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​Poursuivi, l’ex-patron de l’Equipement à Moorea veut être réintégré


PAPEETE, le 24 septembre 2019 - L’ancien chef de la subdivision de la direction de l’Equipement à Moorea conteste sa révocation de la fonction publique du territoire, tandis qu’il doit être jugé en janvier prochain pour les délits de détournement et de faux et usage de faux, qu’il est soupçonné d’avoir commis dans le cadre de ses fonctions.

Michaël Vana’a, l’ancien chef de la subdivision de la direction de l’Equipement de Moorea, conteste sa révocation du cadre de la fonction publique territoriale prononcée en mars 2019 sur décision du président de la Polynésie française, après enquête administrative. L’affaire était évoquée mardi matin, en audience publique au tribunal administratif.

L’ancien chef de l’Equipement de Moorea est soupçonné d’avoir profité de sa fonction et de ses attributions pour favoriser l’octroi de marchés publics à des entrepreneurs complices, quitte à saucissonner des chantiers de plusieurs dizaines de millions, d’avoir payé des interventions fictives pour des travaux réalisés en régie par des agents de sa subdivision, d’avoir détourné plusieurs milliers de litres de gasoil au profit d’une entreprise de terrassement, d’avoir perçu des sommes en liquide de la part de fournisseurs de la subdivision de Moorea, d’avoir usé de sa délégation pour signer des ordres de déplacement fictifs et rémunérés au profit de favoris au sein de la subdivision de l’île sœur de la direction de l’Equipement. 

Après avoir évoqué les griefs à l’origine de la sanction disciplinaire, le rapporteur public a conclu en faveur d’un rejet de la requête de l’ancien cadre de la fonction publique. Le magistrat estime en effet que les arguments avancés par le plaignant ne contestent pas utilement la sanction de révocation le concernant. 

La décision est attendue sous quinzaine. Mais Michaël Vana’a n'en aura pas fini pour autant avec la justice. En poste sur l’île sœur depuis 2013, ce cadre de la fonction publique avait été débarqué dès juillet 2016, après l’ouverture d’une enquête préliminaire conduite à son encontre à la suite de dénonciations. Pour les dérives supposées qui justifient sa révocation, l’ancien fonctionnaire est visé depuis mars 2019 par une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel avec plusieurs entrepreneurs de Moorea pour "détournement de biens publics", "recel de détournement de biens publics" et "faux et usage de faux". Le procès pénal aura lieu en janvier prochain. 

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 24 Septembre 2019 à 16:24 | Lu 5571 fois