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​Jugé pour avoir menacé un pharmacien


Crédit photo : Garance Colbert
Crédit photo : Garance Colbert
Tahiti, le 7 février 2023 – Un homme sans domicile fixe de 24 ans a été jugé en correctionnelle mardi pour des menaces proférées à l'encontre du gérant de la pharmacie Pamatai qui avait porté plainte contre lui pour des dégradations. L'individu, déjà détenu dans le cadre d'une autre condamnation, a écopé de trois mois de prison avec sursis.

“Je vous connais, je vais revenir avec un flingue”. C'est par ces mots qu'un sans domicile fixe âgé de 24 ans s'est adressé, le 15 octobre dernier, au gérant de la pharmacie située à Pamatai dans la commune de Faa'a. Déjà poursuivi pour avoir cassé les caméras de vidéosurveillance de l'officine et un globe lumineux, le jeune homme avait tenté d'intimider le pharmacien en lui demandant de retirer la plainte déposée après les dégradations.

C'est donc pour répondre de cette “menace pour déterminer une victime à ne pas porter plainte ou à se rétracter” qu'il a été présenté devant le tribunal correctionnel mardi matin. Interrogé sur la raison qui l'avait poussé à casser les caméras de la pharmacie, le prévenu a expliqué qu'il n'aimait pas les caméras sans pour autant expliquer pourquoi il s'en était pris à cette officine en particulier. Également questionné sur son expérience professionnelle, il a ensuite expliqué qu'il n'“aimait pas travailler” et qu'il n'était pas venu lors de ses précédentes convocations car il n'avait pas “envie de marcher”.
 
400 heures de TIG
 
Face à cette insoutenable légèreté de l'être, le président du tribunal a été un brin paternaliste : “C'est votre jeunesse qui défile. On ne peut pas revenir en arrière et pourtant, vous avez des possibilités d'avenir”, a-t-il soutenu en se référant notamment au fait que le jeune homme est titulaire d'un CAP. Alors que le prévenu purge déjà quatre peines dont une pour vol avec violence, le procureur de la République a requis quatre mois de prison avec sursis.

Des réquisitions saluées par l'avocat du jeune prévenu, Me Sylvain Fromaigeat, pour lequel le jeune homme, qui souffre d'un “problème de maturité”, a proféré des “menaces en l'air”. Après en avoir délibéré, le tribunal correctionnel a revu les réquisitions à la baisse en condamnant l'individu à trois mois de prison avec sursis. À sa sortie de prison, il devra au demeurant exécuter les 400 heures de travail d'intérêts général (TIG) auxquelles il avait été condamné dans d'autres affaires.

 

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 7 Février 2023 à 15:04 | Lu 2234 fois