de ce type d'hébergements parfois indignes et qui ternissent l'image de la Polynésie auprès des touristes. En réponse, le président du Pays a rappelé que le dispositif d'aide au paiement du loyer, qui doit être opérationnel d'ici le 2e semestre, va justement dans ce sens. “Il va aider nos jeunes à mieux se loger, garantir un meilleur paiement pour les loueurs, et donc les inciter à remettre leurs biens sur le marché de la location et à les rénover.”
On notera enfin l'intervention de Marguerite Lai qui a insisté sur la préservation de la culture et de la langue, et sur la nécessité de “marquer” la célébration de Matari'i i nia dans le calendrier sans pour autant être obligé d'en faire un jour férié.
Vers une réduction des effectifs à l'Épic Vanille
La secrétaire générale de A ti'a i mua, Avaiki Teuiau, qui siège au Cesec, a interpellé le président du Pays sur l'avenir de l'Épic Vanille. Le dernier rapport de la Chambre territoriale des comptes a en effet recommandé sa fermeture pure et simple, et la représentante du collège des salariés s'inquiète du devenir des 40 agents de cet établissement public, mais aussi sur l'avenir de la filière. “C'est un secteur essentiel qui peut être exporté et déployé sur quasiment tous nos archipels, donc c'est un facteur de maintien, voire de retour des populations de nos îles”, a d'abord voulu rassurer Moetai Brotherson. Mais il reste dubitatif quant à l'utilité de cet établissement, remise en cause par les vanilliculteurs eux-mêmes qui “ne se porteraient pas plus mal” s'il était supprimé. “Je ne juge pas les employés mais des erreurs ont été commises par les directions et elles sont susceptibles d'aller au pénal (...) on ne pourra pas faire l'économie d'une forme de réduction des effectifs”, a-t-il affirmé, même si la voie de la transformation a été privilégiée à celle de la suppression.