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​L'engagement de huit femmes salué


Tahiti, le 7 mars 2022 –  Plusieurs remises de décorations sont organisées sous l’égide de l’antenne locale de l’Union des femmes francophones d’Océanie (Uffo) ce mardi à l’assemblée en marge de la journée internationale des droits des femmes. 

La section polynésienne de l’Union des femmes francophones d’Océanie (Uffo) organise ce mardi, la remise des distinctions à ses huit Poerava. L’événement se tiendra en fin de matinée, salle John Teariki, à l’assemblée. Ces huit femmes ont été sélectionnées par l’Uffo-Polynésie, pour les valeurs qu’elles véhiculent à travers leurs actions dans la société civile ou leur engagement professionnel.
Cette cérémonie a été retardée de deux ans par la crise Covid. En effet, pour la 3e édition annuelle de cet événement, l’antenne locale de l’Uffo avait choisi en 2020 de mettre en avant huit Polynésiennes inspirantes qui se démarquent par leur engagement, leur réussite, leur rayonnement et leurs initiatives. Des femmes qui par leur parcours et leur personnalité contribuent à valoriser la femme polynésienne, à dynamiser le développement culturel, social et économique du fenua. La remise de leurs décorations aurait dû avoir lieu en avril 2020. Après deux ans d’attente, ces décorations seront remises aux récipiendaires ce mardi, pour la journée internationale des droits des femmes, à l’assemblée de la Polynésie. Portrait de ces huit Poerava.

​La transmission avec Yvette Temauri

Secrétaire du bureau des femmes de la Conférence des Eglises de 1989 à 1996, Yvette Temauri a notamment été présidente de la Chambre d’agriculture et de la Pêche lagonaire de 2014 à 2021. Elle est également membre depuis 2010 de l’académie tahitienne. A travers cette distinction, la section polynésienne de l’Uffo salue les engagements de cette femme, “guidés par l’amour des autres et la volonté de les aider, par la conviction qu’il faut transmettre les savoir-faire venus des générations précédentes (…) dans l’agriculture, la pêche, l’horticulture et l’artisanat, notamment pour les femmes”.

​Vaihere Doudoute et la résilience

Victime d’un accident vasculaire cérébral en 2012, à l’âge de 33 ans, cette jeune enseignante sort du coma paraplégique et frappée d’aphasie. Trois ans de rééducation lui seront nécessaires pour restaurer sa mobilité et retrouver l’usage normal de la parole. C’est pendant cette période qu’elle découvre le rowing. Rameur en salle dont elle deviendra vice-championne du monde. Aujourd’hui professeur documentaliste et très engagée dans la culture traditionnelle. L’Uffo la distingue pour son parcours et son caractère “inspirants”.

​Rose Richmond, le goût du défi

Première Polynésienne à être nommée au poste de dirigeant dans un grand hôtel international, avec son accession en 2016 à la tête du Hilton Moorea, Rose Richmond est distinguée pour sa capacité à relever des challenges. Rose voudrait que la Polynésie réussisse son développement touristique et que les Polynésiens y prennent une part plus active. Réussir est donné à tout le monde, estime-t-elle, mais il faut le vouloir et les Polynésiens doivent être confiants dans leurs capacités.

​Débora Kimitete, femme inspirante

Un engagement fort pour la culture, l’environnement et le tourisme aux îles Marquises, Débora Kimitete sait se donner des objectifs, trouve les moyens de les réaliser et ne cesse jamais de rêver. Son parcours et son expérience la conduisent à défendre une approche globale et complète du développement des Marquises, tout en en connaissant les conditions et les enjeux. Pour toutes ses raisons l’Uffo lui reconnaît la qualité de “femme inspirante”, de Poerava.

​Nini Topata en soutien moral

Installée en France depuis plus de 50 ans, Nini Topata est aujourd’hui une figure fraternelle pour les malades polynésiens en évacuation sanitaire à Paris. Présidente de l’association A Tauturu Iana jusqu’en 2011 et anime aujourd’hui une équipe de visiteurs avec l’association Ramepa Ora.

​L’engagement de Claude Panero

Alors directrice du Service public des impôts et contributions publiques (DICP), Claude Panero ne se doutait pas en acceptant la charge de directrice générale du Centre hospitalier du Taaone, début 2020, de l’importance de la tâche qui l’attendait, largement amplifiée par la crise du Covid. Mais les valeurs transmises par son éducation et son sens du service public ont forgé son engagement. L’Uffo salue sa capacité de travail, son courage et son pragmatisme face aux réalités.

Flora Devatine, la sagesse

Membre de l’académie tahitienne depuis 1972, avec son œuvre littéraire abondante et son engagement culturel pour le reo tahiti, Flora Devatine obtient en 2017 une reconnaissance de la qualité de son œuvre poétique par l’Académie française. Déléguée à la condition féminine en 1979, cofondatrice du conseil des femmes en 1982 et très engagée dans le Soroptimist International Club de Tahiti, elle œuvre pour la place des femmes dans la société. “Flora est une femme sage : son parcours, sa personnalité font d’elle une femme respectée et admirée”, résume l’Uffo.

​Cécile Moreau pour les victimes

Cécile Moreau assure la direction de l’Association polyvalente d’actions socio-judiciaires (APAJ) d’aide aux victimes. Sa volonté : contribuer à préserver une société paisible, solidaire, conviviale qui permette aux personnes de surmonter des événements parfois dramatiques. Pour elle la prise en charge des victimes sert aussi à lutter contre la délinquance car un auteur d’infraction est bien souvent une victime non réparée. Une conviction que souhaite distinguer l’Uffo en lui décernant le titre de Poerava.

Irmine Tehei entre dans l’Ordre du Mérite
 
La présidente de l’Uffo-Polynésie entre dans l’Ordre national du Mérite. Irmine Tehei sera décorée ce mardi à 11 heures, salle John Teariki, par le président de l’assemblée Gaston Tong Sang. En lui attribuant cette médaille de Chevalier dans l’ordre du mérite, l’État reconnait la personnalité et le parcours de cette femme engagée sur divers fronts au cours de sa vie professionnelle et privée : Femme de tempérament, défenseure des droits des femmes connue pour la force de ses convictions et son franc parler, elle a été cofondatrice et présidente de l’association de consommateurs Te Tia Ara, préside aujourd’hui l’Association Uffa-Polynésie et est secrétaire générale de l’Union des femmes Catholiques.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 7 Mars 2022 à 16:10 | Lu 3012 fois