Tahiti, le 16 mars 2020 –Etat et Pays ont pris ce lundi matin un ensemble de mesures pour lutter contre l'épidémie. Celles-ci impactent directement l'économie du fenua et notamment son industrie touristique qui va être directement et durement frappée par la réduction imposée d'activité.
Plusieurs des mesures prises aujourd’hui vont impacter directement l'économie du fenua en frappant son cœur, le tourisme et les entreprises du secteur. Transporteurs, hôtels, bars, restaurants, prestataires touristiques vont ainsi subir au mieux une réduction, au pire une cessation d'activité. Les conséquences en matière d'emploi n'ont pas encore évaluées mais elles vont être non négligeables.
Des mesures qui frappent directement l'industrie touristique
Le« stop » à l'arrivée de visiteurs et touristes, tenus désormais à une auto-quarantaine, placent les compagnies aériennes et les hôtels en première ligne d'autant qu'elles doivent s'organiser le départ des touristes actuellement sur le territoire au plus vite. La limitation d’accès aux établissements recevant du public – bars, restaurants, salles de spectacles, cinéma entre autres – pénalisent également bon nombre de commerces et prestataires. Des décisions « drastiques mais nécessaires » selon Thierry Brovelli,directeur général de 'Intercontinental Tahiti, qui ne voient pas d'autres alternatives à la situation sanitaire actuelle. D'ici la fin de la semaine, les établissements d'hébergement auront été vidés de leurs occupants et fermés. Des conséquences sur l'emploi qui seront donc très importantes pour un secteur qui emploient environ 5000 salariés. Compte tenu des restrictions, les établissements hôteliers ne pourront pas plus miser sur une clientèle locale et les activités de bars-restaurants seront, si elles sont maintenues, limités à 50% des capacités d'accueil des établissements. Si certains hôtels appartiennent à des grands groupes, les prestataires touristiques, plus fragiles aux variations d'activité, ne bénéficient pas du même niveau de solidité économique et financière. La survie de ces PME est donc des plus aléatoires si les mesures prises venaient à s'inscrire dans le temps, sans opération de sauvetage des pouvoirs publics.
Doléances secteur par secteur
Mais les mesures et les milliers d'emplois en jeu ne concernent pas que l'industrie touristique. Dès la semaine dernière, les acteurs économiques avaient ainsi commencé à faire remonter leurs doléances, notamment au MEDEF, concernant les conséquences de mesures éventuelles sur leur secteur respectif. « On a pas eu besoin d'aller chercher les entreprises pour savoir ce qu'elles demandaient » indique Patrick Bagur, président du MEDEF. Des demandes très hétérogènes qui concernent notamment la question du paiement des charges sociales, le respect des obligations fiscales, le versement accéléré d'aides, la mobilisation du solde de 9 milliards du FADES, la mise en place d'un dispositif de maintien de l'emploi ou encore l'allégement des obligations de service public. Toutes les options ont été mises sur la table. Elles ont cependant toutes le même but : maintenir les entreprises à flot alors que les situations de trésorerie vont se détériorer assez rapidement faute d'activité. Un chaos économique qui accélère la recherche de solutions. Les partenaires sociaux ont ainsi prévu un marathon de réunions dans les 24 heures à venir. Haut-Commissariat, CPS, Gouvernement et ministère de l'économie vont être à pied d'oeuvre pour faire ressortir des solutions rapidement et localement.
Pas d'estimation de l'impact
Compte tenu de l'urgence des décisions et de l'impact différent des mesures sur les différents secteurs, il n'est pas encore possible pour les acteurs économiques d'estimer précisément le choc que va subir l'économie polynésienne. Mais l'unanimité prévaut : l'impact ne sera pas mineur et ramènera probablement le PIB du fenuades décennies en arrière. Ainsi, compte tenu du niveau des dépenses moyennes des touristes (282 500 FCFP) et de leur nombre (19240 en avril 2019), le manque à gagner « touristique » sera pour le seul mois d'avril d'environ 5,5 milliards. Un chiffre à multiplier en fonction de la durée d'application des mesures. S'y ajoutera celui du transport aérien, un secteur concurrentiel et vulnérable où une certaine épuration pourrait intervenir, et du reste de l'économie. Une économie qui va tourner en mode très ralenti.
Plusieurs des mesures prises aujourd’hui vont impacter directement l'économie du fenua en frappant son cœur, le tourisme et les entreprises du secteur. Transporteurs, hôtels, bars, restaurants, prestataires touristiques vont ainsi subir au mieux une réduction, au pire une cessation d'activité. Les conséquences en matière d'emploi n'ont pas encore évaluées mais elles vont être non négligeables.
Des mesures qui frappent directement l'industrie touristique
Le« stop » à l'arrivée de visiteurs et touristes, tenus désormais à une auto-quarantaine, placent les compagnies aériennes et les hôtels en première ligne d'autant qu'elles doivent s'organiser le départ des touristes actuellement sur le territoire au plus vite. La limitation d’accès aux établissements recevant du public – bars, restaurants, salles de spectacles, cinéma entre autres – pénalisent également bon nombre de commerces et prestataires. Des décisions « drastiques mais nécessaires » selon Thierry Brovelli,directeur général de 'Intercontinental Tahiti, qui ne voient pas d'autres alternatives à la situation sanitaire actuelle. D'ici la fin de la semaine, les établissements d'hébergement auront été vidés de leurs occupants et fermés. Des conséquences sur l'emploi qui seront donc très importantes pour un secteur qui emploient environ 5000 salariés. Compte tenu des restrictions, les établissements hôteliers ne pourront pas plus miser sur une clientèle locale et les activités de bars-restaurants seront, si elles sont maintenues, limités à 50% des capacités d'accueil des établissements. Si certains hôtels appartiennent à des grands groupes, les prestataires touristiques, plus fragiles aux variations d'activité, ne bénéficient pas du même niveau de solidité économique et financière. La survie de ces PME est donc des plus aléatoires si les mesures prises venaient à s'inscrire dans le temps, sans opération de sauvetage des pouvoirs publics.
Doléances secteur par secteur
Mais les mesures et les milliers d'emplois en jeu ne concernent pas que l'industrie touristique. Dès la semaine dernière, les acteurs économiques avaient ainsi commencé à faire remonter leurs doléances, notamment au MEDEF, concernant les conséquences de mesures éventuelles sur leur secteur respectif. « On a pas eu besoin d'aller chercher les entreprises pour savoir ce qu'elles demandaient » indique Patrick Bagur, président du MEDEF. Des demandes très hétérogènes qui concernent notamment la question du paiement des charges sociales, le respect des obligations fiscales, le versement accéléré d'aides, la mobilisation du solde de 9 milliards du FADES, la mise en place d'un dispositif de maintien de l'emploi ou encore l'allégement des obligations de service public. Toutes les options ont été mises sur la table. Elles ont cependant toutes le même but : maintenir les entreprises à flot alors que les situations de trésorerie vont se détériorer assez rapidement faute d'activité. Un chaos économique qui accélère la recherche de solutions. Les partenaires sociaux ont ainsi prévu un marathon de réunions dans les 24 heures à venir. Haut-Commissariat, CPS, Gouvernement et ministère de l'économie vont être à pied d'oeuvre pour faire ressortir des solutions rapidement et localement.
Pas d'estimation de l'impact
Compte tenu de l'urgence des décisions et de l'impact différent des mesures sur les différents secteurs, il n'est pas encore possible pour les acteurs économiques d'estimer précisément le choc que va subir l'économie polynésienne. Mais l'unanimité prévaut : l'impact ne sera pas mineur et ramènera probablement le PIB du fenuades décennies en arrière. Ainsi, compte tenu du niveau des dépenses moyennes des touristes (282 500 FCFP) et de leur nombre (19240 en avril 2019), le manque à gagner « touristique » sera pour le seul mois d'avril d'environ 5,5 milliards. Un chiffre à multiplier en fonction de la durée d'application des mesures. S'y ajoutera celui du transport aérien, un secteur concurrentiel et vulnérable où une certaine épuration pourrait intervenir, et du reste de l'économie. Une économie qui va tourner en mode très ralenti.
Patrick Bagur, Président du MEDEF : « On est dans le flou total »
« Il faut trouver des solutions pour que les entreprises survivent jusqu'à la reprise. Pour l'instant on est dans le flou total, on a envoyé des courriers, on attend des réponses. Ça avance, on planifie. Nous voyons le Haut-Commissaire ce soir (lundi), le ministère du travail demain. Nous avons un CA de la CPS demain (mardi) pour prendre des délibérations concernant le report de charges et la suppression des pénalités de retard. Pour la CST, on verra avec la vice-présidence. Pour ce qui est des aides gouvernementales, il faut que ce soit du concret. Si on tarde, on expose des entreprises à un dépôt de bilan. On a choisi de faire une approche secteur par secteur. On a commencé à travailler depuis la semaine dernière, on a fait deux réunions au MEDEF mardi et jeudi la semaine dernière et on a récupéré toutes les doléances des entreprises dans tous les secteurs, industrie, commerce ou encore hôtellerie. On va en effet se retrouver avec des hôtels vides dès demain. On n'a pas encore fait d'estimation, il est difficile pour l'instant de connaître toutes les retombées ».
Thierry Brovelli, DG de l'Intercontinental de Tahiti : « Des décisions drastiques mais nécessaires »
« Ce sont des décisions drastiques mais nécessaires. Il vaut mieux y avoir une amputation et un redémarrage rapide derrière qu'un sujet qui traine, qui s'étend, qui fait des malades et des morts. En fin de semaine l’hôtel sera vide, on est en train de s'en occuper. On est déjà en train d'organiser le départ de nos clients vers leurs destinations d'origine. Le gouvernement est à pied d'oeuvre sur ce sujet. J'imagine que l'on aura rapidement des réunions qui nous informerons. Tout a été tellement vite que nous ne pouvons pas en vouloir en gouvernement de ne pas nous avoir informer si jamais ils ont déjà pris des positions. Ce sont les nouvelles du prochain jour qui vont nous décider quant au maintien d'une activité. Ça va tellement vite, tout change d'heure en heure ».