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1er degré : Les nouveaux horaires font grincer les parents


Tahiti, le 23 juin 2024 - Le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur a publié ce vendredi les nouveaux horaires pour toutes les écoles publiques du premier degré du territoire, applicables dès la rentrée scolaire d’août 2024.

Cette initiative, selon le communiqué du ministère de l’Éducation, vise à améliorer la qualité de l’enseignement et à optimiser le bien-être des élèves ainsi que des enseignants tout en tenant compte des spécificités culturelles et géographiques de la Polynésie française.

L’objectif principal de cette révision est d’adopter une approche plus équilibrée de l’éducation, en assurant un temps suffisant pour l’apprentissage tout en permettant aux élèves de bénéficier de pauses adéquates pour leur repos et leur épanouissement personnel.
Les impacts positifs attendus par le ministère sont : l’amélioration de la concentration et de la rétention des connaissances, la réduction de la fatigue et l’encouragement à des activités périscolaires.

Des changements qui ne font bien sûr pas l’unanimité puisqu’immédiatement après leur publication, les réseaux sociaux se sont emparés de la problématique par le biais de parents inquiets dans de nombreuses communes de voir les horaires réduits à des cours uniquement le matin pour certains, ou sans après-midi scolaires le jeudi pour d’autres.

Des directeurs d’établissements ont même confié à Tahiti infos ce week-end, qu’ils craignent dès cette semaine d’être pris d’assaut par les demandes de dérogations des parents afin de changer leurs enfants d’établissement afin d’y trouver des horaires qui correspondent mieux à leurs activités professionnelles.

Les mairies elles-aussi doivent désormais trouver la bonne adéquation pour l’acheminement des enfants en bus pour les communes qui disposent d’établissements du primaire et du secondaire. De plus, elles doivent désormais allouer des crédits pour proposer aux enfants des activités périscolaires. Cette disposition, qui n’est pas une obligation, inquiète aussi les parents qui craignent de voir leurs enfants sans surveillance si les mairies n’organisent pas ces activités, ou qui devront bourses délier pour augmenter les temps de garderies.

Une situation que le maire de Pirae, ancien président du Pays, Édouard Fritch, a dénoncé dans une lettre au ministre de l’Éducation, Ronny Teriipaia : “Pourquoi les tāvana sont inquiets ? Parce que les choix des parents et des enseignants n’ont pas toujours été au bénéfice des élèves”, écrivait-il le 10 juin dernier. “Que dire quand, dans une commune, le choix a été fait de ne faire travailler les élèves que le matin. Que font-ils l’après-midi si les tāvana ne prennent pas en charge ce temps périscolaire ?” Aussi, le maire de Pirae craint-il un “risque réel de désœuvrement et de violences, et une augmentation probable des demandes de dérogation de changement d’établissement scolaire en fonction des horaires proposés dans d’autres écoles.”

Ces nouveaux horaires n’ont pas fini de faire polémique.
 
Bertrand Prévost

Rédigé par Bertrand PREVOST le Dimanche 23 Juin 2024 à 18:44 | Lu 5873 fois