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​Problèmes fonciers : Te Vai Ara crée un collectif pour "se faire entendre"


​Problèmes fonciers : Te Vai Ara crée un collectif pour "se faire entendre"
PAPEETE, 28 mai 2019 - L’association Te Vai Ara annonce la création d’un collectif pour faire entendre la voix des propriétaires terriens dans le cadre du projet de réforme de la réglementation dans les zones à aléa fort et du code polynésien de l'aménagement.
 
Pour l’association Te Vai Ara, la goutte qui fait déborder le vase est l’annonce, faite la semaine dernière par le ministère du Logement et de l’Aménagement, d’une solution permettant de faire face aux situations de rejet de permis de construire ou de travaux dans les zones à fort risque.

L’association de propriétaires terriens diffuse mardi une lettre ouverte pour épingler cette solution en se posant comme "sentinelle pour le traitement égalitaire et valorisant des Polynésiens" et de leur patrimoine. Elle annonce la création d’un collectif, lors d’une réunion organisée à la mairie de Punaauia, mardi 4 juin prochain à partir de 17 heures.

La solution proposée par le Pays vise les propriétaires de terrains situés dans des zones soumises aux risques naturels et aux contraintes des Plans de prévention des risques (PPR). Elle propose de "créer un nouvel outil juridique complet, basé sur la connaissance du risque, permettant d’adapter certains projets vis-à-vis du niveau d’aléa".   

Ainsi, dans les communes où il n’existe pas de PPR opposables, le service de l’Urbanisme pourra délivrer des permis de travaux immobiliers en zone d’aléa fort dès lors que la sécurité des biens et des personnes serait assurée, sur présentation d’une étude technique, faite par un spécialiste en risques naturels, à la charge du demandeur.

"Or qui dit permis de construire, dit situation claire avec partage finalisé. Et qui dit autorisation en zone rouge, dit étude géotechnique et ou géologique, et entraîne des frais [pouvant dépasser 500 000 francs] et des travaux de sécurisation qui, eux, se chiffrent en millions, voire en dizaine de millions", dénonce la lettre ouverte de Te Vai Ara. L’association demande en effet depuis plusieurs mois la mise en place de subventions, ou d’une caisse d’indemnisation, pour aider les propriétaires terriens à supporter ces frais, alors que le classement des terrains en zone rouge est fait à leur détriment.

"On revient toujours sur des problèmes que l’on a déjà soulevés, dénonce François-Louis Raoulx, le président de cette association qui regroupe une centaine de propriétaires de Tahiti, des Marquises, des Tuamotu et des îles du Vent. Nous ne sommes pas entendus. On veut se faire entendre. C’est pour ça que l’on veut se rassembler, monter une force qui parle le même langage et présenter nos arguments au gouvernement. Notre union sera notre force."

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 28 Mai 2019 à 11:13 | Lu 1498 fois