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12 ans de prison pour le meurtre de son beau-frère


Tahiti, le 15 juin 2023 – L' homme de 31 ans poursuivi pour le meurtre de son ancien beau-frère qu'il avait poignardé à quatre reprises a été condamné mercredi par la cour d'assises à 12 ans de prison. 
 
Après en avoir délibéré durant trois heures, les jurés de la cour d'assises ont condamné mercredi soir l'accusé poursuivi pour le meurtre de son ancien beau-frère à 12 ans de prison. Le 11 septembre 2020 à Punaauia, le trentenaire avait porté plusieurs coups de couteau ayant par la suite entrainé la mort de son ancien beau-frère alors que ce dernier venait de frapper sa sœur et qu'il se trouvait dos à lui et portait deux disques de musculation.
 
Plus tôt dans la journée, la parole avait été donnée à l'avocate des frères et de la mère de la victime qui a entamé sa plaidoirie en expliquant que ses clients avaient attendu la “vérité” durant trois ans et qu'ils attendaient qu'elle émerge de ce procès. Dénonçant le fait que la victime – connue de la justice pour des violences conjugales – ait été présentée comme une “personne antipathique” afin qu'elle paraisse détestable, l'avocate a rappelé que le défunt restait un “être humain”. “Même si ce n'était pas une blanche colombe, c'était un homme de 30 ans, père de deux jumeaux. C'était aussi un fils et un frère.”  Après avoir évoqué les “quatre coups de couteau dans la nuque”, le sang qui “gicle” et “l'agonie qui s'en est suivie”, Me Hina Lavoie a ensuite assuré que la victime avait été traitée “comme un animal” le soir des faits et que cela avait continué “durant ce procès”. 
 
Légitime défense écartée
 
À l'aune de ses réquisitions, l'avocat général a ensuite rejeté l'éventuel argument de la légitime défense puisque l'accusé ne se trouvait pas face à un “danger immédiat” et que les coups de couteau, portés alors que la victime était de dos, n'étaient en rien proportionnés à l'attaque supposée. Après avoir répété que l'on ne “donne pas des coups de couteau par hasard” et que “l'on sait très bien qu'un seul d'entre eux peut tuer un homme”, le représentant du ministère public a rappelé les propos de l'accusé échangé avec sa sœur alors qu'il venait de poignarder la victime : “Comme ça, il ne va plus t'emmerder.” “La mort n'était pas encore déclarée qu'il savait déjà qu'il l'avait tué.” Pour prouver l'intention de tuer, l'avocat général s'est également référé au fait que l'accusé était allé chercher le couteau “à l'autre bout de la maison” et qu'il avait porté quatre coups “profonds”. Alors que l'accusé encourait trente de réclusion criminelle, ce sont finalement quinze ans de prison qui ont été requis à son encontre, le représentant du ministère public ayant en effet rappelé que le trentenaire était inconnu de la justice, qu'il était jeune et qu'il présentait un faible risque de récidive. 
 
Comme l'avait laissé présager les trois jours d'audience, l'avocate de l'accusé, Me Solène Rebeyrol, a tenté lors de sa plaidoirie de démontrer que son client n'était pas coupable d'un meurtre mais de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Tel que soutenu par l'avocate, l'accusé souhaitait juste que la victime lâche les deux disques de musculation qu'il tenait dans ses mains. L'avocate a, par ailleurs, insisté sur le fait que l'accusé ne “se doutait absolument pas qu'il pouvait le tuer en le frappant à la nuque” et qu'il avait agi dans un contexte de “tension”. Également constituée pour la défense du trentenaire, Me Béatrice Erignoux a quant à elle soutenu que “la loi ne dit pas qu'un couteau et des coups dans le dos, c'est un meurtre”. 
 
Après en avoir délibéré, les jurés ont donc condamné l'accusé à 12 ans de prison. 
 

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 15 Juin 2023 à 05:45 | Lu 4046 fois