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140 millions pour rénover le phare de la Pointe Vénus


140 millions pour rénover le phare de la Pointe Vénus
Tahiti, le 16 novembre 2022 – Dans le cadre du Fonds d’intervention maritime lancé par l’État, deux projets ont été proposés par le Pays lors d’appels à candidatures, à savoir la rénovation du phare de la pointe Vénus et le retrait d’épaves de navires aux Tuamotu et dans la baie Phaëton de Papeari. Le fenua étant ressorti lauréat de ces deux projets, deux conventions ont été signées ce mercredi matin à la présidence, par le président du Pays, Édouard Fritch, et le haut-commissaire, Éric Spitz.
 
Ce mercredi matin à la présidence, le président du Pays, Édouard Fritch, et le haut-commissaire, Éric Spitz, ont procédé à la signature de deux conventions dans le cadre du Fonds d’intervention maritime (FIM), lancé cette année par le Secrétariat d’État chargé de la Mer. L’objectif est d’accompagner financièrement les deux projets maritimes lauréats proposés par le Pays, afin de soutenir le développement d’activités maritimes autour de trois thématiques : l’aménagement du littoral en faveur des activités maritimes, le développement de l’économie bleue et la planification. Un peu plus de 12% de l’enveloppe totale du FIM, de près de 2 milliards de Fcfp, a donc été octroyé à la Polynésie française pour financer deux des “projets les plus urgents à gérer sur le plan maritime” selon Jean-Christophe Bouissou, maître d’œuvre et vice-président.
 
Opérations de déséchouement
 
Le premier projet concerne le déséchouement d’épaves de navires, dont le financement de l’État s’élève à 120 millions de Fcfp, sur un coût total de 360 millions de Fcfp. Dans ce projet, le premier navire évoqué est le palangrier Shen Gang Shun 1, échoué sur le récif de l’atoll d’Arutua le 21 mars 2020 et démantelé en juin dernier. Cinq navires de plaisance, abandonnés dans la baie Phaëton de Papeari et au motu Penu de Fakarava, seront également retirés en début d’année prochaine.
 
Le phare de la pointe Vénus enfin rénové
 
Le second porte sur la rénovation du phare de la pointe Vénus, à Mahina, qui a été créé en 1867 par l’architecte Léonce Reynaud et qui doit son nom à l’observatoire que James Cook a construit pour observer la trajectoire de la planète Vénus. En effet, ce monument historique fait “grise mine”, même si l’extérieur continue d’attirer les touristes, mais l’intérieur ne peut être accessible pour des questions de sécurité. L’état “d’abandon” du phare a été remis en question depuis plusieurs années déjà, mais les autorités  ont eu des difficultés à tomber d’accord pour la prise en charge de la rénovation, étant donné que ce bâtiment appartient à l’État. Finalement, avec ce FIM, l’État contribue à la rénovation du phare en finançant la quasi-totalité des travaux, à hauteur de 140 millions de Fcfp sur environ 160 millions de Fcfp. À travers ce projet, les différents objectifs à atteindre concernent la mise aux normes environnementales, la sécurité maritime, la mise en valeur du patrimoine culturel et le développement du tourisme. Ainsi, à l’issue des travaux de réhabilitation, le Pays souhaite que le phare de la pointe Vénus, qui est une propriété de l’État, soit transféré à la Polynésie française “pour que nous puissions continuer à entretenir ce phare, et non plus attendre des années, comme ce qui s’est passé jusqu’à présent”.
 
Lors du chantier de restauration prévu sur quatre ans, les travaux seront axés sur le remplacement du système de sécurité incendie – en conservant la lentille historique –, une reprise de l’électricité et une restauration des défauts identifiés sur l’édifice – fissures, fuites et corrosion. Ces travaux devraient être entamés dès le début d’année prochaine.
 

Damas Teuira, maire de la commune de Mahina : "C'est le seul phare de la Polynésie française"

Que représente la rénovation du phare de la pointe Vénus pour la commune ?
“Évidemment, c’est symbolique, c’est un décor emblématique de la commune de Mahina et c’est le seul phare de la Polynésie française. C’est un patrimoine historique et culturel qui nous a été légué et qu’il est important de sauvegarder. C’est un élément de repérage important, que ce soit dans la navigation aérienne ou maritime. Il rappelle également le passage de Cook et d’autres navigateurs de l’histoire. Nous aimerions aussi que l’intérieur soit accessible au grand public, ça fait toujours une attraction touristique en plus.”
 
Quels sont exactement les travaux qui seront effectués ? Et par qui ?
“En réalité, cette charge a été laissée au Pays et non à la commune. Je sais juste qu’il y aura prochainement un appel d’offres auprès des sociétés spécialisées, cela relève donc du ministère de l’Équipement. Concernant l’essence des travaux, je peux supposer qu’il s’agira de travaux essentiellement structurels pour assurer la sécurité et la solidité du bâtiment. Je suis plutôt convaincu de sa résistance puisqu’il est encore debout, mais cela n’empêche que des travaux de rénovation en urgence ne seraient pas du luxe. Il faut consolider la base du phare car il commence à pencher, et mettre des luminaires muraux pour l’éclairer la nuit. Dans tous les cas, je tiens à ce que le phare reste à l’identique à l’extérieur, parce que quelque part, j’aime bien cet aspect vieillot qui montre bien qu’il a traversé les époques et qui lui donne un charme de ‘Tahiti d’antan’.”
 
Depuis quand la rénovation est-elle envisagée ?
“Il y a cinq ans, nous aurions voulu fêter les 150 ans du phare avec un bâtiment rénové, mais cela n’a malheureusement pas été le cas. Sinon, il me semble que la demande a été faite lorsque je suis arrivé, c’est-à-dire en 2015.”
 
Depuis 2015, pourquoi n'y a-t-il pas eu de travaux de rénovation effectué ?
“Il me semble que ce sont les responsabilités de l’État et du Pays. Par conséquent, je pense qu’ils peinaient à se mettre d’accord et à voir qui était compétent pour s’en charger.”
 
Sur le coût d’investissement total, 140 millions sont pris en charge par l’État. Qu’en est-il des 20 millions restant ?
“Je n’ai pas été consulté, donc ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas du ressort de la commune. Donc, cela doit venir du budget du Pays. L’État a apporté sa contribution, donc le Pays y apportera sa part certainement.”
 
À votre avis, quels seront les contraintes liées à cette rénovation ?
“Les contraintes seraient éventuellement relatives à une limite d’accès au public puisque le chantier sera certainement étendu au-delà de la zone du phare.”

Rédigé par Meleana CHE FAT le Mercredi 16 Novembre 2022 à 20:50 | Lu 1270 fois