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120 auxiliaires en pharmacie acquièrent un statut


Le nouveau statut d'axillaire de pharmacie concerne 120 personnes en Polynésie. Crédit photo : Thibault Segalard.
Le nouveau statut d'axillaire de pharmacie concerne 120 personnes en Polynésie. Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 25 octobre 2023 – Ce mardi, l'Ordre des pharmaciens a délivré à 120 personnes, une attestation de réussite qui valide leur statut d'auxiliaire en pharmacie. Un tout nouveau statut, inhérent à la Polynésie et qui valide l'expérience et les compétences de ces personnes qui ont commencé à travailler en pharmacie il y a des années, à une époque où la réglementation en vigueur était différente. Le statut de préparateur en pharmacie étant soumis depuis quelques années à l'obtention d'un diplôme d'État, validé à bac +2, ce statut encadre désormais juridiquement leur activité et leur permet de continuer à exercer, sous la tutelle des préparateurs et des pharmaciens.
 
En pharmacie, on retrouve inexorablement des pharmaciens, des préparateurs en pharmacie... et désormais, en Polynésie française, des auxiliaires en pharmacie. Un statut approuvé par la loi du Pays du 23 août 2022, qui permet aux personnes travaillant en pharmacie, sans réel statut mais depuis de nombreuses années, de continuer à exercer et d'avoir enfin un cadre règlementaire et légal dans lequel évoluer. Ce mardi dans l'auditorium du lycée hôtelier de Punaauia ce sont ainsi 120 de ces collaborateurs en pharmacie qui ont reçu, après avoir suivi une formation et des entretiens, une attestation de réussite à la validation des acquis organisée par l'ordre des pharmaciens de Polynésie.
 
Il y a quelques années, dix, quinze, vingt ans, un certain nombre de personnes ont pu être embauchées sans diplôme, dans des pharmacies. La règlementation n'était pas la même à l'époque”, explique Philipe-Emmanuel Dupire, le président de l'Ordre. Ce vide réglementaire concernait tout de même 120 personnes jusqu’à présent. “La réglementation évoluant, ce nouveau statut a pour objectif de pouvoir les maintenir à leur poste et de valider leur acquis. Ce n'est pas un véritable diplôme, c'est simplement l'Ordre qui valorise leur acquis”, détaille-t-ilEn effet, pour avoir un statut de préparateur en pharmacie, deux années d'études sont requises. Comme jusqu’à présent, mais dorénavant avec un statut, les compétences de ces collaborateurs se limiteront à l'assistance des préparateurs et des pharmaciens. La délivrance des produits de santé (médicaments notamment) étant autorisée uniquement aux professionnels de Santé titulaire du diplôme de Pharmacie DE ou de Préparateur en Pharmacie DE. “Il fallait que ces personnes soient encadrées. Car le médicament est un produit qui peut être assez dangereux. Il y a donc un monopole pharmaceutique pour ça, pour la santé publique. Dans ce sens, il y a un diplôme validé par l'État. Une formation que nous avons mise en place petit à petit en Polynésie depuis 25 ans. Eux ne l'avaient pas, et il était grand temps de ‘périmètrer’ leur expérience et leur activité”, continue Philipe-Emmanuel Dupire. Pour valider ce statut, un certain nombre de prérequis déterminés par la loi du Pays étaient nécessaire pour être éligible, comme un certain nombre d'années d'expérience. Les candidats ont ensuite passé, sous l'égide de l'Ordre des pharmaciens, un entretien et une épreuve écrite, sous forme de QCM, sur un certain nombre de pratiques en officine.
 

L'Agence nationale de sécurité du médicament déconseille les vasoconstricteurs

Cette cérémonie a également été l'occasion de faire le point sur l'alerte qu'à émise dimanche dernier, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), concernant l'utilisation des médicaments vasoconstricteurs, destinés à soulager les symptômes de nez bouché. En effet, l'ANSM a expliqué que ces médicaments pourraient dans certains cas, provoquer des crises cardiaques ou des AVC.  “La recommandation, c'est d'éviter les médicaments contre le rhume, commente Philipe-Emmanuel Dupire. Quand on a un rhume, on a une sensation de nez bouché, c'est le résultat de la dilatation des vaisseaux du nez due à la maladie. Ces médicaments, qui contiennent des vasoconstricteurs ont pour effet de baisser cette symptomatologie.” “Mais ils peuvent parfois donner lieu à des formes d'hypertension artérielle, qui peuvent provoquer chez des gens à risques, avec des artères légèrement abimées, calcifiées, des problématiques vasculaires”, continue-t-il. Si pour l'instant aucune information n'est sortie sur un potentiel retrait du marché de ces médicaments accessibles sans ordonnance, Philippe-Emmanuel Dupire appelle à la précaution. D'autant plus qu'un rhume bénin guérit en “5 à 6 jours, avec ou sans médicaments”.
 

Rédigé par Thibault Segalard le Mercredi 25 Octobre 2023 à 14:37 | Lu 1582 fois